Victoire triomphale de Trump à la primaire républicaine de l'Iowa

Ce moment de vérité pèse lourd: si l'ancien président n'avait pas obtenu la victoire annoncée dans l'Iowa (Photo, AFP).
Ce moment de vérité pèse lourd: si l'ancien président n'avait pas obtenu la victoire annoncée dans l'Iowa (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Victoire triomphale de Trump à la primaire républicaine de l'Iowa

  • Le magnat de 77 ans, quatre fois inculpé au pénal, laisse loin derrière lui ses principaux rivaux Ron DeSantis et Nikki Haley avec 51% des voix
  • Même s'il compte moins de 1% de la population des Etats-Unis, l'Iowa occupe une place de choix sur la scène politique américaine depuis plus de 50 ans car il donne un premier ton dans la saison des primaires

DES MOINES: Donald Trump a remporté lundi soir dans l'Iowa la première des primaires républicaines, une victoire écrasante annoncée une demi-heure à peine après le début du vote et qui consolide son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre.

Le magnat de 77 ans, quatre fois inculpé au pénal, laisse loin derrière lui ses principaux rivaux Ron DeSantis et Nikki Haley avec 51% des voix, selon des résultats quasi définitifs. Il se rapproche ainsi d'un probable duel final avec le démocrate Joe Biden, l'actuel occupant de la Maison Blanche.

"Il est temps maintenant (...) pour notre pays de s'unir", a-t-il dit à ses partisans rassemblés dans une ambiance festive à Des Moines, la capitale de cet Etat du Midwest.

Puis il s'est lancé dans un exposé de son programme électoral en s'engageant s'il est élu à "fermer la frontière" avec le Mexique et à forer davantage de puits de pétrole.

Même s'il compte moins de 1% de la population des Etats-Unis, l'Iowa occupe une place de choix sur la scène politique américaine depuis plus de 50 ans car il donne un premier ton dans la saison des primaires.

Net favori

Ce moment de vérité pèse lourd: si l'ancien président n'avait pas obtenu la victoire annoncée dans l'Iowa, son image d'invincibilité risquait d'être entamée pour le reste de la course.

Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que, tour à tour, chacun des 50 Etats ne vote jusqu'en juin.

En ligne de mire, la convention nationale de juillet qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.

Même Joe Biden l'a reconnu dans un message d'appel aux dons: Donald Trump est devenu "le net favori de l'autre camp à ce stade".

Autre enjeu du scrutin de l'Iowa: la deuxième place.

C'est le gouverneur de Floride Ron DeSantis, un conservateur quadragénaire aux positions choc sur l'immigration ou l'avortement, qui l'occupe avec 21% des voix. Il avait tout misé sur l'Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés.

Il a savouré son score devant ses partisans qu'il a remerciés de leur soutien alors que "tout le monde était contre nous" et que les médias "écrivaient notre notice nécrologique il y a quelques mois".

L'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, unique femme dans la course, est arrivée troisième avec 19% mais ne s'est pas pour autant jugée vaincue et a prédit qu'elle ferait mieux lors d'autres primaires.

La quinquagénaire est la nouvelle coqueluche d'une partie de la droite et est très appréciée notamment par les milieux d'affaires.

Quatrième avec environ 7%, Vivek Ramaswamy a lui annoncé jeter l'éponge et appelé à voter pour Donald Trump.

Nouveau procès pour Donald Trump en plein coeur des primaires

Au lendemain de sa large victoire dans l'Iowa, Donald Trump est attendu mardi à un nouveau procès à New York, poursuivi pour la seconde fois au civil pour diffamation par une autrice qui l'a déjà fait condamner en 2023 pour agression sexuelle.

Plus que jamais favori des primaires républicains après avoir facilement remporté le caucus de l'Etat du Midwest, Donald Trump, 77 ans, avait annoncé jeudi son intention de venir se défendre en personne dans le prétoire face à l'ancienne chroniqueuse de Elle, E. Jean Carroll, 80 ans.

