En Syrie, des fuites de pétrole polluent une rivière vitale pour les agriculteurs

Cette photo prise le 31 janvier 2024 montre une vue aérienne d'une marée noire dans un ruisseau de la campagne de Qamishli, dans la province d'Al-Hasakah, au nord-est de la Syrie. (AFP)
Cette photo prise le 31 janvier 2024 montre une vue aérienne d'une marée noire dans un ruisseau de la campagne de Qamishli, dans la province d'Al-Hasakah, au nord-est de la Syrie. (AFP)
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Publié le Mercredi 07 février 2024

En Syrie, des fuites de pétrole polluent une rivière vitale pour les agriculteurs

  • La Turquie avait mené à la mi-janvier des frappes contre les combattants kurdes dans le nord de l'Irak et de la Syrie
  • Dans la Syrie en guerre depuis 2011, les combats ont parfois ravagé les infrastructures pétrolières, cibles des convoitises des différents belligérants.

TAL BRAK: Comme de nombreux agriculteurs du nord-est de la Syrie, Nizar al-Awwad ne peut plus irriguer ses terres à partir d'une rivière proche noircie par le pétrole, qui s'écoule selon les responsables locaux d'installations visées par des frappes turques.

"Tous les agriculteurs de la région ont cessé d'irriguer leurs champs avec l'eau de la rivière", relate cet homme de 30 ans, originaire d'un village de la province de Hassaké.

"Utiliser de l'eau polluée reviendrait à tuer nos terres", ajoute l'agriculteur à la barbe soigneusement taillée.

"Les agriculteurs pâtissent déjà du manque de carburant et de la sécheresse. La pollution de la rivière n'a fait qu'empirer la situation", déplore encore M. Awwad devant ses champs de blé.

Dans la Syrie en guerre depuis 2011, les combats ont parfois ravagé les infrastructures pétrolières, cibles des convoitises des différents belligérants.

La région où vit Nizar al-Awwad, sous contrôle de l'administration autonome kurde, a été visée en janvier par des frappes de l'aviation turque qui ont notamment ciblé des raffineries et autres installations pétrolières.

La Turquie avait mené à la mi-janvier des frappes contre les combattants kurdes dans le nord de l'Irak et de la Syrie, après la mort de neuf soldats turcs dans une attaque contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak.

Nappes de pétrole

Depuis, des habitants de la province de Hassaké ont déclaré avoir remarqué des tâches huileuses noires sur la rivière al-Radd, affluent du Khabour qui traverse une grande partie du nord-est de la Syrie.

Des correspondants de l'AFP ont également vu des nappes de pétrole polluant l'eau et les berges de la rivière sur une distance de 55 kilomètres dans la région de Hassaké.

Mohammed al-Aswad, qui copréside l'Office des eaux de l'administration autonome kurde, indique à l'AFP que les "bombardements turcs ont endommagé des installations pétrolières et des oléoducs".

Selon lui, les dégâts affectent particulièrement la région de Rmeilane, aux vastes champs pétroliers.

Les fuites de pétrole pourraient "menacer la biodiversité fluviale" si elles atteignent un barrage le long de la rivière Khabour, s'inquiète M. al-Aswad.

Des filets rudimentaires à base de roseaux, installés par l'administration kurde autonome, n'ont pas réussi jusque-là à contenir les fuites de pétrole et protéger les terres des agriculteurs.

Soutenus par des troupes américaines sur place, les Kurdes contrôlent les plus importants champs pétroliers de la Syrie, qui représentent la principale source de revenus de leur administration autonome.

En attendant que les infrastructures pétrolières soient réparées, les autorités déconseillent aux agriculteurs de laisser le bétail boire l'eau polluée.

Ibrahim al-Moufdi, un agriculteur de 50 ans, a arrêté d'irriguer ses cultures avec cette eau polluée depuis deux semaines. "Les moutons ne peuvent pas boire de la rivière", dit l'homme au keffieh rouge, bâton à la main, exprimant son inquiétude quant à une éventuelle contamination des poissons.

Ces fuites de pétrole portent le coup de grâce aux agriculteurs déjà éprouvés par près de 13 ans d'une guerre ayant plongé le pays dans une crise économique étouffante, et par les conséquences du réchauffement climatique.

"J'espère juste qu'il continuera de pleuvoir pour que nous ne soyons pas contraints d'irriguer nos terres avec l'eau de la rivière", soupire M. al-Moufdi.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.