Russie: L'opposant nationaliste Guirkine condamné à quatre ans de prison

La justice russe a condamné jeudi à quatre ans d'emprisonnement Igor Guirkine, ardent nationaliste russe et vétéran des combats en Ukraine en 2014 (Photo, AP).
La justice russe a condamné jeudi à quatre ans d'emprisonnement Igor Guirkine, ardent nationaliste russe et vétéran des combats en Ukraine en 2014 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 25 janvier 2024

Russie: L'opposant nationaliste Guirkine condamné à quatre ans de prison

  • Igor Guirkine est un soutien de l'offensive russe contre l'Ukraine qui a dénoncé «l'incompétence des autorités russes»
  • Le Parquet avait requis 4 ans et 11 mois de camp à son encontre, lors d'un procès qui s'est tenu entièrement à huis-clos

MOSCOU: La justice russe a condamné jeudi à quatre ans d'emprisonnement Igor Guirkine, ardent nationaliste russe et vétéran des combats en Ukraine en 2014, soutien de l'offensive contre Kiev et devenu un détracteur du Kremlin.

La Russie mène une vaste campagne de répression des critiques du Kremlin, mais c'est la première fois qu'une figure en vue de cette mouvance nationaliste est condamnée. Trois de ses partisans ont en outre été interpellés devant le tribunal moscovite où il a été condamné pour avoir manifesté leur soutien.

La juge a reconnu l'accusé coupable "d'appels publics à commettre des actions extrémistes" et l'a condamné à purger une peine de quatre années de camp, selon une correspondante de l'AFP à l'audience.

"Je sers la Patrie !", a réagi, vêtu de noir, M. Guirkine, s'exprimant depuis la cage en verre réservée aux accusés et qui était entourée de policiers portant des gilets par balle.

Plusieurs dizaines de ses soutiens étaient présents, certains portant des symboles patriotiques russes et anti-ukrainiens.

"Liberté pour Strelkov!", le nom de guerre d'Igor Guirkine, a scandé plusieurs fois la foule. "Tout le monde a gagné, sauf les Russes!", ont lancé d'autres personnes. Son avocat a annoncé qu'il fera appel.

"L'accusation est totalement absurde, mon mari est un héros du Printemps russe", nom donné par les prorusses au soulèvement séparatiste en Ukraine de 2014, a déclaré sa femme, Miroslava, après l'audience.

Trois militants du parti "Autre Russie", crée par l'écrivain Edouard Limonov (1943-2020), ont été interpellés par la police devant le tribunal après l'audience pour avoir manifesté leur soutien au condamné, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Au moins l'un d'entre eux tenait une affichette barrée du slogan "Liberté pour Strelkov".

Poutine «minable»

Populaire sur les réseaux sociaux, ex-commandant des séparatistes prorusses dans l'Est de l'Ukraine, Igor Guirkine est un soutien de l'offensive russe contre l'Ukraine, mais a dénoncé pendant des mois l'incompétence, selon lui, des autorités russes.

Sur son compte Telegram, il est allé plus loin que d'autres nationalistes en critiquant le président Vladimir Poutine lui-même, quand d'autres ciblaient ministres et généraux.

Guirkine avait été arrêté en juillet, un mois après la rébellion avortée d'un autre critique virulent de l'état-major russe, le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, tué depuis dans l'explosion de son avion, présentée comme un accident par le Kremlin.

Le Parquet avait requis 4 ans et 11 mois de camp à son encontre, lors d'un procès qui s'est tenu entièrement à huis-clos.

Les blogueurs nationalistes sont parmi les rares en Russie à pouvoir encore critiquer les autorités, du moment qu'ils ne franchissent pas certaines lignes rouges.

Dans l'un de ses derniers messages avant son arrestation, M. Guirkine attaquait, sans le nommer, Vladimir Poutine. Il affirmait qu'un "minable" dirigeait la Russie et qu'elle ne supporterait pas "six années de plus de ce lâche au pouvoir".

Condamné aux Pays-Bas

Il avait aussi annoncé fin août, depuis sa prison, son intention d'être candidat à l'élection présidentielle de mars prochain, pour remplacer le président russe.

M. Guirkine, 53 ans, s'était fait connaître au printemps 2014 en devenant le plus médiatique et l'un des plus influents chefs militaires des séparatistes qui avaient pris les armes à l'instigation de la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Ancien colonel du FSB, les services de renseignement russe, il avait organisé les premières milices armées et gouverné d'une main de fer le bastion séparatiste de Sloviansk, occupant ensuite le poste de ministre de la Défense de la république autoproclamée de Donetsk.

Dès août 2014, il avait annoncé sa démission, avant de revenir en Russie où il avait perdu toute influence jusqu'à l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022, qui lui avait permis de revenir en grâce temporairement.

Mi-novembre 2022, la justice néerlandaise l'a condamné par contumace à la perpétuité pour meurtre et pour avoir joué un rôle dans la destruction, au-dessus de l'est de l'Ukraine, du vol MH17 de la Malaysia Airlines en 2014 qui avait fait 298 morts.

Dans une autre affaire, la justice russe a condamné jeudi à 27 ans de prison Daria Trepova, une jeune femme de 26 ans accusée du meurtre à l'explosif en avril 2023 d'un blogueur nationaliste russe spécialisé sur l'assaut contre l'Ukraine.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.