S'il assiste à l'ouverture des débats mardi, comme l'ont affirmé lundi soir plusieurs médias américains, il poursuivra ensuite le même jour sa campagne dans le New Hampshire, prochain Etat à voter pour les primaires, où ses partisans l'attendent en fin de journée.

"Je n'ai jamais vu cette femme de ma vie (...) Je n'ai pas idée de qui elle est", avait réaffirmé jeudi Donald Trump à propos de l'écrivaine, qu'il a continué de qualifier de menteuse, ou de "tarée", malgré sa retentissante condamnation en mai au civil à lui payer cinq millions de dollars pour agression sexuelle en 1996 et diffamation en 2022.

L'avocate de la plaignante, Roberta Kaplan, a écrit au juge pour lui faire part de ses craintes que le républicain transforme l'audience en "cirque" et "cherche à semer le chaos".

Visé, avec celui de mardi, par au moins six procès civils et pénaux, le riche homme d'affaires de 77 ans a transformé chacune de ses inculpations ou de ses comparutions en tribune politique, multipliant les invectives virulentes contre les juges et les procureurs, qu'il accuse de mener une "chasse aux sorcières" pour l'empêcher de gagner la présidentielle de novembre.

"Ce n'est pas moi qu'ils visent. C'est vous", clame-t-il en lettres capitales son site internet, à l'adresse de ses partisans.

Acte 2

Le procès, qui s'ouvre mardi par la sélection du jury et devrait durer plusieurs jours, est une sorte de deuxième acte.

Le 9 mai 2023, douze jurés du tribunal civil fédéral de Manhattan avaient décidé à l'unanimité que Donald Trump s'était rendu responsable d'une "agression sexuelle" sur E. Jean Carroll, en 1996, dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais, et qu'il l'avait aussi diffamée en octobre 2022.

Les jurés avaient condamné Donald Trump, qui a fait appel et n'a jamais été poursuivi au pénal dans ce dossier, à cinq millions de dollars de dommages et intérêts.

Mais E. Jean Carroll avait aussi déposé plainte pour diffamation pour des déclarations antérieures de Donald Trump, en juin 2019, dans la foulée de ses premières accusations de viol contenues dans un livre.

Alors président des Etats-Unis, il avait affirmé que l'autrice, qui n'était "pas son genre", avait tout inventé pour "vendre un nouveau livre". La procédure avait été retardée par des batailles procédurales, mais un second procès a quand même été fixé.

Signe des tensions qui entourent les procès de Donald Trump, le juge Lewis Kaplan (qui n'a pas de lien avec l'avocate Roberta Kaplan) a imposé l'anonymat des jurés. Il a aussi prévenu  "que la seule question en jeu au procès sera le préjudice causé à Mme Carroll par les propos" qu'il considère d'ores et déjà "diffamatoires", "faux", et "malveillants".

E. Jean Carroll réclame au moins 10 millions de dollars de dommages et intérêts, pour son préjudice moral et professionnel.

En pleine campagne des primaires, le procès va à nouveau soulever la question du comportement vis-à-vis des femmes de Donald Trump, accusé plusieurs fois d'agressions sexuelles, mais jamais condamné au pénal.

« Grande nuit »

Les électeurs de l'Iowa se sont rassemblés dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de l'Iowa pour les fameux "caucus", ou réunions électorales.

Après une prière et une récitation du traditionnel serment d'allégeance au drapeau américain, des représentants ont prononcé un discours en faveur de leur candidat avant que les participants n'écrivent leur choix sur un bout de papier.

Allan Latcham, électeur et cardiologue de 62 ans, avoue avoir été "surpris" par la rapidité de l'annonce des résultats.

"C'est une grande nuit", s'est-il réjoui, en disant vouloir que M. Trump "retourne à Washington" parce qu'"il va aider avec la frontière". L'immigration est l'un des sujets qui mobilise le plus les républicains.

Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence pour s'assurer de sa victoire avant que ne commencent ses procès au pénal -- dont certains lui font risquer la prison.

Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d'allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.

Mardi, il pourrait d'ailleurs assister à un procès qui s'ouvre à New York. Il est poursuivi pour la seconde fois au civil, pour diffamation, par une autrice qui l'a déjà fait condamner en 2023 pour agression sexuelle.

Et les démocrates?

Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme leur candidat. Et ce malgré les critiques répétées sur l'âge du dirigeant octogénaire.

Dans l'Iowa, une inconnue de dernière minute avait perturbé l'équation pour tous les candidats: le froid.

L'Etat a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre a frôlé les -30°C au moment du vote, avec des routes verglacées.

Cinq choses à retenir de la victoire éclair de Trump dans l'Iowa

Trump maître des républicains

C'était la première fois que Donald Trump faisait face au jugement des électeurs depuis son départ en 2021 de la Maison Blanche dans un chaos inimaginable, et l'ancien président a largement réussi son pari.

Selon des résultats encore provisoires, le septuagénaire a récolté plus de 50% des suffrages dans cet Etat du Midwest, écrasant toute la concurrence.

"Trump est le candidat qui domine le Parti républicain et la première course confirme cette réalité", a constaté auprès de l'AFP Julian E. Zelizer, professeur d'histoire politique à l'université de Princeton.

Pas d'alternative républicaine évidente

La grande saison des primaires ne fait pourtant que commencer. Dès la semaine prochaine, ce ballet très orchestré mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que tour à tour chacun des 50 Etats ne vote jusqu'en juin.

Qui est le candidat le mieux placé pour le concurrencer? A ce stade, aucun ne parvient à s'imposer. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU sont au coude-à-coude dans l'Iowa, autour de 20%. L'un comme l'autre prétend incarner la relève du parti, divisant de fait l'opposition à Donald Trump.

Quels ennuis judiciaires?

Les ennuis judiciaires de l'ex-magnat de l'immobilier l'empêcheront-ils d'être le candidat des républicains? Visiblement non.

Donald Trump a été inculpé quatre fois au pénal au cours de l'année passée, sans que cela n'entame sa cote de popularité auprès des électeurs de son parti. Bien au contraire.

L'ancien président, accusé entre autres de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020, a placé ses affaires judiciaires au coeur de sa campagne. Il se pose en victime d'une "chasse aux sorcières", soi-disant menée par le camp démocrate.

Entre rendez-vous de campagne, élections et procès, son année s'annonce folle.

Preuve en est: Donald Trump est attendu mardi, moins de 24 heures après sa victoire dans l'Iowa, au tribunal à New York dans un nouveau procès au civil pour diffamation, intenté par l'autrice E. Jean Carroll.

Rendez-vous dans le New Hampshire

La victoire retentissante de Donald Trump dans l'Iowa signe-t-elle pour autant la fin de la primaire républicaine? Pas forcément.

"Je ne connais pas le moindre analyste qui ne voyait pas venir la victoire de Trump dans l'Iowa", souligne Larry Sabato, professeur à l'Université de Virginie.

Dans cet Etat à forte coloration républicaine, où vivent de nombreux évangéliques, le magnat était en terrain conquis, affirme le politologue, prédisant une élection "bien plus intéressante dans le New Hampshire".

Dans cet Etat frontalier du Canada, qui votera le 23 janvier, le statut de favori du Donald Trump est plus contesté: Nikki Haley, vue comme une alternative plus modérée, n'est que 14 points derrière, selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics.

Biden prêt pour un match retour

Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme le candidat démocrate. Et ce malgré les critiques répétées sur l'âge du dirigeant octogénaire.

Joe Biden se projette déjà dans un match retour de son duel avec Donald Trump en 2020, affirmant lundi que la victoire de son prédécesseur faisait de lui le "candidat favori" de son parti.

Pour sa campagne de réélection, Joe Biden dispose d'un trésor de guerre de plus de 117 millions de dollars -- un atout non négligeable dans un pays où les victoires politiques se remportent à coup de milliards de dollars.


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.