Le Premier ministre indien inaugure le premier temple hindou d’Abu Dhabi

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, inaugure le Baps Hindu Mandir à Abu Dhabi, le plus grand temple hindou des Émirats arabes unis, le 14 février 2024. (AFP)
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, inaugure le Baps Hindu Mandir à Abu Dhabi, le plus grand temple hindou des Émirats arabes unis, le 14 février 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Le Premier ministre indien inaugure le premier temple hindou d’Abu Dhabi

  • Le temple Baps Hindu Mandir est le premier aux EAU à avoir été construit en utilisant des techniques traditionnelles
  • Narendra Modi effectue une visite de deux jours aux EAU en tant qu’invité d’honneur du Sommet mondial des gouvernements

NEW DELHI: Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a inauguré mercredi le premier temple hindou à Abu Dhabi.

Construit dans le désert sur une superficie de 109 265 m2, le Baps Hindu Mandir se trouve à proximité de l’autoroute principale reliant Abu Dhabi à Dubaï. Il a été construit avec plus de 25 000 pièces de grès rose du Rajasthan et de marbre blanc italien sculptées par des artisans en Inde et assemblées aux Émirats arabes unis (EAU).

M. Modi est arrivé sur le site mercredi après-midi pour accomplir les rituels de consécration avec les prêtres du temple. Des stars bollywoodiennes, dont l’acteur Akshay Kumar et le chanteur Shankar Mahadevan, ainsi que des membres de la diaspora indienne aux EAU, se sont rassemblés au Baps Hindu Mandir pour assister à la cérémonie.

Le temple a été construit par Baps (Bochasanwasi Akshar Purushottam Swaminarayan Sanstha) une organisation hindoue dont le siège se trouve dans l’État d’origine de Modi, le Gujarat. Navdeep Suri, qui a occupé le poste d’ambassadeur de l’Inde aux EAU de 2016 à 2019, a déclaré à Arab News que l’inauguration du temple marquait une «étape clé» dans les liens entre l’Inde et les EAU sous la direction de Narendra Modi.

«C’est en août 2015 qu’il a effectué sa première visite dans le pays du Golfe, la première d’un Premier ministre indien depuis Indira Gandhi en 1981. L’ordre du jour bilatéral était vaste et a jeté les bases d’une transformation vraiment remarquable des liens entre l’Inde et les EAU», a-t-il souligné.

«M. Modi a également profité de l’occasion pour demander l’attribution d’un terrain pour la construction d’un temple hindou qui répondrait aux besoins religieux et spirituels de longue date d’une grande partie de la communauté indienne des EAU, forte de 3,5 millions de personnes», a-t-il ajouté.  

Le terrain a été offert par le gouvernement des EAU et la pose de la première pierre du temple a eu lieu en 2019, l’année où le pays a célébré l’Année de la tolérance. Les EAU, qui comptent la plus grande population de citoyens indiens en dehors de l’Inde, ont ouvert leur premier temple hindou à Dubaï dans les années 1950. Plusieurs autres ont été construits depuis, mais celui d’Abu Dhabi est le premier à avoir été construit en utilisant des techniques traditionnelles. Il est également le plus grand et peut accueillir jusqu’à 10 000 personnes.

Selon Anil Trigunayat, ancien diplomate et membre éminent du groupe de réflexion Vivekananda International Foundation à New Delhi, la construction du temple reflète un «succès de la diplomatie culturelle de l’Inde» et le «respect des EAU pour toutes les religions».

«Le temple est important car il répond aux aspirations de 3,5 millions d’Indiens travaillant aux EAU», a-t-il affirmé. «Les temples et les lieux de culte servent aussi comme des ancrages du soi et de ce fait sont très importants.»

Pour Mouddassir Quamar, maître de conférences au centre d’études sur l’Asie occidentale de l’université Jawaharlal Nehru de Delhi, le temple témoigne des relations culturelles croissantes entre l’Inde et la région du Golfe. «Grâce à la diplomatie culturelle, l’Inde a cherché à obtenir une plus grande reconnaissance et un meilleur statut au niveau international», a-t-il indiqué. «L’inauguration du temple Baps témoigne des efforts continus déployés pour promouvoir le soft power de l’Inde.»

