La désinformation menace 2024, année électorale record, avertit l'UE

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (Photo, AFP).
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 janvier 2024

La désinformation menace 2024, année électorale record, avertit l'UE

  • Quelque 945 millions d'Indiens sont appelés aux urnes en mai
  • La Russie développe depuis des années «une vaste infrastructure destinée à mentir»

BRUXELLES: L'année 2024, qui verra près de la moitié de la planète concernée par des élections, est une "année cruciale" dans la lutte contre la désinformation, a estimé mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

La désinformation est "l'une des menaces les plus significatives" à laquelle les démocraties doivent faire face, a indiqué devant la presse M. Borrell, en présentant le deuxième rapport sur ce sujet établi par ses services.

La Russie développe depuis des années "une vaste infrastructure destinée à mentir, manipuler et déstabiliser à une échelle industrielle", a encore averti M. Borrell.

Il s'agit d'une "menace contre la sécurité" des démocraties, qui réclame un "combat contre une industrie qui fabrique des mensonges", a-t-il averti.

Quelque 945 millions d'Indiens sont appelés aux urnes en mai pour des élections générales dans ce pays devenu l'an dernier le plus peuplé au monde devant la Chine.

Plus de 400 millions d'électeurs de 27 pays européens sont appelés à désigner début juin 720 eurodéputés, lors d'un scrutin transnational géant.

La désinformation n'est certes pas nouvelle, mais ses moyens et ses capacités ont été décuplés par les réseaux sociaux et l'émergence de l'intelligence artificielle (IA), même si le recours à cette dernière est encore limité, selon ce rapport.

Ce dernier relève toutefois quelques exemples, dont celui d'une vidéo créée de toutes pièces par l'IA montrant la présidente moldave Maia Sandu comme si elle s'exprimait depuis une chaîne officielle de son gouvernement, ou encore celle d'une vidéo retouchée appelant les Ukrainiens à un coup d'Etat.

Ce deuxième rapport, établi par le service européen d'action extérieure (SEAE), a étudié un total de 750 cas de désinformation dans le monde entre novembre 2022 et décembre l'an dernier.

«Fabrique de mensonges»

Des mois avant les élections en Pologne l'an dernier, des médias officiels bélarusses ont par exemple lancé sur les réseaux sociaux plusieurs chaînes d'infos ciblant des électeurs polonais, avec de fausses vidéos attaquant des candidats.

La Russie mais aussi la Chine sont les principaux responsables de cette "fabrique de mensonges", selon M. Borrell, avec l'Ukraine devenue la principale cible au moment où Moscou cherche à justifier l'invasion de ce pays par son armée, depuis le déclenchement de son "opération spéciale" le 22 février 2024.

Des hommes politiques ou des personnalités publiques sont pris pour cibles, mais aussi des célébrités comme les stars Margot Robbie ou Nicolas Cage, dont les images ont été utilisées pour toucher un public le plus large possible.

Face à ce genre d'attaques, le rapport préconise un ensemble de mesures pour mieux combattre le phénomène.

Se protéger de la désinformation avant une élection se prépare "des mois à l'avance", et il est important de prolonger et d'adapter ces mesures après le scrutin, recommande-t-il.

Quatre types de réponse sont possibles: "ignorer, contenir, minimiser et rediriger".

Pendant la campagne électorale, les acteurs engagés dans le combat contre la désinformation doivent être capables de faire "précisément la différence entre ignorer ou répondre aux menaces". Car, parfois, prendre des mesures peut aboutir à donner de l'importance à la fake news que l'on cherche à combattre, affirment les auteurs de ce rapport.

S'il faut agir et contenir cette menace, le rapport suggère d'informer les plate-formes véhiculant des "fake news" le plus tôt possible, en leur demandant par exemple d'assurer une surveillance plus étroite sur tout contenu relatif à l'élection en question.

Des sanctions doivent être également possibles en cas de laxisme de la part de certains réseaux sociaux ou plateformes, indique encore ce rapport.

"Des contenus dangereux se propagent comme un cancer qui met en danger la santé de notre démocratie", a encore affirmé M. Borrell. "Mais nous avons les outils pour combattre effectivement cette maladie. Nous en avons la capacité, mais nous avons besoin d'en faire plus encore".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.