Netanyahu veut évacuer les civils de Rafah, craintes d'un assaut israélien

Les Palestiniens déplacés ont afflué à Rafah, où des centaines de milliers d'entre eux dorment dans des tentes dressées contre la frontière égyptienne. (AP)
Les Palestiniens déplacés ont afflué à Rafah, où des centaines de milliers d'entre eux dorment dans des tentes dressées contre la frontière égyptienne. (AP)
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Publié le Samedi 10 février 2024

Netanyahu veut évacuer les civils de Rafah, craintes d'un assaut israélien

  • Ces dernières 24 heures, au moins 107 Palestiniens ont été tués dans les bombardements aériens israéliens sur le territoire assiégé, notamment à Rafah et Khan Younès
  • A Rafah, plusieurs bâtiments ont été détruits

RAFAH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné vendredi à son armée de préparer un "plan d'évacuation" des civils de Rafah, la communauté internationale s'alarmant d'une éventuelle offensive terrestre d'Israël contre ce principal refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza.

Dans une rare critique à l'égard d'Israël depuis le début il y a quatre mois de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le président américain Joe Biden a jugé "excessive" la "riposte dans la bande de Gaza" à l'attaque du 7 octobre.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée ce jour-là par des commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait plus de 1 160 de morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de "détruire" le Hamas et lancé une vaste offensive qui a fait au moins 27 940 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.

Ces dernières 24 heures, au moins 107 Palestiniens ont été tués dans les bombardements aériens israéliens sur le territoire assiégé, notamment à Rafah et Khan Younès, distantes de quelques kilomètres, a précisé le ministère.

A Rafah, plusieurs bâtiments ont été détruits, selon des photographes de l'AFP. Dans un quartier, des personnes sont vues porter les corps de trois enfants tués dans un bombardement.

Après avoir ordonné mercredi à son armée de préparer une offensive sur Rafah, Benjamin Netanyahu lui a demandé vendredi de lui soumettre un "plan combiné" d'"évacuation" des civils  de Rafah et de "destruction" du Hamas dans cette ville, selon ses services.

"Il est impossible d'atteindre l'objectif de la guerre sans éliminer le Hamas et en laissant quatre bataillons du Hamas à Rafah", et cela requiert que "les civils évacuent les zones de combat", a-t-il dit.

«Adieu à l'humanité»

Adossée à la frontière, fermée, avec l'Egypte, la ville de Rafah abrite 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité ont été déplacés par la guerre et vivent dans des conditions désastreuses. Elle est soumise quotidiennement à des bombardements aériens.

Les Etats-Unis ont indiqué jeudi qu'ils "ne soutiendraient pas" une opération d'envergure à Rafah et le secrétaire d'Etat Antony Blinken, qui a achevé jeudi en Israël une tournée régionale, en a fait directement part à M. Netanyahu, selon le département d'Etat.

"Mener une telle opération maintenant (à Rafah) sans planification et sans réflexion dans une zone abritant un million de personnes serait un désastre", a averti le département d'Etat.

Pour le patron de l'ONU Antonio Guterres, une telle offensive "aggraverait de façon exponentielle l'actuel cauchemar humanitaire".

Dans le même sens, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé qu'elle "aurait des conséquences catastrophiques, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse et un bilan civil insupportable".

La présidence de l'Autorité palestinienne a condamné "la menace réelle" d'une offensive contre Rafah, parlant "d'un dangereux prélude" à l'application du projet politique israélien visant à "déplacer les Palestiniens de leur terre". "Les Palestiniens n'accepteront pas d'être déplacés de force hors de leur patrie."

"S'ils envahissent Rafah, comme l'a dit Netanyahu, il y aura des massacres et nous pourrons dire adieu à toute humanité", a déclaré Adel al-Hajj, un déplacé dans la ville.

Gaza: les forces israéliennes prennent d’assaut un hôpital de Khan Younès

Les forces israéliennes ont pris d'assaut vendredi un hôpital de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza qu'elles assiègent depuis plusieurs semaines, a annoncé le Croissant-rouge palestinien (PRCS), qui gère l'établissement.

"Les forces d'occupation (israéliennes) ont pris d'assaut l'hôpital Al-Amal et commencé à le fouiller", et "nous avons du mal à communiquer avec nos équipes à l'intérieur", a indiqué le PRCS dans un communiqué.

L'armée israélienne a confirmé à l'AFP que ses troupes avaient lancé une opération de recherches dans l'hôpital après avoir recueilli des "renseignements indiquant que le Hamas menait des activités terroristes" dans le complexe.

L'hôpital Al-Amal s'est retrouvé au milieu des combats entre forces israéliennes et combattants du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Jeudi, le PRCS avait fait état d'"intenses bombardements" et de "tirs nourris d'armes lourdes" autour de l'établissement.

L'ONG d'aide médicale réclame depuis plusieurs jours qu'il soit protégé et puisse continuer à se ravitailler, soulignant les pénuries d'oxygène, de médicaments et de carburant qui alimente les groupes électrogènes lui fournissant de l'électricité.

En début de semaine, le Croissant-Rouge avait indiqué que 8 000 personnes qui avaient trouvé refuge à Al-Amal et dans son siège local proche avaient été évacuées.

Une vidéo publiée par le PRCS montre un médecin poussant un lit à roulettes transportant une femme âgée dans une rue endommagée.

Environ 40 déplacés, 80 patients et 100 employés sont restés dans l'hôpital après l'évacuation, avait indiqué lundi le PRCS.

Bien qu'ils bénéficient en théorie d'une protection particulière selon les lois de la guerre, les hôpitaux ont été régulièrement visés depuis le début de la guerre en octobre.

