Les patients des hôpitaux de Gaza «attendent de mourir», selon un responsable de l’OMS

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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

Les patients des hôpitaux de Gaza «attendent de mourir», selon un responsable de l’OMS

  • Les difficultés causées par les restrictions imposées à l’accès des travailleurs humanitaires et à leurs déplacements continuent d’entraver les efforts de l’OMS
  • M. Casey affirme avoir vu «de si nombreux patients étendus au sol qu’on pouvait à peine se déplacer sans marcher sur les mains ou les pieds de quelqu’un»

NEW YORK: Plus de soixante mille Palestiniens blessés jusqu’à présent au cours de la guerre à Gaza, en plus des deux cents personnes qui s’ajoutent chaque jour à leurs rangs, continuent d’être privés de soins médicaux adéquats, mais ils ont également désespérément besoin de nourriture et d’eau pour survivre, a déclaré mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’agence des Nations unies dresse un sombre tableau d’un système de santé mis à genoux face à la détérioration rapide de la situation humanitaire dans le territoire et aux restrictions persistantes à l’accès de l’aide humanitaire et du personnel de santé, en particulier dans les zones au nord de Rafah où «tout mouvement dans la bande de Gaza nécessite une coordination. Chaque mouvement présente des risques et des défis logistiques.»

Sean Casey, coordinateur de l’équipe médicale d’urgence de l’OMS, appelle à un cessez-le-feu comme seul moyen de répondre correctement «au niveau de désespoir» de la crise, ajoutant que si on ne met pas fin aux hostilités, les groupes humanitaires «doivent se résoudre à simplement répondre aux besoins au jour le jour».

Il ajoute: «Nous essayons au quotidien de rattraper le retard sur les soixante mille blessures et les plus de deux cents nouvelles blessures qui surviennent chaque jour et de maintenir un système de santé qui perd rapidement sa capacité.»

«Je demande donc, à quiconque a la capacité de changer cette situation, de cesser les hostilités afin de mettre un terme aux blessures et de permettre l’acheminement de l’aide aux personnes qui en ont le plus besoin. En deux mots: améliorer l’accès, simplifier l’accès.»

M. Casey a tenu ces propos devant des journalistes au siège de l’ONU, à New York, après une visite de cinq semaines à Gaza. Au cours de la dernière semaine de son voyage, il a déclaré que son équipe avait essayé «tous les jours, pendant sept jours, de livrer du carburant et des fournitures à la ville de Gaza, dans le nord, mais que ces demandes de mouvements coordonnés avaient été tous les jours refusées».

«Cela nous empêche de fournir des médicaments aux personnes qui en ont besoin et d’approvisionner en eau les appareils de dialyse indispensables pour les personnes qui attendent des soins. L’accès et la sécurité sont donc ce qu’il y a de plus important.»

Sean Casey a évoqué la situation désastreuse dont il a été témoin lors de ses visites à l’hôpital Al-Chifa et dans six des seize autres hôpitaux – les seuls qui demeurent «très peu» fonctionnels sur les trente-six qui fournissaient auparavant des soins à Gaza.

«À chaque fois que je me suis rendu dans les hôpitaux, j’ai été témoin de la catastrophe humanitaire qui ne fait qu’empirer de jour en jour et de l’effondrement du système de santé, avec la fermeture des hôpitaux, la fuite des agents de santé, les blessés qui continuent d’affluer, le manque d’accès aux médicaments et aux fournitures médicales et le manque d’accès au carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux afin de maintenir les lumières allumées et de faire fonctionner les appareils», s’indigne-t-il.

Ce défi considérable s'ajoute à une situation qualifiée de «catastrophe humanitaire dramatique», avec des individus fuyant quotidiennement vers le sud de Gaza, transportant tous leurs biens dans des camions et des bus. Là-bas, des abris faits de «bâches en plastique et de quelques morceaux de bois trouvés dans la rue» deviennent désormais leur nouvelle maison.

Les difficultés causées par les restrictions imposées à l’accès des travailleurs humanitaires et à leurs déplacements continuent d’entraver les efforts de l’OMS pour fournir les médicaments aux hôpitaux toujours ouverts. Une difficulté similaire se retrouve dans le déploiement de médecins et d’infirmières supplémentaires pour répondre à «la demande considérable de patients victimes de traumatismes, mais aussi de patients qui se présenteraient normalement», comme «les femmes enceintes qui ont besoin de soins prénataux et qui doivent accoucher ou les personnes qui ont besoin de dialyse».

Bien que M. Casey ait pu se rendre à l’hôpital Al-Chifa, pendant douze jours, son équipe n’a pu y acheminer de nourriture ou de fournitures médicales. Avec plus de sept cents lits, c’est l’établissement de santé le plus important de Gaza, mais il a été «réduit à un centre de stabilisation pour les traumatismes», précise-t-il.

«L’hôpital est rempli de dizaines de milliers de personnes déplacées, vivant dans les blocs opératoires, les couloirs, les escaliers. Le service des urgences accueillait des centaines de patients par jour, pour la plupart victimes de traumatismes, avec seulement une poignée – à peine cinq ou six médecins ou infirmières – pour soigner toutes ces personnes.»

Sean Casey affirme avoir vu «de si nombreux patients étendus au sol qu’on pouvait à peine se déplacer sans marcher sur les mains ou les pieds de quelqu’un».

Il a évoqué les patients de l’hôpital Al-Ahli, également situé dans le nord de Gaza, allongés sur des bancs d’église «attendant de mourir» dans un hôpital sans carburant, sans électricité, sans eau, avec très peu de fournitures médicales et seulement une poignée de membres du personnel pour s’occuper d’eux.

Plus au sud, au complexe médical Al-Nasr de Khan Younès, il ne reste que 30% du personnel, soutient M. Casey, et l’établissement est à 200% de sa capacité en lits, avec des patients entassés dans les couloirs et allongés sur le sol. Dans son service des brûlés, un médecin soigne cent patients.

«La situation est vraiment désastreuse dans les hôpitaux», renchérit-il.

Il a également décrit les défis auxquels il fait face quotidiennement lorsqu’il est question d’organiser des convois d’aide pour livrer du carburant et des fournitures de secours dont on a désespérément besoin. Il en est de même quand il s’agit de déployer davantage de chirurgiens, de médecins et d’infirmières dans les hôpitaux «pour tenter de sauver des vies et des membres, éviter les amputations inutiles, soigner les nombreux enfants qui souffrent de terribles blessures par éclats d’obus ou de balles et établir des hôpitaux de campagne».

Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, accueille désormais près d’un million de personnes déplacées, soit près de quatre fois plus que les deux cent soixante-dix mille qui s’y trouvaient il y a quelques semaines à peine.

La région «ne dispose pas des infrastructures de santé nécessaires pour faire face à ce flux massif de personnes déplacées à l’intérieur du pays», déclare Sean Casey. «Il n’y a pas d’espace physique pour accueillir ces personnes. Elles sont sur les trottoirs, dans la rue.»

Il ajoute que l’OMS s’efforce d’établir des hôpitaux de campagne supplémentaires et de déployer davantage de professionnels de santé pour remplacer ceux qui ont été contraints de fuir pour sauver leur vie. L’OMS tente ainsi de répondre à une demande considérable de soins pour les blessures et les maladies causées par le conflit et les conditions de vie atroces. Les personnes déplacées, qui ont perdu la plupart de leurs biens, sont obligées de dormir dans des tentes avec peu ou pas d’accès aux produits de première nécessité, notamment la nourriture, l’eau potable, le chauffage et un abri adéquat, les exposant ainsi à des maladies infectieuses, conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.