GOMA: Un engin explosif a fait deux blessés et provoqué la panique vendredi dans un quartier périphérique de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, alors que la ville est sous la menace depuis deux ans de la rébellion du M23, a-t-on appris de sources locales.
Des habitants de la capitale provinciale du Nord-Kivu ont immédiatement parlé d'une "bombe" tombée à proximité d'une école du quartier de Mugunga, tandis qu'un représentant de la société civile évoquait un obus de mortier.
"On ne sait pas si la bombe est venue du côté ennemi ou côté ami. Il faut un expert pour savoir l'origine et la marque de l'engin", commentait par ailleurs une source sécuritaire sous couvert d'anonymat.
Quelques heures après l'explosion, le porte-parole de l'armée dans le Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a accusé le M23 d'avoir "largué une bombe" à partir d'une colline située à une vingtaine de km de Goma. "La bombe a fini sa course à Mugunga", a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse.
Sur X (ex-Twitter), un porte-parole de la rébellion a démenti, affirmant que "les tirs sur le quartier de Mugunga ne proviennent pas" de ses positions mais de celles "de la coalition des forces du régime de Kinshasa".
"Une maison a été entièrement détruite", a affirmé un habitant, tandis qu'une source hospitalière précisait avoir reçu deux blessés graves.
Deux territoires du Nord-Kivu, Rutshuru et Masisi, sont en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23, appuyée par des unités de l'armée rwandaise, aux forces armées congolaises (FARDC) associées notamment à des groupes armés se présentant comme des "patriotes".
Après une courte accalmie durant les élections du 20 décembre, remportées par le président sortant Félix Tshisekedi, les affrontements font de nouveau rage depuis plusieurs semaines. Des combats ont notamment eu lieu récemment à Mweso, à 60 km de Goma et plus près de la ville, au niveau de Sake.
Dans ce contexte de crise, le chef des opérations de paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, est en visite en RDC pour des rencontres consacrées au "désengagement" de la Monusco, la mission de l'ONU présente dans le pays depuis près de 25 ans et dont Kinshasa demande le départ, la jugeant inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés.
Un plan de retrait "progressif" de la Monusco des trois provinces où elle est encore déployée (Nord-Kivu, Ituri et Sud-Kivu) a été adopté en décembre. La première phase concerne le Sud-Kivu, d'où les Casques bleus seront partis d'ici fin avril.