Il n'y a plus aucun hôpital qui fonctionne normalement dans la bande de Gaza, ont indiqué mercredi les Nations unies, et un peu plus d'un tiers continuent à travailler au ralenti.

Fin des négociations au Caire 

Après avoir lancé le 7 octobre des bombardements incessants par terre, mer et air contre le territoire de 362 km2 où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants, l'armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza avant de l'étendre au sud surtout à Khan Younès, au nord de Rafah.

Vendredi, les forces israéliennes ont pris d'assaut l'hôpital Al-Amal à Khan Younès, a indiqué le Croissant-rouge palestinien. Environ 40 déplacés, 80 patients et 100 employés se trouvent encore dans l'établissement, avait indiqué lundi cette source.

L'armée a confirmé "une opération de ratissage sur la base de renseignements indiquant que le Hamas menait des activités terroristes au sein de l'hôpital".

Durant l'attaque du 7 octobre, environ 250 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 132 otages y sont toujours détenus, dont 29 seraient morts.

Des négociations entre les médiateurs qatari et égyptien et le Hamas, lancées jeudi au Caire pour tenter de parvenir à un accord de trêve incluant un échange de prisonniers palestiniens et d'otages, ont pris fin vendredi, a indiqué à l'AFP un responsable du Hamas. "La délégation du Hamas a quitté le Caire", a indiqué le responsable en disant, sans autre précisions, "attendre une réponse d'Israël".

Un accord avait permis fin novembre une trêve d'une semaine, l'acheminement de davantage d'aide à Gaza et la libération d'une centaine d'otages et de quelque 240 prisonniers palestiniens écroués par Israël.

Sur un autre front de bataille, le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, un allié du Hamas, a affirmé avoir lancé vendredi des dizaines de roquettes sur une position militaire israélienne dans le Golan syrien occupé par Israël. Et l'armée israélienne a fait état de frappes aériennes sur des positions du Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël.

Gaza: le projet israélien d’offensive sur Rafah est «alarmant», déclare Josep Borrell

Le projet israélien d'offensive sur Rafah, dernier refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza, est "alarmant", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Les informations faisant état d’une offensive militaire israélienne sur Rafah sont alarmantes", a affirmé M. Borrell sur X.

"Cela aurait des conséquences catastrophiques, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse et un bilan civil insupportable", a-t-il ajouté.

"1,4 million de Palestiniens se trouvent actuellement à Rafah, sans endroit sûr où aller, confrontés à la famine", a poursuivi M. Borrell.

A l'extrême sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l'Egypte, Rafah accueille actuellement plus d'un million des quelque 2,4 habitants de Gaza, une population déplacée par la guerre.


Le ministre des Affaires étrangères aborde des questions régionales et internationales avec son homologue français

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi son homologue français, M. Jean-Noël Barrot

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot.

Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la situation actuelle dans la bande de Gaza et les initiatives prises pour la prochaine conférence visant à résoudre la question palestinienne et à faire progresser la solution des deux États, prévue en juin prochain sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France.

 


Le chef de la diplomatie syrienne hisse le nouveau drapeau de son pays devant l'ONU

Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
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  • Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU
  • M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent

DAMAS: Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU, affirmant qu'il s'agissait d'un moment "historique" et réclamant la levée des sanctions contre son pays.

"Le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani hisse le nouveau drapeau syrien devant le siège de l'ONU à New York", a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Le chef de la diplomatie des nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir le 8 décembre à Damas et évincé l'ex-président Bachar al-Assad, doit participer à une réunion du Conseil de sécurité vendredi.

Dans une déclaration à la chaîne al-Jazeera après avoir hissé le drapeau à trois étoiles, symbole du soulèvement contre le pouvoir de Bachar al-Assad, le ministre a affirmé qu'il s'agissait d'un moment "historique" qui "consacre la victoire du peuple syrien".

"La nouvelle administration (..) tend la main à la communauté internationale et attend que cette dernière fasse de même en retour", a-t-il dit.

M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent. "Le peuple syrien a besoin en premier lieu d'une levée des sanctions", a déclaré le ministre à la chaîne al-Jazeera.

"Les sanctions entravent le retour des réfugiés, la stabilité, les investissements, la reconstruction des infrastructures détruites par le régime d'Assad", a-t-il souligné.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile.

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays, où selon l'ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

Parallèlement à la visite du ministre des Affaires étrangères à New York, le ministre syrien des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont participé aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale cette semaine, pour la première fois depuis plus de 20 ans.


Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec Washington

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  • L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate
  • M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère

TEHERAN: Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas  est arrivé vendredi à Oman pour une troisième session de discussions sur le nucléaire avec les Etats-Unis prévue samedi, Téhéran augurant de "possibles progrès" si Washington fait preuve de "bonne volonté, sérieux et réalisme".

L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate.

M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère, Esmaïl Baghaï.

Le département d'Etat américain a annoncé que l'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participerait bien à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rendez-vous à Mascate le 12 avril et Rome le 19, salués comme de bonnes discussions par Téhéran et Washington.

Ce troisième cycle prévoit une session de pourparlers techniques entre experts sur le programme nucléaire iranien, en complément de la négociation diplomatique principale.

Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain.

L'agence de presse iranienne Tasnim a de son côté rapporté que les discussions techniques seront menées côté iranien par les vice-ministres des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi.

Vendredi, M. Baghaï a déclaré que "pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l'autre partie".

Dans une interview jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran "aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l'autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles".

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" contre l'Iran, avec qui les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980. Il a initié des négociations avec Téhéran, tout en menaçant de bombarder l'Iran en cas d'échec.