INDIANOLA: Les partisans de Donald Trump soutiendront-ils le milliardaire lors de la présidentielle, en dépit de ses quatre inculpations? Réponse de quatre d'entre eux, rencontrés par l'AFP dans l'Iowa à quelques heures du lancement des primaires républicaines.
«Meilleur président du XXIème siècle»
Scott, 51 ans, a déjà eu l'occasion de voter deux fois pour Donald Trump, aux élections de 2016 et de 2020. "C'était formidable", raconte cet habitant de Des Moines, convaincu que l'ex-dirigeant est "le meilleur président du XXIème siècle."
Les ennuis judiciaires du candidat républicain, grand favori des primaires? Il les balaie d'un revers de main. "Ce n'est que de la merde", peste le quinquagénaire, qui refuse de donner son nom de famille, de peur de représailles professionnelles.
"Je pense que tout cela a été coordonné à des fins politiques", déclare-t-il -- un argument que Donald Trump répète sans cesse à ses partisans.
Biden «ne sait pas de quoi il parle»
"Toutes ces choses pour lesquelles ils le poursuivent... ce ne sont que des mensonges", renchérit Betsy Showers, une camionneuse de 59 ans, accusant sans preuves le camp du président Joe Biden d'être derrière le coup.
Le dirigeant démocrate n'est à ses yeux "qu'un imbécile", bien trop vieux pour être au pouvoir. "Il ne sait même pas de quoi il parle la moitié du temps", "il se perd, il ne sait même pas comment descendre d'une estrade", s'amuse-t-elle. Donald Trump, lui, se bat d'arrache-pied pour "sauver le pays", martèle cette femme blonde à lunettes, vêtue d'un pull à capuche blanc, floqué du drapeau américain.
«L'homme de la situation»
La première fois que Chris Montgomery, 21 ans, a entendu parler de Donald Trump, il était "encore à l'école", se remémore ce jeune brun, en engloutissant un paquet de bonbons avant un meeting de campagne de l'ancien président, à Indianola.
C'est un "vrai Américain", qui se "fiche de ce que les gens pensent de lui", salue-t-il, convaincu qu'aucun des cinq autres candidats, en lice lundi dans cet Etat du Midwest, ne lui arrive à la cheville.
Trump, ou un(e) autre? Coup d'envoi des primaires républicaines
Donald Trump assommera-t-il tous ses rivaux dès le premier round? Nikki Haley ou Ron DeSantis créeront-ils la surprise, aidés par une météo épouvantable? L'Iowa lance lundi le grand bal des primaires républicaines.
Pour la première fois depuis qu'il a quitté le pouvoir, l'ancien président américain, quatre fois inculpé au pénal, fait face au jugement des électeurs.
Le milliardaire de 77 ans est bien parti pour remporter ce rendez-vous électoral crucial: il dispose d'après les sondages d'une des plus grandes avances jamais vues sur ses rivaux - près de 50% des intentions de vote.
"Nous allons l'emporter haut la main", affirme Donald Trump à ses militants, promettant de chasser Joe Biden du pouvoir lors de la présidentielle de novembre.
L'ancien dirigeant peut s'appuyer sur une armée de bénévoles qui ratissent depuis des mois les moindres recoins de l'Iowa, pour mobiliser les électeurs.
Le jeune électeur, habitant du petit village de Milo, est plus mal à l'aise quand sont évoqués les ennuis judiciaires du républicain, inculpé entre autres pour ses pressions électorales lors de la présidentielle de 2020.
"Je n'ai pas grand chose à dire sur la question", confie-t-il d'une petite voix. Soutiendra-t-il Donald Trump malgré tout ? "Absolument", affirme-t-il. "C'est l'homme de la situation."
«Pas super d'enfreindre la loi»
Pour la première élection de sa vie lundi, Paul Freund, 20 ans, soutiendra lui aussi Donald Trump -- si tant est que sa voiture puisse sortir de son garage: l'Etat tout entier a été balayé par une tempête de neige, qui rend la participation à ce scrutin très incertaine.
Le jeune homme, qui fait des études pour devenir coach sportif, apprécie tout particulièrement les positions de l'ex-dirigeant sur l'économie, se plaignant du poids de l'inflation sur son quotidien.
"Quand je vais au supermarché, j'en ai pour 100 dollars pour une semaine de courses", souffle ce grand blond, espérant qu'"avec Trump, ce soit un peu mieux".
Sa seule réserve? Si jamais Donald Trump est condamné avant la présidentielle de novembre. "Ce n'est quand même pas super d'enfreindre la loi, et certainement pas quand on est président", estime-t-il, indiquant qu'il ne soutiendrait "probablement pas" le républicain dans ce cas.
D'après les sondages, son opinion est largement minoritaire dans le camp Trump.