DUBAI: La directrice du Fonds monétaire international (FMI) a averti lundi que la guerre Israël-Hamas dans la bande de Gaza et les attaques des rebelles houthis au large du Yémen, affectant notamment le canal de Suez, constituaient des menaces pour l'économie mondiale.
La guerre dans la bande de Gaza a déjà plombé l'économie de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré Kristalina Georgieva lors du sommet mondial des gouvernements à Dubaï.
"Je crains surtout la longévité du conflit, car s'il se prolonge, le risque de débordement augmente", a-t-elle ajouté au cours de cet événement annuel rassemblant des personnalités du monde des affaires et de la politique aux Emirats arabes unis, qui se tient jusqu'à mercredi.
"A l'heure actuelle, nous constatons un risque de débordement dans le canal de Suez", une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, a poursuivi Mme Georgieva, dans un contexte d'attaques de navires par les rebelles yéménites en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden, disant agir en "solidarité" avec le Hamas.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) avait averti fin janvier que le volume du trafic commercial passant par le canal de Suez avait chuté de plus de 40% au cours des deux mois précédents.
Si les hostilités se propagent, "cela pourrait être plus problématique pour le monde dans son ensemble", a déploré Mme Georgieva.
Défis à relever
Les craintes d'une escalade régionale du conflit entre Israël et son allié américain d'une part et des groupes armés proches de l'Iran qui soutiennent le Hamas au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen d'autre part, n'ont cessé de croître.
"Je m'attends à ce que, d'ici le milieu de l'année, les taux d'intérêt aillent dans le sens de l'inflation depuis un an", a indiqué la directrice du FMI, interrogée sur la baisse des taux d'intérêt dans les principales économies.
Le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a de son côté déclaré que "ce qui se passe à Gaza, mais aussi les défis de l'Ukraine (...) et de la mer Rouge" figuraient parmi les principaux défis à relever pour les perspectives économiques mondiales.
Si "vous ajoutez ces variables à ce qui s'avère déjà être probablement le taux de croissance le plus bas des 35 ou 40 dernières années (...), c'est quelque chose que nous devons surveiller de près", a-t-il ajouté lors du sommet.