Attal réunit son «pack gouvernemental» pour fixer ses priorités

Le Premier ministre français Gabriel Attal, entouré des ministres du cabinet, tient un "séminaire de travail" ministériel pour définir les "priorités des mois à venir", à l'hôtel Matignon, à Paris, le 10 février 2024. (Photo Miguel MEDINA / AFP)
Le Premier ministre français Gabriel Attal, entouré des ministres du cabinet, tient un "séminaire de travail" ministériel pour définir les "priorités des mois à venir", à l'hôtel Matignon, à Paris, le 10 février 2024. (Photo Miguel MEDINA / AFP)
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Publié le Dimanche 11 février 2024

Attal réunit son «pack gouvernemental» pour fixer ses priorités

  • Le Premier ministre, Gabriel Attal, a réuni samedi à Matignon l'ensemble de son gouvernement, au complet depuis jeudi, pour fixer le «calendrier et les priorités» des prochains mois et les inscrire dans «le quotidien des Français»
  • Interrogé jeudi soir sur France 2 sur ses priorités des 100 premiers jours, M. Attal a affirmé qu'il allait «continuer à travailler» sur la crise agricole, à l'approche du Salon de l'agriculture, alors qu'une loi d'orientation est en préparation

PARIS: "De l'action, de l'action et encore de l'action": le Premier ministre, Gabriel Attal, a réuni samedi à Matignon l'ensemble de son gouvernement, au complet depuis jeudi, pour fixer le "calendrier et les priorités" des prochains mois et les inscrire dans "le quotidien des Français".

Après une période de remaniement d'un mois qui a traîné en longueur pour accoucher d'un exécutif sans beaucoup de nouveaux visages, il s'agissait pour M. Attal de montrer un "pack gouvernemental" qui est "au travail", selon les mots de Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement.

"Du collectif, de l’action et des résultats tangibles pour nos compatriotes. C’est ce que j’ai demandé aux membres de mon Gouvernement", a commenté sur X le Premier ministre.

Les 35 membres du gouvernement étaient présents pour le séminaire qui a duré deux heures et demie, à l'exception du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

"Nous sommes réellement dans l'action", a affirmé Mme Thevenot, assurant que la "démarche" de M. Attal consiste à "écouter, dialoguer et aussi suivre les décisions qui ont été mises en place".

"Nous devons maintenant être sûrs (que les mesures) sont bien dans le quotidien des Français (et dire) en transparence, en honnêteté, mais en responsabilité, là où cela a fonctionné et là où nous devons pouvoir revoir la copie s'il y a besoin", a dit Mme Thevenot.

Les autres membres de l'exécutif ont quitté Matignon sous une pluie fine sans faire de déclaration.

Après des propos introductifs du chef du gouvernement, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a fait un point sur la situation économique, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, devait s'exprimer sur la situation internationale et les élections européennes de juin.

Pour le Premier ministre, bousculé à peine nommé par la crise agricole et la fronde des enseignants, et cette semaine par les attaques de l'allié historique du président de la République, François Bayrou, il s'agit de reprendre la main sur le récit de ce début de mandat.

"Si l'on n'impose pas nous-mêmes notre propre calendrier politique, on s'expose à des crises à répétition", a-t-on expliqué à Matignon, dans une allusion à la mobilisation des agriculteurs.

Des ministres sur le terrain

Le gouvernement ne disposant que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, il doit également décider quelles mesures devront passer par la loi et lesquelles suivront la voie réglementaire.

Après le séminaire, M. Attal devrait s'exprimer dans la presse dominicale, a fait savoir Matignon.

Plusieurs ministres sont immédiatement partis sur le terrain, à l'image du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, attendu en début d'après-midi à Besançon (Doubs). Il s'envolera dimanche pour Mayotte avec la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, pour aborder la crise sécuritaire et préparer une opération "Wuambushu 2", "contre la délinquance et l'immigration illégale".

De son côté, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a un déplacement prévu samedi dans le Loiret avec le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux .

Interrogé jeudi soir sur France 2 sur ses priorités des 100 premiers jours, M. Attal a affirmé qu'il allait "continuer à travailler" sur la crise agricole, à l'approche du Salon de l'agriculture, alors qu'une loi d'orientation est en préparation.

Il a aussi évoqué la jeunesse, en souhaitant "au printemps" la publication d'un "guide de bonnes pratiques" sur l'usage des écrans pour les familles ainsi que des "décisions" pour l'école.

Il a redit qu'il voulait faire de la "santé mentale" des jeunes une "grande priorité" et qu'il allait "revoir" le dispositif de soutien psychologique qui ne "marche pas".

Le Premier ministre a cité également le logement, qui traverse une crise profonde, souhaitant "prendre des mesures fortes pour inciter à construire davantage" mais aussi "relancer la demande" en regardant les "questions bancaires".

"L'acte II" de la réforme du marché du travail avec une refonte des règles de l'indemnisation du chômage est aussi attendu dans les prochains mois.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.