Paris: Hidalgo relance la bataille du Trocadéro

Des gens se promènent sur l'esplanade des Droits de l'Homme, place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel à Paris, le 6 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des gens se promènent sur l'esplanade des Droits de l'Homme, place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel à Paris, le 6 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 février 2024

Paris: Hidalgo relance la bataille du Trocadéro

  • «Après les Jeux olympiques, les voitures ne reviendront pas devant la Tour Eiffel», lance l'édile socialiste
  • Un Trocadéro «végétalisé», un pont d'Iéna «piétonnisé» et un Champ-de-Mars «reboisé»: «l'ensemble formera un grand parc au coeur de Paris», ajoute Anne Hidalgo

PARIS: Pousser l'avantage olympique: la maire PS de Paris Anne Hidalgo a relancé mardi, sous une forme modifiée, le projet contesté de transformation de la perspective Trocadéro-Tour Eiffel, où elle entend profiter des aménagements en vue des Jeux (26 juillet - 11 août) pour convaincre enfin la préfecture.

C'est la surprise de son entretien à Ouest-France, diffusé lundi soir. "Après les Jeux olympiques, les voitures ne reviendront pas devant la Tour Eiffel", lance l'édile socialiste, qui avait fait une annonce comparable mi-janvier à propos de la moitié orientale de la place de la Concorde.

Un Trocadéro "végétalisé", un pont d'Iéna "piétonnisé" et un Champ-de-Mars "reboisé": "l'ensemble formera un grand parc au coeur de Paris", ajoute Anne Hidalgo qui a fait de la réduction de la place de la voiture dans la capitale le marqueur de son temps.

Lors de son premier mandat (2014-2020), elle avait mis deux ans à triompher des recours contre la piétonnisation des quais de la rive droite de la Seine.

Le dossier Trocadéro-Tour Eiffel lui prend encore plus de temps: elle l'avait présenté en mai 2019.

Le projet alors retenu, baptisé "One", prévoyait pour les JO de 2024 la fermeture à la circulation de la moitié de la place du Trocadéro, transformée en amphithéâtre de verdure, la piétonnisation du pont d'Iéna planté d'arbres et la réfection du Champ-de-Mars, avec l'installation d'une consigne au pied de la Tour Eiffel.

Mais depuis, le dossier est allé de déconvenue en déconvenue: crise sanitaire, fronde des riverains et des trois maires d'arrondissement de droite concernés (VIIe, XVe, XVIe), polémique sur les arbres abattus au pied de la Tour Eiffel et veto de l'ex-préfet de police Didier Lallement.

En mai 2022, ce dernier avait dit craindre des "reports de circulation importants" et "des retenues" susceptibles de ralentir l'intervention des secours. Lui succédant l'été suivant, Laurent Nunez avait maintenu cette position.

Et les touristes, de retour vers un des monuments les plus visités au monde (6,3 millions de visiteurs en 2023, plus qu'en 2019), continuent de se prendre en photo au milieu des voitures sur le pont d'Iéna.

Une tour de diffusion-test

Déboutée par la justice administrative fin 2022 puis début 2023 en appel, la mairie a conclu que le projet "n'avait pas vocation à être mis en oeuvre en tant que tel", a reconnu le premier adjoint Emmmanuel Grégoire mardi matin.

Mais comme place de la Concorde, les Jeux olympiques offrent à Anne Hidalgo une nouvelle fenêtre de tir: au Trocadéro, une "tour de diffusion des images télévisuelles contribuera à réduire la place de la voiture", a-t-elle souligné en Conseil de Paris.

La mairie a donc ressorti le dossier sous "une forme modifiée soumise à la préfecture de police", a précisé Emmanuel Grégoire.

L'exécutif de gauche demande désormais la "piétonnisation et la végétalisation de la place du Trocadéro et du pont d'Iéna" seuls, sans la Tour Eiffel et le Champ-de-Mars, et ce "dès le mois d'octobre".

Siégeant pour la première fois en tant que ministre de la Culture et opposante, Rachida Dati, issue de LR, a dénoncé un nouveau "coup de force" alors que le projet semblait "abandonné".

"L'avis des 6.000 Parisiens recueillis par l'enquête publique, des élus, du préfet de police, et même l'avis répété des tribunaux, peu vous importe", a aussi fustigé Catherine Ibled (Renaissance).

Voyant sa parole très "attendue", le préfet Laurent Nunez a maintenu son opposition "en l'état du dossier", estimant qu'il subsistait "encore des interrogations (…) sur plusieurs points".

Outre le statut d'"un certain nombre de voies, d'avenues dont le sens de circulation a pu changer", l'étude de trafic qu'il a reçue fin 2023 de la mairie "laisse à penser qu'on a toujours, sur certains axes (...) importants pour la circulation des véhicules de secours et de santé, des embarras", notamment "le pont de l'Alma, la Concorde, l'avenue Mandel", a-t-il exposé.

Le représentant de l'Etat s'est toutefois montré ouvert à un réexamen, sur la base des documents techniques promis par la mairie.

Ceux-ci vont être transmis "très vite", a assuré Anne Hidalgo, pressée de pouvoir "avancer sur ce projet fondamental".


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.