TERRITOIRES PALESTINIENS: Deux journalistes d'Al Jazeera ont été grièvement blessés mardi par une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué la chaîne qatarie.
Selon Al Jazeera, le correspondant Ismaïl Abou Omar et son caméraman Ahmed Matar ont été blessés par une frappe dans le secteur de Rafah, à la pointe sud du territoire. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
La jambe droite d'Ismaïl Abou Omar a été "amputée" et les médecins tentent de sauver la gauche, a annoncé la chaîne en diffusant des images du reporter entouré de médecins sur un bloc opératoire tout en précisant que sa vie était en danger. Dans le cas d'Ahmed Matar, il est "blessé grièvement", a ajouté Al Jazeera.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les deux journalistes ont été touchés par une frappe aérienne dans la ville de Rafah, où s'entassent actuellement 1,3 million de Palestiniens, la plus grande majorité d'entre eux étant des personnes déplacées par les raids et les combats dans le reste du territoire.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, a présenté ses "sincères condoléances" et indiqué que les Etats-Unis, premier soutien d'Israël, "continuaient à plaider auprès d'Israël que les journalistes doivent être protégés".
"Les journalistes se mettent en danger pour nous apporter la vérité et nous soutenons leur travail dans ce sens", a-t-il déclaré. "Nous voulons qu'ils soient protégés dans toute la mesure du possible".
La chaîne qatarie a été lourdement touchée par la guerre en cours à Gaza. Début janvier, deux journalistes d'Al Jazeera, Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, avaient été tués lors d'une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien.
L'armée israélienne avait affirmé que "les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes" et les avait décrits comme des "agents terroristes", des allégations rejetées par leur famille et leur employeur. En décembre, le caméraman Samer Abou Daqqa avait été tué dans une frappe.
Le chef du bureau à Gaza de la chaîne, Waël Dahdouh, père de Hamza Dahdouh, avait également perdu son épouse, deux de ses enfants et un petit-fils dans une frappe sur le camp de réfugiés de Nousseirat (centre) fin octobre.
Devenu l'incarnation des journalistes palestiniens couvrant la guerre à Gaza, Waël Dahdouh, 53 ans, lui-même blessé dans cette guerre, a quitté le territoire à la mi-janvier pour se rendre au Qatar, où il a été opéré.
Au moins 85 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, selon le Comité pour la protection des journalistes.