PARIS: Le gouvernement a "répondu" à la question du non-remplacement des professeurs, avec notamment la revalorisation de leur rémunération pour les heures de remplacement, a expliqué samedi la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, après la polémique suscitée par les propos de la ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castéra.
"Il y aurait polémique si un membre du gouvernement en responsabilité posait un constat sans proposer de solutions", a affirmé la porte-parole sur France 2. Or, si "15 millions d'heures" sont "perdues" chaque année en raison du non-remplacement de certains professeurs, "ce constat nous avons été au-delà de le poser, nous y avons répondu", notamment avec le "doublement des heures remplacées pour les enseignants absents", a développé Mme Thévenot.
A peine nommée, la ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castéra a affronté vendredi sa première polémique, après avoir justifié sa décision de transférer ses enfants du public au privé par sa "frustration" devant "les paquets d'heures" d'enseignement non remplacées lors des absences de professeurs.
Des propos tenus lors de son premier déplacement en tant que ministre de l'Education, aux côtés de son prédécesseur Gabriel Attal, désormais à Matignon.
Promis par le président Emmanuel Macron lors de sa campagne, le "pacte enseignant" prévoit des hausses de rémunérations conditionnées à de nouvelles missions comme des remplacements, des stages lors des vacances ou du soutien scolaire. Gabriel Attal avait affirmé fin septembre qu'un enseignant sur quatre avait signé le pacte.
Une autre membre du gouvernement, Aurore Bergé, ministre déléguée à l'Egalité hommes/femmes, avait pris vendredi soir la défense de sa collègue de l'Education.
"Ce qu'elle a vécu en tant que mère - et c'est d'abord un sujet intime, de vie familiale, de vie personnelle – beaucoup de parents l'ont vécu", a souligné Aurore Bergé sur France 5.
"Est-ce que quand elle dit ça elle ne dit pas quelque chose que, malheureusement, beaucoup de Français ont vécu ? Le problème aujourd'hui, c'est que vous avez beaucoup trop de parents qui font un choix par défaut de scolariser les enfants dans le privé parce qu'ils considèrent qu'ils ne trouvent pas, au sein de l'école publique, suffisamment d'éléments qui justifient qu'ils y restent."
"Notre enjeu, c'est de faire en sorte que tous les parents considèrent qu'ils n'ont plus à faire de choix par défaut", a-t-elle développé.