L’inauguration du temple marque la septième visite officielle de M. Modi dans l’État du Golfe, au cours de laquelle il a assisté à la signature de multiples mémorandums dans les domaines de l’infrastructure numérique, de l’investissement, de l’interconnexion électrique et du commerce.

Le Premier ministre a été accueilli mardi à Abu Dhabi par le président des EAU, le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, et mercredi, il a été reçu par le Premier ministre du pays, le cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, en tant qu’invité d’honneur de l’édition 2024 du Sommet mondial des gouvernements (WGS) à Dubaï.

Cette visite met en évidence le développement robuste des relations entre les EAU et l’Inde observé ces dernières années sous la direction de M. Modi. En 2020, les deux pays ont conclu un accord de libre-échange visant à doubler leurs échanges bilatéraux pour les porter à 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.

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  • Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.
  • Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

RIYAD : Les dirigeants saoudiens ont présenté leurs condoléances au président iranien Masoud Pezeshkian à la suite de l'explosion meurtrière survenue dans le port de Shahid Rajaee, près de Bandar Abbas, qui a fait au moins 25 morts et plus de 700 blessés.

Le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman ont envoyé un message de condoléances au président iranien, aux familles des victimes et au peuple iranien.

Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés, selon l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les ministères saoudiens unissent leurs forces pour assurer la sécurité des pèlerins lors du Hadj

Le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000. (X/@MoHU_En)
Le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000. (X/@MoHU_En)
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  • Les cartes Nusuk, les opérations anti-fraude et les réglementations touristiques visent à garantir un pèlerinage sûr et sans heurts.
  • L'impression se poursuivra jusqu'à ce que tous les permis et visas pour le Hadj soient délivrés. Les pèlerins internationaux recevront leur carte à leur arrivée par l'intermédiaire de leur société de services. 

MAKKAH : Selon l'Agence de presse saoudienne, le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000 unités.

Imprimées en Arabie saoudite dans des installations ultramodernes et selon des normes de qualité et de sécurité strictes, ces cartes sont dotées de mesures de sécurité anti-duplication permettant au personnel de vérifier l'identité et le statut juridique des pèlerins.

Chaque carte contient des informations complètes sur le pèlerin, telles que les détails de son hébergement à La Mecque, à Médine et dans les lieux saints, ainsi que les coordonnées de son prestataire de services.

Les cartes visent à rationaliser l'orientation des pèlerins et à réduire le nombre de pèlerins égarés, tout en leur permettant d'accéder à des services supplémentaires, a rapporté l'APS.

L'impression se poursuivra jusqu'à ce que tous les permis et visas pour le Hadj soient délivrés. Les pèlerins internationaux recevront leur carte à leur arrivée par l'intermédiaire de leur société de services. 

Les pèlerins nationaux peuvent retirer leurs cartes Nusuk auprès des sociétés de services désignées comme points de rassemblement avant la saison du Hadj, a ajouté la SPA.

Parallèlement, dans le cadre de la campagne du Hadj, le ministère de l'Intérieur, par l'intermédiaire de la direction générale de la sécurité publique, a appréhendé des individus qui se livraient à des activités frauduleuses en diffusant de fausses annonces sur les médias sociaux.

Ces annonces proposaient notamment le logement et le transport des pèlerins dans les lieux saints, le Hadj pour le compte d'autrui, ainsi que des services d'animaux de sacrifice et la vente de bracelets du Hadj.

Le ministère a déclaré que les auteurs ont été arrêtés et que des poursuites judiciaires ont été engagées à leur encontre. Ils ont été déférés au ministère public. 

Il a précisé que les pèlerins nationaux doivent obtenir les permis de hadj via la plateforme Nusuk du ministère du Hadj et de la Omra, tandis que les pèlerins internationaux doivent faire appel à des entités autorisées via la plateforme numérique unifiée Tasreeh.

En ce qui concerne les obligations liées aux animaux de sacrifice (hady, adahi, fidyah, sadaqah), le ministère a confirmé que le Projet saoudien pour l'utilisation du hady et de l'adahi (adahi.org, numéro unifié 920020193) est le seul fournisseur autorisé.

Le ministère de l'Intérieur a exhorté les citoyens et les résidents à se conformer à toutes les réglementations et à signaler les violations en appelant le 911 à La Mecque, à Riyad et dans la province orientale, et le 999 ailleurs dans le Royaume. 

