LONDRES: Le chef d'état-major britannique Patrick Sanders a appelé mercredi à "entraîner et équiper une armée de citoyens" face aux risques de conflit, citant en exemple les mesures prises par certaines pays européens pour se renforcer face à la "menace russe".
"Nous devons être capables de combattre et de gagner de manière crédible des guerres terrestres" et pas seulement dans les airs et en mer, a déclaré le général, critique de longue date des réductions d'effectifs dans l'armée britannique, lors d'une discours à Londres.
"Nous avons besoin d'une armée organisée pour grossir rapidement", a-t-il insisté, citant, outre les troupes professionnelles, la nécessité de "préparer et équiper l'armée de citoyens qui doit suivre".
Il a jugé "essentiel et non seulement désirable" de "prendre les mesures préparatoires en vue de placer nos sociétés sur le pied de guerre si besoin".
"C'est une action qui doit mobiliser toute la nation", a-t-il souligné. "L'Ukraine illustre le fait que les armées régulières commencent les guerres, les armées de citoyens les gagnent".
Ces propos interviennent à l'approche des deux ans de l'invasion d'ampleur de l'Ukraine par la Russie qui a conduit les pays européens à s'interroger sur leur état de préparation à un possible conflit d'ampleur.
Patrick Sanders a pris l'exemple des pays de l'Europe de l'Est et du Nord "qui ressentent la proximité de la menace russe plus fortement, agissent déjà avec prudence et posent les bases d'une mobilisation nationale".
Le Royaume-Uni s'est engagé à augmenter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, au delà des 2% prévus pour les membres de l'Otan.
Mi-janvier, le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a souligné que l'Otan faisait face à des défis "plus importants que jamais" de la part de la Russie, de la Chine, de l'Iran ou de la Corée du Nord, avertissant que les adversaires de l'Alliance "sont plus connectés entre eux" que jamais.
Quelque 90.000 soldats de l'Otan entament cette semaine, pour plusieurs mois, le plus important exercice militaire organisé par l'Alliance atlantique depuis la Guerre froide.
Ces manoeuvres, qui s'étendront sur plusieurs mois de l'Atlantique au flanc Est de l'Otan, prennent la forme d'un scénario de conflit contre un "adversaire de taille comparable", selon la terminologie de l'Alliance, qui désigne ainsi, sans la nommer, la Russie.