STRASBOURG: Cinq momies égyptiennes millénaires de chats, d'ibis, de faucon et de poisson issues de la collection de l'Université de Strasbourg ont révélé leurs secrets lundi, radiographiées pour la première fois dans une clinique vétérinaire, sous la direction d'un laboratoire d'archéologie.
Acquises il y a environ un siècle par l'université alsacienne, ces cinq momies mesurant entre 10 et 30 centimètres ont été passées aux rayons X, dans les locaux de la clinique strasbourgeoise AgoraVeto, sous la houlette des universités de Strasbourg et de Haute-Alsace.
"Elles n'ont encore jamais été étudiées, on veut savoir s'il y a bien des animaux dedans et dans quel état", explique en préambule Cassandre Hartenstein, responsable du projet et égyptologue au laboratoire d'histoire ancienne et d'archéologie Archimède à l'Université de Strasbourg.
"Toutes les momies retrouvées ne contiennent pas forcément des animaux entiers, voire pas d'animaux du tout", précise Frédéric Colin, conservateur de la collection égyptienne de l'Université de Strasbourg. "Jusque-là, tout ce qu'on en sait est basé sur les descriptions présentes dans les inventaires, à l'époque de leur acquisition."
Fort de 15 années d'expériences sur des momies humaines et animales, le radiologue Samuel Mérigeaud partage ses premières hypothèses sur ce qui se cache sous les bandelettes de ces momies vieilles de 2.000 à 3.000 ans: "Le poisson est entier et bien conservé", observe-t-il tandis que, de l'autre côté de la vitre, l'imposante machine achève de scanner la première momie. "Vu l'aspect, je pencherai plutôt pour une perche du Nil".