PARIS: Le 6 février 2001, Phil Marso, écrivain et libraire français, instigateur de ce rendez-vous citoyen, décide de faire réfléchir les Français quant à l’utilisation qu’ils ont de leurs téléphones, alors que cet accessoire était initialement conçu pour passer des appels.
L'idée consiste à ne pas toucher son Smartphone pendant trois jours. Donc, jusqu’au 8 février. Un défi qui paraît insurmontable tant l’outil technologique est ancré dans nos tâches de tous les jours.
La prolifération des Smartphones, iPhone et autres Android a considérablement changé la donne et les nouvelles générations d’appareils remplissent de multiples fonctions.
Moins d’un Français sur dix vit sans cet outil, parfois par choix, mais le plus souvent par contrainte. Si cela permet de se sentir plus maître de son temps et de sa vie privée, le coût social de ce détachement devient toujours plus élevé, avec la numérisation du quotidien.
En France, selon l’Insee, 97% des 18-39 ans ont un Smartphone, contre 56% des plus de 70 ans.
Le 6 février, c’est la Sant Gasto, une date choisie en référence à la chanson de Nino Ferrer pour son refrain: «Gaston, y a l' téléfon qui son, et y a jamais person qui y répond.»
C'est en prenant les transports en commun que l'idée d'une journée sans portable est venue à Phil Marso: «Je me suis rendu compte que le téléphone prenait de l'importance alors que peu de gens en possédaient un en 1999.» L'écrivain avait déjà étudié son usage dans son «polar humoristique», Tueur de portable sans mobile apparent, publié en janvier 1999. Mais il refuse de «s'arrêter là».
Chaque année, Phil Marso et son association Adikphonia choisissent un sujet de réflexion pendant les journées sans mobile pour sensibiliser les usagers. Et pour cette édition, ce sont les réseaux sociaux qui feront l’objet de ce travail de réflexion.