Le logement, secteur essentiel en crise profonde

Un sans-abri écoute une radio distribuée par les membres de l'association "Les Enfants du Canal", dans une rue de Paris, le 21 décembre 2012. (Photo Mehdi Fedouach AFP)
Un sans-abri écoute une radio distribuée par les membres de l'association "Les Enfants du Canal", dans une rue de Paris, le 21 décembre 2012. (Photo Mehdi Fedouach AFP)
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

Le logement, secteur essentiel en crise profonde

  • «Sur 330.000 personnes sans domicile, 30% ont un travail. C'est bien le logement aujourd'hui qui est le facteur d'exclusion, et non plus le travail», souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier
  • Depuis 2022, les dix hausses des taux directeurs de la BCE ont accru les problèmes. Parmi eux, le déclin continu de la production de logements sociaux depuis 2018

PARIS : Hausse du nombre d'enfants à la rue, étudiants renonçant à leurs études faute de logement, salariés contraints de dormir dans leur voiture, acheteurs ne pouvant plus acheter: la crise du logement s'accélère et détraque la vie des Français.

Interrogés sur l'existence d'une crise du premier poste de dépenses des Français, 83% des personnes interrogées début janvier par Viavoice répondaient par l'affirmative. Et pour 76%, le gouvernement n'a «pas fait le nécessaire» pour la résoudre.

A entendre la filière, la «bombe sociale de demain» prédite par l'ex-ministre du Logement Olivier Klein a déjà explosé.

«Sur 330.000 personnes sans domicile, 30% ont un travail. C'est bien le logement aujourd'hui qui est le facteur d'exclusion, et non plus le travail», souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim).

Principal déclencheur: la remontée en flèche des taux directeurs des banques centrales en 2022 pour lutter contre l'inflation. Effet boule de neige, elle a fait grimper les taux immobiliers et poussé les banques à fermer le robinet du crédit.

«La situation n'était pas formidable avant mais les Français avaient au moins accès au crédit à des taux très avantageux», observe Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger.

Depuis janvier 2022, la capacité d'emprunt a ainsi chuté de 25%, selon la Fnaim, pointant une dégringolade de 22% des ventes dans l'ancien en 2023, la «plus forte baisse annuelle depuis plus de 50 ans».

- «Pire niveau» -

La France n'en est pas à sa première crise. Une série de décès avait déjà poussé l'Abbé Pierre à lancer il y a 70 ans son appel à la solidarité envers les sans-abri.

Mais depuis 2022, les dix hausses des taux directeurs de la BCE ont accru les problèmes.

Parmi eux, le déclin continu de la production de logements sociaux depuis 2018, sous le triple effet de la baisse des subventions, de la hausse des coûts de construction et des ponctions de l'Etat sur les bailleurs.

Selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), représentant les bailleurs sociaux, les autorisations de logements sociaux devraient passer sous la barre des 85.000 en 2023, le «pire niveau depuis 2005», alors qu'il en faudrait «198.000 par an». Quant au nombre de demandes de logement social, il atteint le nombre inégalé de 2,6 millions.

Faute de pouvoir acheter, les ménages se sont rabattus sur la location. En cinq ans, l'offre a fondu de 59%, rappelle la Fnaim.

Déjà en petite forme, le secteur du neuf a plongé, avec -25,5% de permis de construire et 294.700 mises en chantier sur un an, quand les besoins sont évalués entre 400.000 et 500.000.

«Nous avons déjà perdu 8.000 salariés fin 2023 et nous prévoyons une récession de 5% en 2024», déclare à l'AFP Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, anticipant 300.000 pertes d'emploi en 2025.

- Rigueur -

Dans ce marasme, l'absence de mesures régulatrices étonne.

«A la différence des crises passées», l'Etat n'a pas pris de «mesure générale de soutien à l'accession à la propriété ou à l'investissement locatif particulier», analyse le think tank Terra Nova dans un rapport publié lundi.

«Il y a dans la sphère publique, l’idée qu’en réalité nous n’avons pas besoin de logements, compte-tenu des projections démographiques, du nombre de logements vacants et des résidences secondaires», déplore auprès du Monde Véronique Bédague, PDG de Nexity.

En 2023, le gouvernement a «globalement poursuivi une politique marquée du sceau de la rigueur budgétaire», regrette Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, citant l'amputation du prêt à taux zéro et la «fin du dispositif Pinel d'aide à l'investissement locatif».

En revanche, aucune proposition «pour réguler le marché (encadrement des loyers, du foncier et des meublés touristiques) n'a été retenue», souligne-t-il.

Pour Thomas Lefebvre, la stratégie du gouvernement est de «faire revenir les investisseurs institutionnels (banques, sociétés d'assurance, ndlr) pour soutenir la construction et la location».

Quant à l'idée que la baisse des ventes entraîne celle des prix, «ça paraît un pari très hasardeux parce que la rareté de l'offre et la pression de la demande font que les prix sont conséquents», note Jean-Claude Bassien, directeur général délégué de Nexity.

Et l'absence d'un ministre dédié au logement alimente les critiques d'une «absence de cap».


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".