En Antarctique, l'île de la Déception, fenêtre sur la vie extraterrestre

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Publié le Samedi 03 février 2024

En Antarctique, l'île de la Déception, fenêtre sur la vie extraterrestre

  • Avec un passé brûlant et un présent glacial, l'île de la Déception, dans l'Antarctique, donne aux chercheurs des indices sur une possible vie extraterrestre
  • L'étude des micro-organismes qui y sont présents, capables de résister à des températures allant jusqu'à -28 degrés Celsius, pourrait être un indice de la possibilité d'une existence au-delà de notre atmosphère

ILE DÉCEPTION, Antarctique : Une île volcanique au coeur des glaces et en forme de fer à cheval pourrait-elle être la réponse à l'énigme de la vie sur Mars? Avec un passé brûlant et un présent glacial, l'île de la Déception, dans l'Antarctique, donne aux chercheurs des indices sur cette possible vie extraterrestre.

Déception? Tromperie devrait-on plutôt dire. Car cette île de l'archipel des Shetland du sud, à 120 km au nord de la péninsule Antarctique, a surtout pour caractéristique, derrière son apparence parfaitement circulaire, d'avoir une étroite entrée maritime dissimulant une large baie protégée de la houle et des vents glacés.

La baie, baptisée Port Foster, fut découverte par des baleiniers américains au XIXe siècle. Les marins venaient s'y mettre à l'abri des tempêtes et des icebergs. D'un diamètre d'environ 15 km, son point le plus haut culmine à 539 m, et près de 60% de l'île est recouverte par les glaces.

Poissons, krill, anémones et éponges de mer subsistent dans cet écosystème unique, en contrebas d'un volcan actif depuis des milliers d'années et recouvert de neige.

- Eruptions destructrices -

Les dernières éruptions, dans les années 1970, ont anéanti les bases scientifiques installées au XXe siècle mais au fil du temps, la vie a repris.

Les chercheurs sont convaincus que ce lieu, où pingouins, phoques et otaries nagent en toute tranquillité, présente des caractéristiques similaires à celles de Mars.

L'étude des micro-organismes qui y sont présents, capables de résister à des températures allant jusqu'à -28 degrés Celsius, pourrait être un indice de la possibilité d'une existence au-delà de notre atmosphère.

C'est «analogue à Mars parce que (là-bas) nous avons une planète avec (un passé) d'immense activité volcanique (...) et qu'actuellement il y a des conditions très froides», explique à l'AFP le géologue planétaire espagnol Miguel de Pablo.

L'analyse des roches de l'île de la Déception complète le travail des ingénieurs, scientifiques et astronomes qui creusent et survolent déjà Mars avec des robots.

«C'est la meilleure approche possible pour comprendre Mars sans poser le pied sur cette planète située à 225 millions de kilomètres de la Terre», poursuit M. de Pablo, professeur à l'université espagnole d'Alcalá et responsable du réseau de surveillance des sols gelés de l'Antarctique.

Les vestiges rouillés d'anciennes bases scientifiques sont encore visibles sur l'île de 89,5 km2, où l'on trouve des sources chaudes.

Des mousses et des lichens uniques poussent à la surface. Des milliers d'oiseaux y nichent également, selon l'Université nationale de Colombie, qui elle aussi étudie sa similitude avec Mars.

Pour Wilson Andrés Ríos, capitaine de frégate dans la marine colombienne et chercheur, les changements subis sur l'île de la Déception, comme dans tout l'Antarctique, s'expliquent par «l'évolution de l'intervention humaine».

- «Terre de paix et de recherche» -

Au début du siècle dernier, l'île a été le théâtre d'une «chasse aveugle» aux phoques et aux baleines, raconte M. Ríos, l'un des membres de la 10e expédition scientifique colombienne, qui sillonne les eaux depuis le port caribéen de Carthagène jusqu'à ce coin reculé de la planète à bord de l'ARC Simon Bolivar.

En 1931, une usine de traitement d'huile de baleine installée par des Norvégiens a fermé ses portes et en 1944, l'île est devenue le siège d'une base scientifique britannique, après une expédition lancée pendant la Seconde Guerre mondiale pour occuper les territoires de l'Antarctique, baptisée Opération Tabarin. Les Chiliens y ont également installé des stations scientifiques.

Après les éruptions destructrices de 1967 et 1969, l'île est déclarée «terre de paix et de recherche», l'une de ces zones spécialement protégées internationalement de l'Antarctique.

Sous le regard jaloux des chercheurs, des milliers de touristes y débarquent sur des bateaux de croisière, un phénomène «en augmentation inquiétante», selon l'historienne et maître en géographie Natalia Jaramillo, coordinatrice scientifique de l'expédition.

Bien que les températures sur Mars soient beaucoup plus basses - jusqu'à -153 degrés Celsius selon la Nasa, l'agence spatiale américaine -, M. De Pablo est convaincu de la contribution de l'île à la science et à une humanité tournée vers l'espace extra-atmosphérique.

En 2023, des chercheurs de la Nasa ont conclu que Mars avait autrefois un climat avec des saisons cycliques qui était propice au développement de la vie, selon les conclusions des indices trouvés sur la planète rouge par le rover autonome Curiosity.

Ils supposent également qu'une immense éruption volcanique a modifié son atmosphère et entraîné l'apparition d'océans et de rivières ensuite évaporés.

«Les conditions de l'Antarctique peuvent nous aider à comprendre si les conditions nécessaires au développement de la vie pourraient être ou avoir été présentes sur Mars», ajoute M. De Pablo.

«Nous ne sommes pas sûrs à 100% (des résultats), mais c'est un moyen de définir les choses qui ont pu se produire (sur Mars) ou d'en exclure d'autres», conclut-il.


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
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  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
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  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

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Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
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  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».