Pour Luis Miguel Bueno, «le rôle de l’Arabie saoudite dans la promotion de la paix dans la région est essentiel»

Luis Miguel Bueno, premier porte-parole arabe de l’Union européenne (UE) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, évoque sa mission, qui vise à renforcer les relations entre l’UE et la région au moyen de la langue arabe. (Photo AN/Abdelrahmane ben Chalhoub)
Luis Miguel Bueno, premier porte-parole arabe de l’Union européenne (UE) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, évoque sa mission, qui vise à renforcer les relations entre l’UE et la région au moyen de la langue arabe. (Photo AN/Abdelrahmane ben Chalhoub)
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Publié le Lundi 15 janvier 2024

Pour Luis Miguel Bueno, «le rôle de l’Arabie saoudite dans la promotion de la paix dans la région est essentiel»

  • M. Bueno soutient que le fait de communiquer avec une personne dans sa langue contribue à renforcer la compréhension mutuelle et la coopération
  • Il précise que ses principaux objectifs comprennent la promotion des relations entre le monde arabe et l’Europe

RIYAD: Luis Miguel Bueno, premier porte-parole arabe de l’Union européenne (UE) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, évoque sa mission, qui vise à renforcer les relations entre l’UE et la région au moyen de la langue arabe. Par ailleurs, il met en lumière le rôle du Royaume dans la promotion de la paix dans la région.

«Nous devons comprendre que le rôle que joue l’Arabie saoudite pour la promotion de la paix dans cette région revêt une importance primordiale», confie M. Bueno dans un entretien accordé à Arab News.

«Nous sommes fermement convaincus que notre partenariat avec les autorités saoudiennes est essentiel pour la mise en place d’une solution durable», ajoute-t-il.

Au cours de l’entretien, M. Bueno évoque la visite récente au Royaume du haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Le 8 janvier, ce dernier s’est entretenu avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, à AlUla.

Luis Miguel Bueno rappelle que M. Borrell s’est rendu dans la région quatre fois depuis le début de la guerre à Gaza. «[Josep Borrell] est chargé par le Conseil des ministres de l’Union européenne de déployer tous les efforts possibles pour éviter une escalade.»

«Au sein de l’Union européenne, nous croyons qu’il existe un risque réel d’escalade dans la région, en particulier au Liban. Il s’est rendu au Liban afin de rencontrer les dirigeants du pays et les partis politiques en vue d’évaluer la situation et de véhiculer le message selon lequel il n’est dans l’intérêt de personne – encore moins dans celui du Liban – de recourir à une quelconque escalade», souligne M. Bueno. «C’est le même message qu’il a transmis au gouvernement israélien lors de sa visite en Israël.»

M. Bueno affirme que le prince Faisal a été invité par M. Borrell à assister à la réunion des ministres des Affaires étrangères le 22 janvier, à Bruxelles, avec les ministres des Affaires étrangères d’Égypte et de Jordanie et le secrétaire général de la Ligue arabe.

Il indique que la réunion a pour objectif de collaborer avec les partenaires arabes pour trouver une solution à la guerre à Gaza. «Cela fait trente ans que nous parlons d’un processus de paix, mais il n’y a ni paix ni processus.»

Évoquant son rôle de porte-parole en arabe de l’UE, M. Bueno affirme qu’il s’agit de la fonction la plus intéressante qu’il ait occupée jusqu’à présent. «Pour être honnête, cette mission est captivante; c’est la première fois qu’un responsable de l’Union européenne est chargé de communiquer avec le monde arabe en arabe», explique-t-il. «Il est très important de communiquer avec la région dans la langue de la région.»

S’attardant sur les raisons pour lesquelles l’UE a décidé de disposer d’un porte-parole officiel en arabe plutôt que dans d’autres langues comme le russe ou le chinois, M. Bueno déclare: «Nous sommes voisins; nous avons des liens politiques, économiques, culturels et historiques à bien des égards.» Il soutient que le fait de communiquer avec une personne dans sa langue contribue à renforcer la compréhension mutuelle et la coopération.

M. Bueno précise que ses principaux objectifs comprennent la promotion des relations entre le monde arabe et l’Europe. «Mon objectif est officiellement de faire part des projets, des politiques et des initiatives de l’UE qui concernent principalement la région, mais aussi de dialoguer avec les médias de la région et la population pour promouvoir les échanges entre les gens.»

«J’essaie d’en savoir beaucoup plus sur la culture qui se trouve derrière la langue arabe et de tenter de la communiquer à l’Europe, à mes collègues de Bruxelles et de l’UE, ce qui me permet d’en dire davantage sur le point de vue de la personne arabe.»

M. Bueno espère voir plus de mouvement en termes d’entreprises et d’entrepreneurs entre les deux régions.

«Une partie de mon travail consiste également à promouvoir la langue arabe. Cela fait partie intégrante de ma mission et je le fais également en Europe.»

«J’essaie de faire valoir l’importance de l’arabe en Europe en tant que langue qui appartient à notre patrimoine, puisque le patrimoine des Arabes en Europe fait partie de notre patrimoine commun. Nous devons concevoir cela si nous voulons nous comprendre les uns les autres», poursuit-il.

M. Bueno conclut l’entretien en déclarant qu’il souhaite participer à la promotion du dialogue et de la compréhension entre l’Europe et les pays arabophones.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".