Taïwan: Le président élu promet de protéger l'île des «menaces» de la Chine

Le président élu de Taiwan, Lai Ching-te, assiste à une conférence de presse devant le siège du Parti démocrate progressiste (DPP) à Taipei le 13 janvier 2024, après avoir remporté l'élection présidentielle (Photo d'Alastair PIKE / AFP).
Le président élu de Taiwan, Lai Ching-te, assiste à une conférence de presse devant le siège du Parti démocrate progressiste (DPP) à Taipei le 13 janvier 2024, après avoir remporté l'élection présidentielle (Photo d'Alastair PIKE / AFP).
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

Taïwan: Le président élu promet de protéger l'île des «menaces» de la Chine

  • Depuis l'élection de la présidente sortante DDP, Tsai Ing-wen, en 2016, la Chine a coupé toute communication de haut niveau avec Taïwan
  • Lai Ching-te est marié et père de deux enfants

TAIPEI: Lai Ching-te a promis samedi de "protéger Taïwan des menaces et intimidations de la Chine" après son élection à la présidence de l'île, Pékin réaffirmant de son côté que la "réunification" était "inévitable".

"Nous sommes déterminés à protéger Taïwan des menaces et intimidations continuelles de la Chine", a déclaré l'élu du Parti démocrate progressiste (DPP) face à ses partisans en liesse agitant des drapeaux rouges et verts.

Il a félicité la population d'avoir "résisté avec succès aux efforts des forces extérieures pour influencer cette élection".

"Le ministère des Affaires étrangères appelle les autorités de Pékin à respecter les résultats de l'élection, à faire face à la réalité et à renoncer à réprimer Taïwan", selon un communiqué du ministère taïwanais.

Au terme d'une campagne marquée par une forte pression diplomatique et militaire de la Chine, M. Lai, 64 ans, a remporté l'élection présidentielle à un tour avec 40,1% des voix. Il prendra ses fonctions le 20 mai.

Les Taïwanais votaient également pour renouveler les 113 sièges du Parlement, où le DPP a toutefois perdu sa majorité.

Vice-président sortant, Lai Ching-te, dont le parti clame que l'île est de facto indépendante, a été qualifié par Pékin de "grave danger".

Le pays communiste, qui considère Taïwan comme l'une de ses provinces, a assuré samedi soir que ce vote "n'entravera pas la tendance inévitable d'une réunification avec la Chine".

"Nous nous (...) opposerons fermement aux activités séparatistes visant à l'indépendance de Taïwan ainsi qu'à l'ingérence étrangère", a mis en garde Chen Binhua, un porte-parole du bureau chinois responsable des relations avec Taïwan.

Durant la campagne, la Chine avait appelé les électeurs à faire "le bon choix" et son armée a promis d'"écraser" toute velléité d'"indépendance".

"Je veux remercier le peuple taïwanais pour avoir écrit un nouveau chapitre dans notre démocratie", a déclaré Lai Ching-te dans son discours de victoire, car "nous disons à la communauté internationale qu'entre la démocratie et l'autoritarisme, nous serons du côté de la démocratie".

Il a promis toutefois de "poursuivre les échanges et la coopération avec la Chine".

Modèle de démocratie

Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, et Washington a prévu d'envoyer une "délégation informelle" sur l'île après le vote.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a félicité, dans un communiqué, Lai Ching-te ainsi que les Taïwanais pour leur "solide système démocratique".

Mais "nous ne soutenons pas l'indépendance", a assuré de son côté le président Joe Biden à la presse. Les Etats-Unis ne reconnaissent pas Taïwan comme un Etat et considèrent la République populaire de Chine comme seul gouvernement légitime, mais apportent néanmoins à l'île une aide militaire importante.

Le président du Paraguay, un des rares pays dans le monde à reconnaître Taïwan, a félicité Lai Ching-te dans un appel vidéo: Santiago Peña s'est dit "heureux de voir Taïwan prouver une fois de plus ses valeurs via des élections démocratiques", selon un communiqué du DPP.

Le principal opposant du DPP, Hou Yu-ih, 66 ans, candidat du Kuomintang (KMT) qui prônait un rapprochement avec Pékin, a obtenu 33,5% des votes et a reconnu sa défaite, de même que le troisième candidat Ko Wen-je, 64 ans, du petit Parti populaire taïwanais (TPP) et crédité de 26,5% des voix.

Dans les quelque 18 000 bureaux de vote, chaque bulletin a été brandi et lu à voix haute par les personnes chargées du dépouillement - un processus ouvert au public -, avant d'être comptabilisé.

Le territoire de 23 millions d'habitants situé à 180 kilomètres des côtes chinoises est salué comme un modèle de démocratie en Asie. La participation au scrutin s'est élevée à 71,9%.

L'Union européenne a "salué" la tenue des élections à Taïwan et "félicité" "tous les électeurs ayant participé à cet exercice démocratique".

«En pleine forme»

"Plus un parti garde ses distances avec la Chine, plus je le soutiens", confiait samedi un étudiant venu assister à la soirée de résultats du DPP.

"Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas avoir d'échanges avec la Chine", a ajouté le jeune homme, qui n'a donné que son nom de famille, Huang.

"Comme Taïwanaise, je suis heureuse quel que soit le candidat élu", a déclaré Elizabeth Wu, étudiante de 24 ans venue célébrer avec les partisans du DPP alors qu'elle n'a pas voté pour ce parti.

"La démocratie de Taïwan est en pleine forme!", se réjouissait-elle.

Toute la semaine, Pékin a accentué sa pression diplomatique et militaire. Jeudi, cinq ballons chinois ont franchi la ligne médiane du détroit, selon le ministère taïwanais de la Défense, qui a aussi repéré dix avions et six navires de guerre.

Samedi, des journalistes de l'AFP ont observé un avion de chasse chinois au-dessus de la ville de Pingtan, la plus proche de Taïwan.

Et sur le réseau social chinois Weibo, le hashtag "Election à Taïwan" a été bloqué dans la matinée.

En Chine, la couverture médiatique du scrutin a été réduite au minimum durant la campagne et samedi soir, le journal télévisé de la télévision d'Etat ne l'a même pas évoqué.

Un conflit dans ce détroit serait désastreux pour l'économie mondiale: l'île fournit 70% des semi-conducteurs de la planète et plus de 50% des conteneurs transportés dans le monde y transitent.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.