À Alula, Maraya transformée en Palais Garnier pour accueillir l'Opéra national de Paris

Photo de groupe. (Photo Julien Mignot).
Photo de groupe. (Photo Julien Mignot).
Myriam Mazouzi, Jean-Yves Le Drian, Feriel Fodil. (Photo Julien Mignot).
Myriam Mazouzi, Jean-Yves Le Drian, Feriel Fodil. (Photo Julien Mignot).
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Publié le Mardi 26 mars 2024

À Alula, Maraya transformée en Palais Garnier pour accueillir l'Opéra national de Paris

  • L'événement comprenait opéra et ballet, rassemblant un groupe varié de chanteurs d’opéra
  • Cet événement baptisé «A Night with the Opera national de Paris» reflète le rôle de la Villa Hégra en tant qu'acteur majeur de la scène culturelle du Royaume

DUBAÏ: AlUla a accueilli l'Opéra national de Paris pour une soirée exceptionnelle, au cours de laquelle le public a profité d’une performance mêlant tradition, modernité, opéra et ballet.

L'événement a réuni des chanteurs d'opéra formés à l'Académie de l'Opéra national de Paris, dont Marianne Croux (soprano), Farrah el-Dibany (mezzo-soprano), Yu Shao (ténor), Vladimir Kapshuk (baryton) et le pianiste Benjamin Laurent, rejoints par la première soprano saoudienne, Sawsan al-Bahiti, et la danseuse étoile Alice Renavand.

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Exposition de costumes d'opéra et de ballet réalisés par les ateliers de l'Opéra national de Paris (Julien Mignot

La salle de spectacle Maraya d'AlUla s'est parée des atours du palais Garnier pour la soirée, et dans le canyon désertique de la vallée d'Ashar, le public a pu apprécier des airs d'opéras tels que Manon, de Jules Massenet; Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns; le duo des Pêcheurs de Perles, de Georges Bizet, et des airs de Carmen, de Bizet également.

La soirée s'est conclue avec la célèbre barcarolle des Contes d'Hoffmann, de Jacques Offenbach, interprétée en chœur par tous les artistes.

L’événement baptisé «A Night with the Opera national de Paris» reflète le rôle de la Villa Hégra en tant qu'acteur majeur de la scène culturelle et artistique d'AlUla, conformément à l'accord intergouvernemental signé entre le royaume d'Arabie saoudite et la France, le 4 décembre 2021.

La Villa Hégra est une institution saoudo-française dédiée aux arts et à la culture, conçue comme un espace de dialogue créatif entre les deux pays, ainsi qu'entre les artistes locaux et internationaux.

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L’ambassadeur Ludovic Pouille et Fériel Fodil (Julien Mignot)

«Cet événement a réaffirmé notre volonté de représenter l'ambition du partenariat entre la France et l'Arabie saoudite», a déclaré Fériel Fodil, PDG de la Villa Hégra, dans une interview accordée à Arab News en français.

Les initiatives de sensibilisation du public de la Villa préparent le terrain pour son centre culturel.

«Les projets en cours montrent notre engagement à accomplir notre mission: cultiver le dialogue créatif. Le partenariat avec l'Opéra national de Paris comprend un programme d'introduction à la musique, au chant et à la danse, dirigé par des artistes de l'Opéra national de Paris, en collaboration avec le Music Hub d'AlUla», ajoute Mme Fodil.

Conçue par le cabinet d'architectes français Lacaton & Vassal, la Villa Hégra devrait ouvrir officiellement en 2026. Une série de programmes de préouverture, pour ses résidences et son centre culturel, sont prévus pour dynamiser la scène artistique et culturelle locale et internationale.

Concernant les résidences, des retraites artistiques avec des artistes saoudiens et français seront organisées, ainsi qu'un riche programme de conférences, de podcasts et d'ateliers, en partenariat avec des institutions françaises.

Les commissaires en charge du premier cycle de préouverture sont un duo saoudo-français: Wejdan Reda et Arnaud Morand.

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Myriam Mazouzi, Jean-Yves Le Drian, et Fériel Fodil (Julien Mignot)

À son ouverture en 2026, «Villa Hégra accueillera jusqu'à dix programmes d’art et de recherche d'une durée de deux à dix mois. Le centre multidisciplinaire comprendra un espace d'exposition, des studios de musique et de danse, une école de langues, un centre de recherche, une médiathèque, des espaces de travail et deux auditoriums de quatre-vingts et cent quatre-vingts places», précise Fériel Fodil.

Les retraites artistiques en sont un autre exemple. «La première a vu la participation de la chorégraphe saoudienne Sarah Brahim et du sculpteur français Ugo Schiavi. Leur visite conjointe à AlUla en juillet 2023 a marqué le début d'un parcours créatif, une quête pour fusionner le patrimoine et l'avenir dans une œuvre d'art qui sera dévoilée en avril 2024», annonce Mme Fodil.

«La Villa Hégra se présente comme une institution unique, réunissant les communautés locales et le public international, la convergence des cultures étant au cœur de ses valeurs.»


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).