Commerce: Pékin dénonce des barrières «discriminatoires», Washington défend ses mesures

Le Premier ministre chinois Li Qiang et la présidente Suisse Viola Amherd (Photo, AFP).
Le Premier ministre chinois Li Qiang et la présidente Suisse Viola Amherd (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

Commerce: Pékin dénonce des barrières «discriminatoires», Washington défend ses mesures

  • Le commerce a été un sujet de contentieux pour Pékin avec les États-Unis et l'Union européenne ces dernières années
  • Washington a notamment mis des freins aux exportations de certaines puces très avancées, utilisées par exemple dans l'armement ou l'intelligence artificielle

DAVOS: Le Premier ministre chinois Li Qiang s'est posé en défenseur du commerce mondial mardi à Davos, dénonçant des barrières "discriminatoires", mais les Américains défendent leurs restrictions sur les exportations de puces au nom de la "sécurité nationale".

Le Premier ministre Ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé de son côté auprès de ses alliés pour qu'il continuents d'aider son pays face au "prédateur" Poutine, après presque deux ans de guerre.

Plaidoyer de Pékin pour le libre échange

Li Qiang est le plus haut responsable chinois à participer à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station des Alpes suisses depuis le président Xi Jinping en 2017.

Il a notamment dénoncé les "mesures discriminatoires pour le commerce et l'investissement", quand "tous les obstacles ou disruptions peuvent ralentir ou bloquer des flux vitaux pour l'économie mondiale".

Il n'a pas nommé de pays en particulier, mais le commerce a été un sujet de contentieux pour Pékin avec les États-Unis et l'Union européenne ces dernières années. Washington a notamment mis des freins aux exportations de certaines puces très avancées, utilisées par exemple dans l'armement ou l'intelligence artificielle.

Quelques heures plus tard, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a assuré au même pupitre que les restrictions "taillées sur mesure" sur les puces n'étaient en rien un "blocus technologique".

Les mesures "ne cherchent pas à restreindre les échanges plus larges ou les investissements" mais à empêcher "nos concurrents stratégiques (...) d'exploiter les technologies américaines pour porter atteinte à notre sécurité nationale", a-t-il argumenté.

Alors que Bruxelles a ouvert une enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit avoir eu une discussion "franche" avec M. Li sur les "déséquilibres commerciaux".

Zelensky veut plus d'aide face au «prédateur» Poutine

Pour convaincre ses alliés de continuer à l'aider, le président ukrainien, venu en personne à Davos pour la première fois cette année, a fait valoir que Vladimir Poutine était un "prédateur" qui ne se satisferait pas d'un conflit "gelé" en Ukraine, où la ligne de front est globalement immobile depuis plusieurs mois.

Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé les Occidentaux à livrer davantage d'armes à son pays et à l'aider notamment à gagner la "supériorité aérienne" sur la Russie avec des avions de combat.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken lui a promis, lors d'une rencontre bilatérale, le maintien du soutien américain, malgré les négociations qui patinent au Congrès américain sur la validation d'une enveloppe d'aide.

"Nous sommes déterminés à maintenir notre soutien à l'Ukraine et nous travaillons très étroitement avec le Congrès" sur le sujet, lui a dit M. Blinken. "Je sais que nos collègues européens feront la même chose."

L'Ukraine a besoin d'un "financement prévisible" en 2024 et au-delà pour gagner la guerre, a également martelé Ursula von der Leyen, à deux semaines d'un sommet européen centré sur l'aide financière à Kiev qui s'annonce particulièrement délicat en raison des menaces de veto de la Hongrie.

L'Ukraine fait face, à Davos, à la concurrence de nouveaux conflits notamment au Proche-Orient, comme la guerre à Gaza et les attaques de Houthis en mer Rouge visant des navires commerciaux.

"Nous cherchons à arrêter la propagation du conflit et créer les conditions de désescalade", a assuré M. Sullivan, malgré les récentes frappes américano-britanniques contre les Houthis au Yemen, évoquant un "défi mondial" qui touche "une artère vitale du commerce international".

Course à l'IA

Hors conflits, l'IA est placé haut à l'agenda en Suisse.

Li Qiang a plaidé pour une "bonne gouvernance" pour cette technologie en plein essor, assurant que la Chine "souhaite développer la communication et la coopération avec toutes les parties pour améliorer les mécanismes de gouvernance de l'IA".

Les avancées de l'intelligence artificielle dite générative, mises en lumière pour le grand public par ChatGPT, sont au cœur de nombreuses discussions sous la neige de Davos.

La présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen a prévenu que l'UE devait "redoubler d'efforts" pour ne pas se laisser distancer dans cette course.

Le patron de Microsoft Satya Nadella a de son côté défendu son partenariat avec OpenAI, le créateur de chatGPT, où son investissement d'environ 13 milliards de dollars depuis 2019 est dans le viseur des régulateurs européens.

"Les partenariats sont une voie pour avoir de la concurrence", a-t-il affirmé lors d'un événement organisé par Bloomberg.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".