ALGER : Quatre jihadistes et deux militaires algériens ont été tués samedi lors d'un accrochage dans la région de Tipaza, à l'ouest d'Alger, a annoncé le ministère de la Défense.
«Dans le cadre de la lutte antiterroriste et lors d'une opération de recherche et de ratissage (...) un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu quatre terroristes», indique l'armée dans un communiqué.
L'Armée nationale populaire (ANP) fait régulièrement état de l'arrestation ou de la neutralisation de «terroristes», terme utilisé par les autorités pour désigner des islamistes armés restés actifs depuis la guerre civile (1992-2002).
Mais les bilans sont généralement moins lourds que celui de samedi.
Un sergent et un caporal-chef ont également trouvé la mort au cours de l'accrochage, ajoute le ministère de la Défense.
L'armé a récupéré un pistolet mitrailleur Kalachnikov, un fusil mitrailleur et deux fusils à pompe, selon le communiqué qui précise que l'opération antiterroriste est toujours en cours.
Dans un tweet, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a adressé ses condoléances aux familles des soldats tués, le sergent Mebarki Saadeddine et le caporal-chef Gaid Aichouche Abdelhak.
Malgré la mise en oeuvre en 2005 d'une Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la «décennie noire» (1992-2002) de la guerre civile qui a fait quelque 200.000 morts, des groupes armés islamistes restent actifs notamment dans le centre-est du pays, où ils s'en prennent généralement aux forces de sécurité.
Le 17 décembre, le ministère de la Défense avait fait état de la capture d'un «dangereux terroriste» à Jijel (nord-est de l'Algérie).
C'est dans cette même région que trois islamistes armés ainsi qu'un sergent-chef de l'armée avaient été tués début décembre.
Bilan 2020
Selon la presse officielle, l'armée avait alors déjoué un plan de redéploiement de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) après la mort de son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin par les forces armées françaises dans le nord du Mali.
Fin novembre, AQMI a nommé à sa tête un de ses cadres, l'Algérien Abou Oubaïda Youssef al-Annabi, pour succéder à Abdelmalek Droukdel, selon l'agence américaine SITE, spécialisée dans la surveillance des groupes jihadistes.
Selon le bilan de la lutte antiterroriste pour l'année 2020, publié samedi, l'ANP a indiqué avoir mis «hors d'état de nuire» 37 jihadistes, dont 21 qui ont été «abattus», neuf capturés et sept qui se sont rendus aux autorités militaires.
Elle a ajouté dans un communiqué avoir arrêté 108 «éléments de soutien aux groupes terroristes» au cours de l'année écoulée.
A titre de comparaison, l'ANP avait tué 15 islamistes armés et en avait arrêté 25 en 2019.
En 2020, elle a également saisi 40 pistolets-mitrailleurs, 25 pistolets automatiques ainsi que 249 fusils de divers modèles, et neutralisé 391 bombes et mines de différents types.
A propos des opérations de l'armée contre le crime organisé et de la sécurisation des frontières, le communiqué fait état de l'arrestation de 1 028 narcotrafiquants et de la saisie de plus de 70.000 kilos de kif et de 28 kilos de cocaïne en 2020.
Enfin, dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, l'ANP affirme avoir arrêté 8.184 candidats au départ à bord d'embarcations artisanales, et intercepté 3 085 migrants illégaux de différentes nationalités.