L’Arabie saoudite et le Canada prônent l’intérêt de leurs relations bilatérales

Jean-Philippe Linteau, ambassadeur du Canada en Arabie. (Photo fournie)
Jean-Philippe Linteau, ambassadeur du Canada en Arabie. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 14 février 2024

L’Arabie saoudite et le Canada prônent l’intérêt de leurs relations bilatérales

  • «Nos dirigeants se sont mis d'accord pour rétablir des relations bilatérales complètes en mai 2023»
  • «Je pense que nous avons beaucoup plus de points communs que de points de désaccord entre nos deux pays»

RIYAD: Interrompues durant cinq ans, les relations diplomatiques ont été rétablies entre l’Arabie saoudite et le Canada. Cette décision a été prise à la suite d’une entrevue entre le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en marge du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Bangkok en novembre 2022.

Jean-Philippe Linteau, nommé ambassadeur du Canada en Arabie saoudite en juillet 2023, a accordé une interview exclusive à Arab News au cours de laquelle il a abordé les sujets qui intéressent les deux pays.

Le drapeau canadien

«Le Canada a une population très diversifiée. Cela commence avec les peuples autochtones, les peuples d'origine française, d'origine britannique et puis des gens qui sont venus de partout dans le monde.»

 

EN BREF

Le drapeau du Canada, surnommé l’«Unifolié», littéralement «le drapeau à la feuille d'érable» est le drapeau national et le pavillon du Canada.

C'est un drapeau rouge affichant dans un carré blanc une feuille rouge d'érable stylisée à onze pointes. Adopté en 1965, il devient le premier drapeau national du Canada pour remplacer l’Union Flag.

«En 1965, le gouvernement du Canada adopte le drapeau canadien. L’unifolié, la feuille d'érable comme symbole national, est une façon de rassembler le peuple canadien autour des éléments qui sont vraiment représentatifs de notre pays; la paix, l'unité, la diversité, l'inclusion. La feuille d'érable est un symbole très fort qui rassemble tous les Canadiens autour de ces thèmes», déclare M. Linteau.

Les relations bilatérales

«Nos dirigeants se sont mis d'accord pour rétablir des relations bilatérales complètes en mai 2023. Et je dois dire que, dès ce mois de mai, la relation est devenue très amicale et constructive.»

«Moi, de mon côté, je suis arrivé en Arabie saoudite au mois de juillet, et depuis, j'ai été reçu de façon très chaleureuse par les Saoudiens, les hauts représentants du gouvernement, partout où je me suis rendu dans le pays.»

«Nous avons eu depuis plusieurs visites bilatérales de ministres. Le prince Mohammed ben Salmane et Justin Trudeau ont discuté à plusieurs reprises durant cette période. C'est un bon symbole de la reprise très forte des relations diplomatiques», confie le diplomate.

Les intérêts commerciaux communs aux deux pays

L’ambassadeur canadien déclare: «Je pense que les deux pays ont un intérêt commun à faire grandir les relations commerciales, les relations d'investissement. Et je vois beaucoup d'intérêt de la part des entreprises canadiennes concernant ce qui se passe en Arabie saoudite.»

«En réalité, chaque fois qu’un événement important comme le Futur Investment Initiative Forum ou le Futur Minerals Forum se tient, on obtient une participation record, on bat le record du nombre de Canadiens qui viennent en Arabie saoudite. Nous comptions plus de cent cinquante Canadiens présents au Futur Minerals Forum.»

 

EN BREF

Le Canada est, depuis longtemps, un grand producteur agricole et minier. Il se situe parmi les dix premiers fournisseurs mondiaux de blé, de bois (la forêt couvre près du tiers du territoire), de gaz naturel, de fer, de plomb et de zinc, de cuivre et de nickel, d'uranium, d'or, de diamants.

«Nous observons la même chose pour les missions commerciales. Chaque semaine, je m’entretiens avec des entreprises canadiennes qui investissent ici, qui ouvrent des bureaux en Arabie saoudite, mais dans des secteurs différents de ceux sur lesquels on travaillait auparavant.»

 

Plan de réduction des émissions pour 2030

Pierre angulaire de la stratégie du gouvernement fédéral, le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada, publié en mars 2022, vise à réaliser d’importantes réductions d’émissions nécessaires à la lutte contre les changements climatiques.

Ce plan présente la stratégie du gouvernement fédéral pour réduire ses émissions de 40 à 45% d’ici à 2030, en vue d’atteindre l’objectif de carboneutralité à l’horizon 2050.

«À l’époque, les investissements auraient davantage concerné le pétrole et les industries. Il s’agit toutefois de domaines qui restent importants. Mais nous assistons à une forte augmentation des investissements dans les secteurs innovants et vitaux comme les technologies, les technologies vertes, la logistique, la santé.»

