En Irak, cimetières et parcs d'attraction interdits pour l'Aïd

Au premier jour de Aid el-Adha, fête du Sacrifice qui marque la fin du pèlerinage à la Mecque, les Irakiens se rendent aux cimetières pour prier. (Sabah Arar/archives AFP)
Au premier jour de Aid el-Adha, fête du Sacrifice qui marque la fin du pèlerinage à la Mecque, les Irakiens se rendent aux cimetières pour prier. (Sabah Arar/archives AFP)
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Publié le Vendredi 31 juillet 2020

En Irak, cimetières et parcs d'attraction interdits pour l'Aïd

  • Personne n'a vraiment le cœur à la fête dans un pays où la maladie Covid-19 a déjà emporté près 4.700 personnes et en a contaminé plus de 115.000
  • Les salaires sont en retard, la ville est sous couvre-feu et nous n'avons pas d'électricité pour alléger la canicule

BASSORA : Le jour de l'Aïd al-Adha, les Irakiens vont traditionnellement visiter leurs morts au cimetière avant d'aller au parc d'attraction avec les enfants. Cette année, tombes et grande roue sont interdites d'accès à tous pour cause de pandémie.

Et personne n'a vraiment le cœur à la fête dans un pays où la maladie Covid-19 a déjà emporté près 4.700 personnes et en a contaminé plus de 115.000. Et elle a surtout aggravé la crise économique née de la chute des prix du pétrole, l'unique source de devise de l'Irak.

"Avec le coronavirus, les fonctionnaires sont payés en retard, les taxis ou les journaliers ne travaillent plus et tout ça a un impact sur tout le monde", assure Ahmed Abdel Hussein, fonctionnaire de Bassora, ville à la pointe sud du pays. "Je pense surtout aux enfants qui cette année n'auront pas de cadeau à cause de la crise économique", dit-il au premier jour de la fête musulmane célébrée en plein couvre-feu total imposé dans l'ensemble du pays pour 10 jours.

Ni salaires, ni services

"Avant, l'Aïd, c'était le plus beau jour de l'année, aujourd'hui, c'est un fardeau", se lamente Falah, fonctionnaire de Bagdad de 35 ans, avec deux enfants et sa mère âgée à charge. Et d'énumérer : "Les salaires sont en retard, la ville est sous couvre-feu et nous n'avons pas d'électricité pour alléger la canicule". De même, les commerçants qui réalisent une belle part de leur chiffre d'affaires annuel lors de l'Aïd al-Adha, sont aussi touchés par la crise.

Abou Hassan al-Bazouni, qui possède un élevage ovin à Bassora a vu ses ventes de moutons fondre. "Cette année, le confinement empêche le commerce d'une province à l'autre, donc les prix des moutons ont augmenté", explique-t-il. Sans oublier que "beaucoup de gens n'ont plus de salaire" en raison du confinement. Selon un récent sondage mené par l'ONG International Rescue Committee, 73% des Irakiens interrogés affirment manger moins pour faire des économies, tandis que 61% disent avoir déjà commencé à contracter des dettes pour subvenir à leurs besoins.

Saïd Attiya, qui chaque année écoule le stock de son magasin de vêtements pour l'Aïd, a perdu "95% de (son) chiffre d'affaire avec le coronavirus". L'année dernière, cet habitant de Bassora avait embauché huit vendeurs pour la fête, mais aujourd'hui, il n'ouvre plus que cinq heures par jour, seul. Beaucoup d'autres, dit-il, ont déjà fermé boutique "car on ne peut rien importer et beaucoup ne peuvent même plus payer les loyers".

Vœux virtuels

Le confinement a aussi bloqué l'accès aux mosquées et autres lieux saints d'Irak. Pour la première fois depuis très longtemps dans un pays pourtant ravagé par de nombreux conflits, les autorités religieuses chiites ont annulé la prière de l'Aïd. Les mausolées des villes saintes de Najaf et Kerbala sont restés vides. Pour Ahmed Nejem, c'est dur de rester chez soi pendant la fête, d'habitude marquée par des visites familiales. "Cette année, on ne sort pas et on ne peut même pas payer les cadeaux" pour les enfants, dit-il.

A défaut de rendre visite à la famille élargie, les messages animés à grands renforts de fleurs et de coeurs, se multiplient sur Whatsapp ou Facebook. Photos de masques médicaux décorés de vœux de l'Aïd, montages vidéos, photographies de moutons masqués ou courtes animations, dans tous les voeux, on essaye de rire malgré la pandémie. Sur l'une des animations, un mouton se dandine en chantant : "on fait la fête avec nos masques. C'est l'Aïd, je porte mes gants. C'est l'Aïd et je n'embrasserai personne."


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".