Deux otages libérés dans une opération israélienne meurtrière à Gaza

Le Hamas au pouvoir a fait état de 52 Palestiniens tués lors de cette opération nocturne à Rafah (Photo, AFP).
Le Hamas au pouvoir a fait état de 52 Palestiniens tués lors de cette opération nocturne à Rafah (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 12 février 2024

Deux otages libérés dans une opération israélienne meurtrière à Gaza

  • Le Hamas a prévenu dimanche qu'une telle offensive «torpillerait» tout accord pour une libération des otages qu'il détient encore à Gaza
  • Des frappes ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement du Hamas

TERRITOIRES PALESTINIENS: Israël a libéré lundi deux otages détenus à Rafah, ultime cible affichée de son offensive dans la bande de Gaza, lors d'une opération commando nocturne accompagnée de frappes meurtrières sur cette ville où sont réfugiés des centaines de milliers de civils palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné la semaine dernière à l'armée de préparer une offensive sur cette ville du sud de Gaza, où sont massés, selon l'ONU, 1,4 million de Palestiniens ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le Hamas.

Il a réaffirmé lundi sa détermination à vaincre le mouvement islamiste palestinien, dont Rafah est selon lui le "dernier bastion", alors que la perspective d'un assaut terrestre sur la ville surpeuplée suscite de vives inquiétudes à l'étranger.

"Seule la poursuite de la pression militaire, jusqu'à la victoire complète, aboutira à la libération de tous nos otages", a-t-il déclaré.

Pendant la nuit, les forces israéliennes ont mené à Rafah une opération terrestre, appuyée par des frappes aériennes, pour libérer Fernando Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans, deux otages israélo-argentins enlevés dans le kibboutz Nir Yitzhak, dans le sud d'Israël, lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état d'une centaine de morts dans les bombardements. Des journalistes de l'AFP ont entendu "des dizaines de frappes", d'une intensité supérieure à celles des derniers jours, dans plusieurs parties de la ville.

«L'enfer»

"Vers minuit, nous avons entendu de fortes explosions, comme si l'enfer était tombé sur les civils", a raconté à l'AFP Abou Souhhaib, un habitant du quartier d'al-Shaboura.

"Nous avons entendu le bruit des hélicoptères qui tiraient", a-t-il ajouté. "Il y a eu des tirs nourris, comme s'il s'agissait d'une très grande bataille".

Après une nuit sous les bombes qui ont creusé d'immenses cratères dans le sol, des survivants fouillaient au matin les décombres, terrorisés à l'idée d'un assaut terrestre sur la ville où ils sont désormais piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Les forces israéliennes ont fait irruption "avec des explosifs" au deuxième étage d'un bâtiment où étaient détenus les otages, "ont ouvert le feu sur des cibles aux alentours et ont libéré les otages", ont indiqué l'armée et le gouvernement.

"Des tirs ont alors éclaté depuis ce bâtiment et des bâtiments voisins, suivis de longs combats, pendant lesquels des dizaines de cibles du Hamas ont été visées par des frappes aériennes afin de permettre aux soldats de quitter les lieux", a déclaré le bureau du Premier ministre.

Biden demande à Netanyahu un «plan» pour «garantir la sécurité» de la population à Rafah

Lors d'un appel téléphonique, le président américain "a réaffirmé son opinion selon laquelle une opération militaire à Rafah ne devrait pas avoir lieu sans plan crédible et réalisable afin de garantir la sécurité (...) des plus d'un million de personnes s'y réfugiant", a rapporté l'exécutif américain dans un communiqué.

Un haut responsable du gouvernement américain a ajouté que "dans les conditions actuelles", Washington "ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population".

La population civile n'a "nulle part où aller", a ajouté cette source.

M. Biden "a en outre appelé à des mesures urgentes et spécifiques pour accroître la cadence et la régularité de l'aide humanitaire aux civils palestiniens innocents", selon la Maison Blanche.

L'appel entre les deux dirigeants intervient au moment où Joe Biden a commencé à hausser le ton envers Israël.

Netanuyahu: «  Seule la poursuite de la pression militaire » permettra de libérer tous les otages

"Seule la poursuite de la pression militaire" jusqu'à la "victoire" permettra de libérer "tous nos otages" dans la bande de Gaza, a déclaré lundi le Premier ministre israélien, après la libération de deux d'entre eux lors d'une opération militaire dans la nuit.

"Seule la poursuite de la pression militaire, jusqu'à la victoire complète, aboutira à la libération de tous nos otages. Nous ne manquerons aucune opportunité de les ramener à la maison", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué. "Je salue nos courageux guerriers pour l’action audacieuse qui a conduit à leur libération", a-t-il ajouté.

 

«Le temps presse»

Les deux otages ont été héliportés à l'hôpital Sheba de Ramat Gan, près de Tel-Aviv.

"Nous les avons vus (...) il y avait beaucoup de larmes, des embrassades et peu de mots", a raconté Idan Bejerano, le gendre de Luis Har, devant l'hôpital.

"Nous sommes heureux aujourd'hui mais nous n'avons pas gagné. Ce n'est qu'une étape de plus vers le retour à la maison" des otages encore détenus à Gaza, a-t-il souligné, faisant écho aux familles qui pressent le gouvernement d'accepter un nouvel accord de trêve avec le Hamas incluant la libération des otages.

Israël estime à environ 130 le nombre d'otages toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées en Israël le 7 octobre. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas a prévenu dimanche qu'une offensive sur Rafah "torpillerait" tout accord pour une libération des otages.

Le Royaume-Uni a appelé lundi Israël à "réfléchir sérieusement" avant toute offensive d'envergure à Rafah.

Le Premier ministre a affirmé dimanche sur la chaîne américaine ABC News qu'Israël assurerait "un passage sécurisé à la population civile pour qu'elle puisse quitter" la ville, sans préciser où les civils pourraient se réfugier.

"Cette guerre peut se terminer rapidement, sans souffrances supplémentaires, si le Hamas se rend immédiatement, dépose les armes, libère les otages et livre ses criminels de guerre à un tribunal", a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy.

«Nulle part où aller»

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'offensive israélienne a fait 28.340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a dénombré lundi 164 morts en 24 heures.

"Dans les conditions actuelles", Washington "ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population", a prévenu un haut responsable américain, soulignant que la population n'a "nulle part où aller".

Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s'étendaient.

Rafah, devenue un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l'armée israélienne n'a pas encore lancé d'assaut terrestre et le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Short Url
  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Short Url
  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com