Crash d'un avion russe: Kiev et Moscou continuent de se rejeter la responsabilité

La Russie affirme qu'un avion de transport militaire transportant 65 prisonniers de guerre ukrainiens s'est écrasé dans une région russe proche de l'Ukraine (Vidéo UGC validée via AP).
La Russie affirme qu'un avion de transport militaire transportant 65 prisonniers de guerre ukrainiens s'est écrasé dans une région russe proche de l'Ukraine (Vidéo UGC validée via AP).
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Publié le Vendredi 26 janvier 2024

Crash d'un avion russe: Kiev et Moscou continuent de se rejeter la responsabilité

  • La Russie et l'Ukraine ont maintenu leurs versions, s'échangeant vertement des accusations, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
  • «Toutes les informations que nous avons aujourd'hui montrent que nous avons affaire à un crime prémédité et bien pensé», a déclaré l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy

KIEV: Kiev et Moscou continuent de se rejeter mutuellement la responsabilité du crash d'un avion militaire russe près de la frontière ukrainienne dont le mystère demeure entier.

La Russie et l'Ukraine ont maintenu leurs versions, s'échangeant vertement des accusations, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, organisée jeudi au lendemain du crash de l'appareil, qui transportait, selon les autorités russes, 65 prisonniers ukrainiens en vue d'un échange.

"Toutes les informations que nous avons aujourd'hui montrent que nous avons affaire à un crime prémédité et bien pensé", a déclaré l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy, dont le pays avait demandé cette réunion d'urgence.

Le diplomate russe a accusé les Ukrainiens d'avoir voulu "saboter la procédure" d'échange de prisonniers "de la façon la plus barbare" et d'avoir accepté de "sacrifier leurs propres citoyens pour les intérêts géopolitiques des Occidentaux".

L'ambassadrice ukrainienne adjointe Khrystyna Hayovyshyn a réfuté ses accusations, affirmant que si la présence de prisonniers à bord était confirmée, la Russie devrait rendre compte d'une "nouvelle violation du droit humanitaire international".

Boucliers humains dans les airs

Cela serait "le premier cas d'utilisation dans les airs de boucliers humains pour couvrir le transport de missiles, a-t-elle dénoncé.

Jeudi soir, le Comité d'enquête russe, chargé de l'enquête ouverte par Moscou pour "terrorisme", a diffusé une vidéo de près de 40 secondes montant des plans d'une zone boisée et d'un champ enneigé.

Plusieurs arbres couchés et un gros morceau de tôle froissée sont visibles, mais aucun signe de l'énorme carcasse de l'avion militaire Il-76 dont la longueur atteint presque 50 mètres.

Au sol, sur la neige, des débris sont difficilement identifiables. Des restes humains d'un ou deux corps, floutés, ainsi que quelques traces de sang sont visibles.

L'AFP n'était dans l'immédiat pas en mesure d'identifier le lieu ou de vérifier la date du tournage de ces images.

Mercredi, un avion de transport Il-76 s'est écrasé près du village russe de Iablonovo, à 45 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine dans la région de Belgorod, tuant ses 74 occupants, selon les autorités russes.

Selon elles, 65 prisonniers ukrainiens qui allaient être échangés s'y trouvaient, avec un équipage de six personnes et trois militaires russes.

Les enquêteurs russes ont répété la version avancée par Moscou, selon laquelle "l'avion a été attaqué par un missile antiaérien depuis le territoire ukrainien".

Cependant, la Russie n'a apporté aucune preuve sur l'identité des passagers.

Le commissaire ukrainien aux droits humains, Dmytro Loubinets, avait appelé l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à aller "inspecter les lieux" du crash.

Le CICR, se refusant à toute "spéculation", a affirmé "ne pas savoir ce qu'il s'est passé".

Kiev n'a pas confirmé avoir abattu l'avion, mais a souligné sa volonté de continuer à viser des cibles militaires en territoire russe.

Et le renseignement militaire ukrainien (GUR) a insisté sur le manque "d'informations fiables et complètes" concernant les passagers de l'avion. Le président Volodymyr Zelensky a demandé une enquête internationale.

Russie «responsable»

Le commissaire ukrainien aux droits humains a relevé que la Russie était dans tous les cas "responsable de la sécurité" des détenus, selon la Convention de Genève.

Kiev reconnaît qu'un échange de prisonniers était prévu, mais assure n'avoir "pas été informé" de la nécessité de sécuriser l'espace aérien dans la zone du crash.

Jeudi, les services spéciaux du pays (SBU) ont annoncé ouvrir une enquête sur le crash, mais toute investigation semble difficile, l'appareil se trouvant en territoire russe.

Les enquêteurs russes ont récupéré deux boîtes noires, a rapporté l'agence d'Etat Ria Novosti, citant une source au sein des services d'urgence.

Signe de l'incertitude et des nombreuses interrogations, les réactions internationales ont été plutôt rares.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a dit ne pas être "en mesure de dire si les assertions russes sont vraies ou pas". "La Russie nous a habitués à mentir sur ces sujets", a-t-il ajouté.

MH17, Prigojine

La région de Belgorod, où a eu lieu le crash, est régulièrement visé par des frappes ukrainiennes en représailles aux nombreuses attaques russes.

Kiev a déjà revendiqué la destruction d'appareils russes qui jusqu'à récemment semblaient hors de portée des armements ukrainiens.

La semaine dernière, le pays a dit avoir abattu deux avions russes, ce que Moscou n'a ni confirmé, ni infirmé.

La Russie a été mêlée à plusieurs catastrophes aériennes dont les circonstances sont encore floues et done elle a toujours réfuté la responsabilité.

Le cas le plus célèbre est celui du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu au-dessus de l'Ukraine en 2014. Si tous les éléments pointent la responsabilité de combattants à la solde de Moscou, la Russie a multiplié les versions pour accuser l'Ukraine du drame qui avait fait 298 morts.

Un cas plus récent est celui de l'avion transportant le chef du groupe armé Wagner, Evguéni Prigojine, qui s'est écrasé en août 2023 lors d'un vol reliant Moscou et Saint-Pétersbourg, quelques semaines après une mutinerie avortée.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com