Le ministère du Tourisme a ordonné à toutes les agences de voyage, les établissements touristiques et les fournisseurs d'hébergement de La Mecque de ne pas effectuer de réservations ou d'enregistrements pour les détenteurs de visas entrants ou résidents à partir du 29 avril et jusqu'à la fin de la saison du Hadj, à l'exception de ceux qui possèdent un visa Hadj valide ou un permis officiel de travail ou de résidence pendant la saison.

Cette mesure s'aligne sur les dispositions prises par le ministère de l'Intérieur, qui exige que tous les autres détenteurs de visas quittent La Mecque à partir du 29 avril, afin d'assurer la sécurité des pèlerins.

L'APS a indiqué que toutes les installations touristiques et les plateformes de réservation en ligne devaient se conformer pleinement à ce mandat afin d'assurer la sécurité et l'organisation du Hadj. 

Le ministère du Tourisme a également souligné que les prestataires de services d'accueil et les plateformes en ligne devaient coopérer avec les autorités, avertissant que tout manquement à cette règle entraînerait des sanctions légales pour les établissements et les individus.

Le ministère des ressources humaines et du développement social a annoncé qu'il était prêt pour la saison du Hadj, en lançant des initiatives et des services visant à améliorer l'expérience des pèlerins, conformément aux directives des dirigeants.

Les principaux efforts comprennent la rationalisation des permis de travail temporaires via le portail Ajeer et la délivrance de visas de travail pour le Hadj afin d'aider les entreprises qui embauchent des travailleurs saisonniers.

Le ministère augmentera également le nombre de visites d'inspection afin de garantir le respect de la loi sur le travail et de ses réglementations, a rapporté l'APS. 

Les services sociaux des lieux saints offriront des conseils aux familles, un soutien social et des centres d'accueil pour enfants supervisés par du personnel qualifié.

En outre, le ministère encourage le travail bénévole, notamment l'accueil des pèlerins aux postes-frontières, l'assistance sur les lieux saints et à la Grande Mosquée, l'aide aux personnes âgées et handicapées, ainsi que la distribution de repas et d'eau.

Le ministère des Affaires islamiques a lancé un nouveau guide numérique du Hadj, disponible en arabe, anglais, français, ourdou, malayalam et turc.

Il sera distribué par le biais de bibliothèques électroniques dans les miqats et les mosquées, ainsi que sur les vols de la compagnie Saudia, afin d'éduquer et de guider les pèlerins sur les rituels et les règlements du Hadj. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


1987 - Première Intifada palestinienne

Des garçons palestiniens brandissent des drapeaux du Hamas et scandent des slogans anti-israéliens et américains lors d'un rassemblement à Gaza contre l'accord de Wye River. AFP
Des garçons palestiniens brandissent des drapeaux du Hamas et scandent des slogans anti-israéliens et américains lors d'un rassemblement à Gaza contre l'accord de Wye River. AFP
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  • La résistance non violente est au cœur du mouvement pour l'autodétermination.
  • L'Intifada a finalement pris fin lorsque le secrétaire d'État américain James Baker a demandé aux Palestiniens de participer à la conférence de paix de Madrid en 1991.

AMMAN : Intifada, un mot arabe qui signifie "secouer", a été introduit dans le lexique anglais par nombre d'entre nous, journalistes palestiniens travaillant avec les médias étrangers au Moyen-Orient. Ce qui était secoué, c'était le statu quo de la vie sous occupation.

Avant le début de l'Intifada, j'étais bien trop jeune pour accepter l'offre d'emploi qui m'avait été faite. Avec ma licence en commerce obtenue aux États-Unis, le propriétaire américano-palestinien d'Al-Fajr, Paul Ajlouny, pensait que je pourrais apporter un peu de sens des affaires à la gestion du journal familial basé à Jérusalem. Je ne l'ai pas fait et j'ai détesté ce travail.

Mais alors que j'étais occupé à joindre les deux bouts, une publication sœur en langue anglaise, Al-Fajr English, était lancée par Hanna Siniora, une parente de M. Ajlouny. À l'âge de 25 ans, encore célibataire, j'aimais relire les épreuves et j'étais fasciné par la mise sous presse hebdomadaire d'Al-Fajr. J'ai fini par écrire mon premier article et j'étais fasciné de voir ma signature imprimée.