La Vision 2030

«Je pense que nous avons beaucoup plus de points communs que de points de désaccord entre nos deux pays. Vision 2030 est une initiative de transformation assez remarquable. En réalité, selon moi, il n'y a aucun pays dans le monde qui se transforme aussi rapidement que l'Arabie saoudite

«La diversification économique du pays crée énormément d'opportunités pour les entreprises canadiennes; c'est déjà un point de collaboration qui existe. Mais au-delà de tout cela, il y a une ouverture culturelle entre nos deux pays. L’Arabie saoudite cherche à créer une société économiquement prospère, stable et ouverte sur le monde. Cette ouverture crée des occasions uniques de collaboration.»

«À titre d’exemple, le Canada insiste beaucoup sur la promotion des femmes dans notre politique étrangère, dans nos efforts à l'international. On trouve des points d'accord avec l'Arabie saoudite sur la façon dont les choses sont en train de changer. Toutes les initiatives concernant la qualité de vie offrent des opportunités pour les échanges.»

«Et puis enfin, les efforts de l'Arabie saoudite à travailler sur la paix et la sécurité dans la région font que nous sommes en accord sur de nombreux points quant à la manière dont nous pouvons collaborer quand vient le temps de travailler ensemble sur la guerre en Ukraine, sur la Palestine, le Soudan, le Yémen. On a des points d'accord qui sont assez développés», souligne Jean-Philippe Linteau.

Le marché saoudien

«La caractéristique unique du marché saoudien, c'est sa transformation. C'est une économie qui est en train de se diversifier, avec des efforts incroyables d'investissements dans des secteurs fermés auparavant.»

«Traditionnellement, le Canada était très impliqué, je dirais, dans trois secteurs principaux: les ressources naturelles, le pétrole et la santé, car depuis des décennies, des médecins saoudiens vont faire leur formation au Canada et retournent en Arabie saoudite», révèle M. Linteau.

«Désormais, ce que nous souhaitons, c'est une véritable ouverture vers d'autres secteurs. Nous travaillons donc en ce sens. Dans le domaine de l'éducation, par exemple, nous essayons de passer du simple échange d'étudiants à la collaboration entre les institutions d'éducation, donc entre les universités.»

«Dans le domaine de la santé, nous assurons toujours la formation des médecins, mais nous essayons de nous diriger vers une collaboration sur les technologies de la santé. La semaine dernière, nous avions une mission commerciale de dix-neuf entreprises canadiennes et la plupart d'entre elles sont des entreprises de santé digitale qui cherchent des partenariats en Arabie saoudite; deux d'entre elles ont décidé d'ouvrir des bureaux à Riyad.»

«Ensuite, ce sont dans les secteurs innovants que nous observons le nouvel intérêt des entreprises canadiennes, incluant le secteur culturel où l'appétit du marché saoudien pour la culture explose. Il existe des opportunités dans ce secteur», indique Jean-Philippe Linteau.

Développement durable, Arabie saoudite-Canada

«Le Canada est un pays en transition énergétique. Nous sommes un pays, qui, comme l'Arabie saoudite, produit beaucoup de pétrole. Nous consommons beaucoup de pétrole, car nous avons un climat froid. Nous sommes en transition énergétique, c'est-à-dire que nous nous dirigeons vers une augmentation de la production d’électricité pour faire fonctionner notre économie. Nous essayons de réduire les émissions des industries et nous sommes en train de développer de meilleures pratiques qui pourraient également être utilisées par l'Arabie saoudite. Nous pourrions aussi développer de nouvelles pratiques ensemble. Je vois dans la réduction des émissions dans le secteur pétrolier une opportunité de collaboration.»

EN BREF

Une majorité écrasante de Canadiens estiment que l’eau douce est la ressource naturelle la plus importante pour l’avenir du pays. C’est en effet par une marge de 3 contre 1 qu’ils ont choisi l’eau, loin devant le pétrole et le gaz.

«Il y a déjà des entreprises qui travaillent étroitement sur ces questions avec Aramco comme sur d’autres sujets tels que la gestion des déchets, la gestion de l'eau. L'eau est une ressource précieuse en Arabie saoudite; il s’agit donc d’adopter les meilleures technologies de façon à mieux gérer l'eau, les émissions de carbone, la pollution atmosphérique. Ce sont tous les secteurs pour lesquels nous voyons les entreprises des deux pays travailler ensemble», conclut M. Linteau.


KSrelief présente ses efforts humanitaires lors de l’exposition de l’IsDB et entame une coopération avec la fondation Bill Gates

Le pavillon de l’organisation a également mis en avant les programmes spécialisés de KSrelief. (SPA)
Le pavillon de l’organisation a également mis en avant les programmes spécialisés de KSrelief. (SPA)
Le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah Al-Rabeeah, s’entretenant avec Bill Gates. (SPA)
Le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah Al-Rabeeah, s’entretenant avec Bill Gates. (SPA)
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  • Lors de cet événement, KSrelief a expliqué comment son travail d’aide et d'assistance humanitaire s’étendait à quatre-vingt-dix-huit pays, en collaboration avec cent soixante-quinze partenaires internationaux, régionaux et locaux
  • Le pavillon de l’organisation a également mis en avant les programmes spécialisés de KSrelief

RIYAD: Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief) a présenté son travail lors des assemblées annuelles 2024 du groupe de la Banque islamique de développement (IsDB) à Riyad, qui se terminent aujourd’hui.

