PARIS: L’association Mir’a («miroir», en arabe) met en pratique le rôle essentiel de l’art qui consiste à relier des mondes différents. Elle a vu le jour à Paris en 2021. Son objectif est de promouvoir en Europe les artistes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans tous les types de création, des arts du spectacle à la musique, en passant par les arts visuels et le cinéma.
Nadine el-Guiddawy, Hussein Ghaly, Adham et Omar el-Charkawy sont quatre jeunes Égyptiens passionnés de culture et fiers de leur identité arabe. «Nous croyons profondément que l'art peut transformer ou influer les sociétés. Comme la représentation du Moyen-Orient et du nord de l'Afrique en Europe n'est pas très bonne, nous voulons vraiment utiliser l'art, que nous considérons comme un outil incontournable pour évoquer la véritable identité de notre région. C’est ce qui a donné son nom à l’association», confie Nadine el-Guiddawy à Arab News en français.
Au-delà du lien qui se tisse à travers ces rencontres entre des cultures différentes, Mir’a a pour vocation de créer de nouvelles opportunités au sein de l’industrie créative de la région Mena.
«Le but de Mir’a est de dévoiler la véritable identité de la région Mena et d’éliminer tout stéréotype né de conflits politiques», précise la cofondatrice de Mir’a. «Le premier projet est né à Paris, en France, avec un concert du célèbre artiste égyptien Hamza Namira au Bataclan, à Paris, le 20 mars 2022.» Face au succès de ce premier événement, d’autres ont suivi avec des artistes de différents pays de la zone Mena. Le critère essentiel? «L’authenticité».
«Très sélectifs»
«Nous travaillons avec de très nombreux artistes de la région Mena, pas seulement dans le domaine musical, mais aussi dans d'autres disciplines. Nous organisons des expositions, des spectacles vivants, des concerts. […] En 2024, nous aurons d'autres projets de spectacles vivants et de concerts. Nous essayons de choisir des profils “non commerciaux” en insistant sur ceux qui sont authentiques, qui représentent idéalement à nos yeux la culture de cette région. Nous sommes donc très sélectifs dans le choix de nos artistes», souligne Nadine el-Guiddawy. Certains ne sont jamais venus se produire en Europe.
«Nouveau rayonnement»
Au-delà du lien qui se tisse à travers ces rencontres entre des cultures différentes, Mir’a a pour vocation de créer de nouvelles opportunités au sein de l’industrie créative de la région Mena. «Nous essayons de soutenir ces artistes de la région Mena en les introduisant à de nouveaux publics afin qu’ils bénéficient des événements que nous créons pour eux. En effet, grâce à leur venue en Europe, leur audience s'accroît et ils en développent de nouvelles, gagnant d’autres cibles de différentes nationalités. En outre, lorsqu’ils reviennent dans leurs pays respectifs, ils profitent d’un nouveau rayonnement grâce à ces concerts donnés à l’étranger. Il est donc très important pour nous d’activer les industries créatives du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en Europe et d’établir un lien culturel entre l'Europe et la région Mena», poursuit la cofondatrice de l’association.
«Les artistes que nous “ramenons” en Europe jouent le rôle d’ambassadeurs de leurs pays. À travers eux, le public découvre une culture qu’il ne connaît pas forcément.» Le programme de 2024 s’annonce riche. «Le prochain concert, qui sera annoncé très prochainement, accueillera le groupe syrien Shkoon, qui effectue une tournée européenne dès le 24 janvier», conclut Nadine el-Guiddawy.