CIJ: L'Afrique du Sud salue une «victoire décisive» pour le droit

L'Afrique du Sud a qualifié de "victoire décisive" la décision vendredi de la Cour internationale de Justice enjoignant Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
L'Afrique du Sud a qualifié de "victoire décisive" la décision vendredi de la Cour internationale de Justice enjoignant Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 26 janvier 2024

CIJ: L'Afrique du Sud salue une «victoire décisive» pour le droit

  • «Aujourd'hui, Israël se tient face à la communauté internationale, ses crimes contre les Palestiniens exposés au grand jour», a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa
  • La plus haute juridiction de l'ONU a également demandé à Israël de permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza

JOHANNESBURG: L'Afrique du Sud a qualifié de "victoire décisive" la décision vendredi de la Cour internationale de Justice enjoignant Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide dans la bande de Gaza, le président Cyril Ramaphosa espérant qu'elle débouche sur un cessez-le-feu.

La plus haute juridiction de l'ONU, qui était saisie par l'Afrique du Sud, a également demandé à Israël de permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, sans toutefois évoquer un cessez-le-feu, dans un verdict très attendu rendu à son siège de La Haye.

"Aujourd'hui, Israël se tient face à la communauté internationale, ses crimes contre les Palestiniens exposés au grand jour", a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa dans une adresse télévisée.

"Nous attendons d'Israël, qui se veut une démocratie et un Etat de droit, qu'il se conforme aux décisions rendues", a-t-il ajouté.

L'Afrique du Sud avait lancé la procédure en estimant qu'Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste.

A ce stade, la Cour ne s'est pas avancée sur la question de savoir si Israël commet effectivement ou non un génocide. Ce volet de l'affaire peut prendre des années.

Le ministère sud-africain des Affaires étrangères avait salué un peu plus tôt une "victoire décisive pour l'État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien".

La direction du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, réunie en congrès près de Johannesburg pour plusieurs jours, avait interrompu ses travaux vendredi pour écouter l'audience de La Haye.

Au premier rang, le président Cyril Ramaphosa, la mine grave et un keffieh autour du cou, comme presque tous les participants, a pris des notes pendant l'audience. A la fin, il s'est levé, souriant, prenant dans ses bras plusieurs ténors du gouvernement. La salle s'est ensuite mise à danser et chanter.

L'Afrique du Sud soutient de longue date la cause palestinienne, l'ANC la liant souvent à sa propre lutte contre l'apartheid.

Exactement notre place

"Certains nous ont dit de nous mêler de nos affaires et de ne pas nous immiscer dans les affaires d'autres pays. D'autres ont dit que ce n'était pas notre place", a souligné M. Ramaphosa.

"Et pourtant, c'est exactement notre place, celle d'un peuple qui connaît trop bien la douleur de la spoliation, de la discrimination, de la violence d'Etat", a-t-il poursuivi, en référence au régime ségrégationniste de l'apartheid, qui a sévi en Afrique du Sud de 1948 au début des années 1990.

"Il devrait y avoir à présent un effort mieux concerté vers un cessez-le-feu et des négociations devraient débuter pour une solution permanente à deux Etats, pour permettre à Israël et à la Palestine de vivre côte à côte en tant qu'Etats indépendants", a estimé M. Ramaphosa.

Les audiences et la décision de la CIJ ont été retransmises en direct à la télévision et ont fait l'objet d'une couverture largement positive.

Des articles d'opinion parus dans plusieurs journaux ont décrit l'initiative sud-africaine comme "fondée sur des principes", "morale" et "audacieuse", certains félicitant le pays d'avoir tenu tête à l'Occident.

Pourtant, le soutien à l'action de l'ANC ne fait pas l'unanimité. Certains dignitaires religieux chrétiens l'ont condamnée en la qualifiant de "fondamentalement erronée". Et des groupes juifs ont dénoncé le risque induit d'une montée de l'antisémitisme dans le pays.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 26.083 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
Short Url
  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

Short Url
  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Short Url
  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com