Comment nous l'avons écrit 

La première page d'Arab News faisait état du nombre croissant de morts palestiniens au cours de la première Intifada.
La première page d'Arab News faisait état du nombre croissant de morts palestiniens au cours de la première Intifada.

Le message d'Awad a été rapidement assimilé et il recevait des appels de personnes venant de différentes parties de la Palestine qui avaient des problèmes avec les colons et l'armée israélienne. Des manifestations non violentes ont lieu deux fois par semaine, souvent avec des résultats importants.

Bien que le travail d'Awad ne soit pas encore devenu un courant dominant, les Israéliens n'ont pas tardé à se rendre compte de ce qui se passait et ont commencé à le traquer. Ils l'ont arrêté en dépit du fait qu'il possédait un passeport américain et des nombreuses manifestations organisées en son nom à Jérusalem.

Celui que l'on a surnommé le "Gandhi palestinien" a perdu son procès devant la Haute Cour d'Israël et a été expulsé, bien qu'il soit né à Jérusalem, sur ordre du Premier ministre de droite Yitzhak Shamir. Mais la littérature qu'il distribuait et ses idées sur la non-violence et les boycotts ont perduré.

La colère des Palestiniens a éclaté le 9 décembre 1987 dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le lendemain du jour où un camion militaire israélien est entré en collision avec une voiture civile, tuant quatre Palestiniens. Si beaucoup ont vu dans les affrontements avec les Israéliens une expression publique de la colère suscitée par cet incident, c'est en réalité le fait que les colons continuaient à construire sans aucune dissuasion qui a poussé les jeunes Palestiniens à se battre avec la seule arme dont ils disposaient librement, les pierres, qui abondent dans les villes et les villages palestiniens.

Si les images de l'Intifada sont celles de jeunes Palestiniens, souvent vêtus de keffiehs noirs et blancs, bombardant de pierres les colons et les soldats, ce sont les actions non violentes menées dans toute la Palestine qui m'ont fasciné.

La plus visible de ces actions a sans doute été la décision des habitants de Beit Sahour d'adopter le slogan des révolutionnaires américains : pas de taxation sans représentation. Les Palestiniens vivant dans la ville ont décidé de ne plus payer d'impôts tant qu'ils n'auraient pas de pouvoir politique. Cette décision a rendu fous les militaires israéliens, qui ont assiégé Beit Sahour. 

Un garçon palestinien regarde entre des banderoles appelant à la lutte armée contre Israël à Gaza. AFP
Un garçon palestinien regarde entre des banderoles appelant à la lutte armée contre Israël à Gaza. AFP

Un signe emblématique de la résistance non violente a été la décision de ne pas suivre Israël lorsqu'il a changé ses horloges en avril pour marquer le début de l'heure d'été. Je me souviens avoir fait des reportages sur les soldats israéliens qui, devant la porte de Damas à Jérusalem, arrêtaient les jeunes Palestiniens et vérifiaient leur montre. Si l'heure n'avait pas été changée, les soldats utilisaient leurs matraques pour briser les montres alors qu'elles étaient encore au poignet des jeunes.

L'Intifada a finalement pris fin lorsque le secrétaire d'État américain James Baker a demandé aux Palestiniens de participer à la conférence de paix de Madrid en 1991. Les Israéliens y étaient représentés par Shamir, qui avait déporté Awad. Le porte-parole de la délégation israélienne était Benjamin Netanyahu, aujourd'hui Premier ministre. La porte-parole de la délégation palestinienne était Hanan Ashrawi.

Cette conférence n'a débouché sur rien, mais un accord secret élaboré à Oslo a permis une première avancée qui s'est traduite par la création de l'Autorité palestinienne et le retour de l'OLP dans les territoires palestiniens occupés.

Mais cette avancée, et les espoirs de paix pour lesquels tant de gens avaient souffert, ont été anéantis le 4 novembre 1995, lorsqu'un colon juif extrémiste a assassiné le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, ouvrant la voie au premier mandat de M. Netanyahou en tant que premier ministre.

Comme l'ont montré les événements tragiques survenus à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, les droits et les aspirations des Palestiniens n'ont fait que régresser depuis lors.

Daoud Kuttab est chroniqueur pour Arab News, spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient, et plus particulièrement dans les affaires palestiniennes. Il est l'auteur du livre "State of Palestine NOW : Arguments pratiques et logiques pour le meilleur moyen d'apporter la paix au Moyen-Orient".  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com