Lors de cet événement, KSrelief a expliqué comment son travail d’aide et d'assistance humanitaire s’étendait à quatre-vingt-dix-huit pays, en collaboration avec cent soixante-quinze partenaires internationaux, régionaux et locaux.

Les initiatives de KSrelief couvrent divers secteurs, notamment la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, les abris, la coordination des opérations humanitaires, l’eau, l’assainissement, l’environnement et la protection.

Le pavillon de l’organisation a également mis en avant les programmes spécialisés de KSrelief, tels que le projet de déminage au Yémen (Masam), le projet de réinsertion des enfants soldats et le programme de prothèses.

Plus tard dans la journée, le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah Al-Rabeeah, s’est entretenu avec Bill Gates, coprésident de la fondation Bill et Melinda Gates.

Les discussions ont porté sur la promotion de la coopération et de la coordination afin d'alléger les souffrances des individus dans le monde entier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre égyptien des Affaires étrangères réitère son appel en faveur d’une solution à deux États

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, sont sur le point d’assister à une réunion ministérielle à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, sont sur le point d’assister à une réunion ministérielle à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP)
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  • Sameh Choukri a participé à une réunion de coordination ministérielle impliquant des pays arabes et européens
  • La réunion, qui a porté sur la reconnaissance d’un État palestinien, s’est tenue en marge de la réunion spéciale de deux jours du WEF à Riyad

LE CAIRE: Le ministre égyptien des Affaires étrangères a réitéré son appel en faveur d’une solution à deux États pour résoudre la question palestinienne.

Lundi, Sameh Choukri a participé à une réunion de coordination ministérielle impliquant des pays arabes et européens.

La réunion, qui a porté sur la reconnaissance d’un État palestinien, s’est tenue en marge de la réunion spéciale de deux jours du Forum économique mondial (WEF) à Riyad.

M. Choukri a appelé la communauté internationale à exercer une pression sur Israël pour qu’il mette fin à son occupation des territoires palestiniens et il l’a exhortée à soutenir les droits légitimes et inaliénables des Palestiniens, déclare le porte-parole du ministère, Ahmed Abou Zeid.

Compte tenu de la violence à Gaza et des tensions en Cisjordanie, les parties internationales doivent «assumer leurs responsabilités juridiques et humaines afin de trouver un horizon politique sérieux pour mettre en place une solution à deux États et instaurer une paix juste et globale dans la région», ajoute M. Choukri.

Le ministre des Affaires étrangères estime que la solution à deux États est la «seule voie» vers la paix entre Palestiniens et Israéliens ainsi que vers la stabilité et la coexistence entre les peuples de la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jérusalem: un policier israélien poignardé par un citoyen turc dans la Vieille ville

La police a tiré et tué l'agresseur après qu'il ait blessé un policier. La police a identifié l'homme comme étant un citoyen turc (Photo, AP).
La police a tiré et tué l'agresseur après qu'il ait blessé un policier. La police a identifié l'homme comme étant un citoyen turc (Photo, AP).
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  • Plusieurs attaques au couteau ont eu lieu en Israël ces dernières semaines, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza
  • Cette nouvelle attaque mardi intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement palestinien Hamas

JÉRUSALEM: Un policier israélien a été poignardé mardi par un ressortissant turc de 34 ans dans la Vieille ville de Jérusalem, a indiqué la police israélienne.

Les services de secours israéliens du Magen David Adom (MDA) ont précisé que le policier blessé, âgé de 30 ans, avait été transporté à l'hôpital dans un "état de santé intermédiaire". L'assaillant a été tué par balles, a ajouté le MDA.

"Un terroriste armé d'un couteau est arrivé dans la Vieille ville de Jérusalem, dans la rue menant à la porte d'Hérode, s'est rué sur un policier et l'a poignardé", a détaillé la police dans un communiqué, précisant qu'un autre policier présent avait "neutralisé l'assaillant".

Plusieurs attaques au couteau ont eu lieu en Israël ces dernières semaines, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza. Le 26 avril, une jeune femme de 18 ans avait été grièvement blessée dans une banlieue de Tel-Aviv et son agresseur abattu.

Médiation qatarie 

Cette nouvelle attaque mardi intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages détenus à Gaza.

Le mouvement islamiste a mené le 7 octobre une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 250 personnes ont été enlevées le jour de l'attaque et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.535 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.