LONDRES: Les Britanniques se rendant en France pourraient avoir à attendre jusqu'à 14 heures à la frontière, au port de Douvres, à cause d'un nouveau système de contrôle des entrées et sorties de l'UE, s'inquiète jeudi un comité parlementaire britannique.
Les ressortissants de pays tiers entrant dans l'Union européenne vont être soumis à partir de fin 2024 à un système automatisé de contrôle des entrées et des sorties (Entry/Exit System, EES). Cette base de données centralisée comprendra la date et le lieu d'entrée et de sortie, ou de refus d'entrée, les photographies du visage et empreintes digitales du voyageur.
Mais le Comité de surveillance européen au Parlement britannique alerte jeudi sur les retards que l'EES pourrait entrainer aux frontières.
"Des files d'attente de plus de 14 heures, des véhicules bloqués le long des grands axes routiers, des commerces privés de fréquentation: ces éléments dressent un tableau alarmant des risques potentiels liés à la mise en œuvre de l'EES", s'inquiète William Cash, le président de ce Comité.
"J'implore les décideurs des deux côtés de la Manche de prendre note de ces éléments", dit-il, cité dans un communiqué. L'EES "doit être mis en œuvre en octobre; le temps presse", ajoute-t-il.
Le Comité a notamment entendu le conseil municipal d'Ashford (Sud de l'Angleterre), selon lequel le nouveau système pourrait entraîner des retards de 14 heures au port de Douvres.
Les perturbations dans le port pourraient avoir un effet d'entraînement dans toute la région, avertit ce conseil municipal, qui craint que des longues files d'attente sur les axes routiers bloquent l'accès du personnel et des voyageurs à Eurotunnel à Folkestone.
Selon Eurostar, cité dans le communiqué du comité, le nouveau système, qui va représenter "un défi unique", a été conçu pour les aéroports plutôt que pour les terminaux situés dans les centres-villes ou soumis à des contraintes d'espace.
Les terminaux pourraient ainsi "connaître des files d'attente de plus d'une heure aux heures de pointe", selon Eurostar.
High Speed 1, qui exploite la ligne ferroviaire à grande vitesse empruntée par l'Eurostar vers le tunnel sous la Manche, appelle à ce que le système soit mis en place graduellement pour éviter de "graves perturbations".