«Soyez forts!»: les Equatoriens louent l'intervention des militaires contre les gangs

Un membre de l'armée interpelle un homme dans une rue de la zone Ciudadela del Ejercito, dans le sud de Quito, le 13 janvier 2024, alors que l'Équateur est en "état d'urgence" depuis l'évasion de prison de l'un des plus puissants narcotrafiquants du pays. (Photo Stringer AFP)
Un membre de l'armée interpelle un homme dans une rue de la zone Ciudadela del Ejercito, dans le sud de Quito, le 13 janvier 2024, alors que l'Équateur est en "état d'urgence" depuis l'évasion de prison de l'un des plus puissants narcotrafiquants du pays. (Photo Stringer AFP)
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

«Soyez forts!»: les Equatoriens louent l'intervention des militaires contre les gangs

  • Après que le président Daniel Noboa a déclaré cette semaine l'état d'urgence et le pays en «conflit armé interne» contre les bandes criminelles impliqués dans le narcotrafic florissant et qui sèment la terreur, 22.400 soldats ont été déployés sur tout le
  • Les tatouages sont l'une des caractéristiques des membres des gangs, qui revendiquent ainsi leur appartenance comme leur loyauté aux «Choneros» (Ceux de Chone), «Tiguerones» (Tigres) et autres «Lobos» (Loups).

QUITO, Equateur : «Soyez forts! Et bonne chance!», lance une femme âgée en croisant une vingtaine de soldats qui patrouillent dans un quartier populaire du sud de Quito, la capitale équatorienne.

Après que le président Daniel Noboa a déclaré cette semaine l'état d'urgence et le pays en «conflit armé interne» contre les bandes criminelles impliqués dans le narcotrafic florissant et qui sèment la terreur, 22.400 soldats ont été déployés sur tout le territoire.

La très grande majorité des Equatoriens louent la présence de ces soldats dans les rues au côté des policiers. Une équipe de l'AFP a accompagné dans le sud de Quito un escadron mobilisé dans cette «guerre» désormais ouverte entre les membres de gangs et les forces de sécurité.

Les hommes sont équipés comme pour aller au front: fusils, casques, gilets pare-balles et visages dissimulés pour leur préserver leur anonymat et leur sécurité.  Ce quartier Lucha de los Pobres est décrit comme «dangereux» par les habitants eux-même.

«Dieu vous bénisse, qu'il vous garde en vie, en bonne santé», s'écrie d'une voix cassée Luz Cumbicos, 87 ans. Luz était dans la cour de sa maison en train de récolter ses choux, mais se rendant compte de la présence des soldats, elle s'est précipitée dans la rue pour les accueillir en agitant la main en l'air.

D'autres habitants courent pour les serrer dans leurs bras, d'autres leur lancent des baisers ou leur offrent de la nourriture. Les plus prudents restent sur leur pas de porte ou derrière une fenêtre.

- «Tuez-les» -

A bord d'un camion vert olive, ce groupe de combat, spécialiste des opérations en jungle, a grimpé jusqu'au bidonville perché sur une crête de l'est tentaculaire de Quito, capitale cernée par les montagnes de la cordillère des Andes.

Leur arrivée s'est faite par surprise. Ils établissent immédiatement des points de contrôle. Ils stoppent et fouillent les véhicules. Vérifient les identités des personnes suspectes, avec fouille au corps. Ces contrôles musclés provoquent les applaudissements des passants, d'innombrables gestes de gratitude et même des bénédictions.

Un jeune homme portant des tatouages sur le corps est interrogé. Ces tatouages sont l'une des caractéristiques des membres des gangs, qui revendiquent ainsi leur appartenance comme leur loyauté aux «Choneros» (Ceux de Chone), «Tiguerones» (Tigres) et autres «Lobos» (Loups). «Lui il a l'air louche», lâche, suspicieux, l'un des soldats encagoulés.

«Nous patrouillons 24 heures sur 24», explique à la presse la capitaine Amanda Tovar, qui dirige le dispositif. Ces opérations dans la ville sont lancées après la collecte et l'analyse «de renseignements». «Nous avons trouvé des armes blanches (...) Ces secteurs sont des zones de conflit», assure l'officière.

L'un de ses hommes s'est posté, d'un air de défi, devant un atelier de réparation de pneus. Le doigt sur la gâchette, il est en charge de la protection du poste de contrôle. Quelques minutes plus tard, ordre est donné de rembarquer, on change de carrefour.

Les commandos montent dans le camion et se dirigent vers un autre point «chaud». Le chauffeur d'un camion de livraison les accueille avec des klaxons d'enthousiasme. «Bien, bien, ne vous découragez pas», encourage-t-il au passage.

Les militaires entament cette fois une patrouille à pied et en colonne. Ils empruntent les rues pentues et en mauvais état, descendent des escaliers envahis par l'herbe folle pour rejoindre un terrain de basket en ciment.

Une jeune femme vient à leur rencontre et leur tend un régime de bananes. Pour le «petit affamé», commente malicieusement Luz la nonagénaire dans son tablier de cuisine rouge, à l'attention du plus jeune de la patrouille.

«Nous neutraliserons tout criminel ou terroriste qui veut nuire à notre pays», avertit la capitaine Tovar. Devant l'atelier de couture de sa fille, fermé en raison des évènement, Isabel Camacho, 83 ans, approuve par un message sans ambiguïté: «Tuez ces criminels. Il vaut mieux tuer ceux qui nous font trop de mal».


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.