Frappes russes en Ukraine: Zelensky promet une réponse forte face au nouveau bilan de 18 morts

Des secouristes ukrainiens nettoient les débris sur le site d'une attaque de missile à Kharkiv le 23 janvier 2024 (Photo, AFP).
Des secouristes ukrainiens nettoient les débris sur le site d'une attaque de missile à Kharkiv le 23 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 janvier 2024

Frappes russes en Ukraine: Zelensky promet une réponse forte face au nouveau bilan de 18 morts

  • Zelensky a promis une réponse forte après avoir annoncé un bilan d'au moins 18 civils tués et 130 blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes sur Kiev et Kharkiv
  • Le Parquet général a de son côté fait état de 19 morts et 120 blessés, dont 15 morts dans la seule région de Kharkiv

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis une réponse forte après avoir annoncé un bilan d'au moins 18 civils tués et 130 blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes sur Kiev et Kharkiv (Est).

"Plus de 200 sites différents ont été touchés, dont 139 bâtiments d'habitation (...) 130 personnes ont été blessées, toutes reçoivent l'aide nécessaire. Malheureusement 18 personnes sont mortes", a déclaré M. Zelensky sur Telegram, indiquant que ce bilan pouvait augmenter.

Le Parquet général a de son côté fait état de 19 morts et 120 blessés, dont 15 morts dans la seule région de Kharkiv (Est).

"Faites-leur savoir en Russie que le caractère ukrainien sait comment réagir avec suffisamment de force", a déclaré M. Zelensky. "La guerre russe sera inévitablement ramenée chez elle, là d'où vient ce mal, là où il doit être étouffé", a-t-il menacé.

Ces dernières semaines, Kiev et Moscou se sont accusés de multiplier les frappes sur les zones civiles, au bilan parfois très lourd, tandis que la situation sur le front est quasiment gelée.

Mardi matin à Kharkiv, les secours ont évacué les habitants blessés, dont certains avaient le visage ensanglanté ou devaient être portés, a constaté un photographe de l'AFP.

Des pompiers ont combattu les flammes dans les décombres d'un bâtiment touché, tandis qu'une équipe de secouristes essayait de retrouver des survivants.

Vingt-sept personnes ont été sorties des décombres à Kharkiv, a indiqué le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

Une habitante, Oleksandra Terekhovitch, a expliqué à l'AFP avoir couru se réfugier dans un couloir en entendant une première explosion à proximité, puis une deuxième "dans une maison voisine".

"Il n'y a plus de larmes à verser" face à la guerre qui dure depuis bientôt deux ans, a-t-elle estimé. "On vit avec l'horreur en nous."

«Bouleversée»

A Kiev, selon le ministère de l'Intérieur, un immeuble et des véhicules étaient en flammes dans le quartier Sviatochynski. Dans ce même quartier, l'ogive non-explosée d'un missile a été retrouvée dans un appartement.

Daryna Bodentchouk, une étudiante de 17 ans interrogée par l'AFP près d'un immeuble endommagé de la capitale, a dit être "bouleversée".

"C'est très effrayant", a-t-elle dit, expliquant qu'une fenêtre s'était brisée dans son dortoir.

Trois autres personnes ont été blessées par des fragments de missiles dans la région de Kiev, a déclaré le chef de l'administration militaire, Rouslan Kravtchenko.

Attaques en Russie

Selon le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valery Zaloujny, la Russie a visé l'Ukraine avec 41 missiles, dont 21 ont été abattus.

L'Ukraine réclame d'urgence à ses alliés occidentaux plus de moyens de défense antiaérienne, et s'est fixé pour objectif en 2024 de reprendre le contrôle du ciel au-dessus de son territoire.

Dans un entretien à des médias allemands, le chef de la diplomatie ukrainienne a critiqué le ravitaillement insuffisant en munitions d'artillerie et en missiles antiaériens de la part de ses alliés occidentaux.

"Les attaques (russes sur Kiev et Kharkiv mardi, ndlr) démontrent clairement la nécessité de fournir davantage de systèmes de défense antiaérienne, ainsi que des missiles antiaériens supplémentaires", a déclaré Dmytro Kouleba.

A Washington, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a réaffirmé dans un communiqué le soutien "indéfectible" des Etats-Unis envers Kiev.

L'aide des Etats-Unis permet de "maintenir les opérations vitales du gouvernement, telles que garder les hôpitaux et écoles ouverts et soutenir les premiers secours", a rappelé le département du Trésor, "ce qui permet à l'Ukraine de concentrer ses ressources sur sa défense face à la Russie".

"Une Ukraine qui réussit viendra prouver la détermination des Etats-Unis et de ses partenaires à défendre la souveraineté territoriale et les libertés fondamentales des pays démocratiques face aux agressions autoritaires", a ajouté le communiqué.

L'Ukraine a aussi multiplié cet hiver ses propres attaques de missiles et de drones en territoire russe, visant en particulier la ville de Belgorod.

La Douma, chambre basse du Parlement russe, a annoncé avoir voté mardi un texte faisant appel à l'ONU et aux parlements du monde entier concernant les "attaques criminelles" de l'Ukraine "contre des civils sur le territoire russe".

Moscou a en outre de nouveau nié avoir touché des civils dans les bombardements de mardi, affirmant, comme toujours depuis deux ans, ne frapper que des objectifs militaires.

La diplomatie française a accusé Moscou de viser les infrastructures civiles "de manière délibérée".

La mission de surveillance des droits de l'homme de l'ONU en Ukraine (HRMMU) a dit avoir constaté les dégâts de ces attaques sur une école, une maternelle et des zones résidentielles, comme à Kharkiv où un immeuble de cinq étages semble avoir été "directement touché par plusieurs missiles".

Des centaines de milliers de militaires et de civils ont été tués depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Il n'existe cependant aucun bilan fiable, aucun des deux camps ne publiant de données détaillées et aucune organisation indépendante, y compris l'ONU, n'étant en mesure de fournir un décompte exhaustif des morts et des blessés.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.