Nouveau gouvernement français: où sont les femmes?

Le Premier ministre français Gabriel Attal et le chef de cabinet du Premier ministre français Emmanuel Moulin quittent l'Elysée présidentiel à Paris, le 12 janvier 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le Premier ministre français Gabriel Attal et le chef de cabinet du Premier ministre français Emmanuel Moulin quittent l'Elysée présidentiel à Paris, le 12 janvier 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Nouveau gouvernement français: où sont les femmes?

  • L'équipe de Gabriel Attal est «un gouvernement très masculin (où) les femmes régressent», regrette la sénatrice socialiste Laurence Rossignol
  • La cause des femmes, une «soi-disant grande cause nationale» dont «le président de la République n'a strictement rien à faire», estime pour sa part le député d'extrême droite Sébastien Chenu

PARIS: La parité, mais pas l'égalité. La répartition des postes ministériels au sein du gouvernement Attal, le premier depuis 2017 sans aucune femme aux postes régaliens, alourdit le passif du président français Emmanuel Macron, déjà creusé par son soutien assumé à l'acteur Gérard Depardieu.

Sept hommes, sept femmes: sur le papier, le compte est bon. Mais déjà, la première liste publiée au Journal officiel révèle le déséquilibre. Tous les hommes sont ministres de plein exercice, alors que trois femmes sont "déléguées auprès du Premier ministre".

Dans le détail, la balance penche encore davantage. Economie et finances? Bruno Le Maire. Intérieur? Gérald Darmanin. Armées? Sébastien Lecornu. Justice? Eric Dupond-Moretti. Diplomatie? Stéphane Séjourné. Des hommes, partout.

Situation plus vue depuis 2016 et le gouvernement de Bernard Cazeneuve, le dernier du quinquennat de François Hollande. Depuis, le président Macron avait pris soin de réserver au moins un portefeuille régalien à la gent féminine: Florence Parly à la Défense et Nicole Belloubet à la Justice durant son premier mandat, puis Catherine Colonna aux Affaires étrangères et surtout Elisabeth Borne à Matignon après sa réélection.

Au contraire, l'équipe de Gabriel Attal est "un gouvernement très masculin (où) les femmes régressent", regrette la sénatrice socialiste Laurence Rossignol. La cause des femmes, une "soi-disant grande cause nationale" dont "le président de la République n'a strictement rien à faire", estime pour sa part le député d'extrême droite Sébastien Chenu.

«Mépris des femmes»

"Le mépris des femmes est désormais une ligne pour Emmanuel Macron", fustige la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, pour qui le président "a composé le gouvernement avec Gérard Depardieu".

Les femmes n'ont toutefois pas totalement disparu du casting. La recrue Catherine Vautrin récupère ainsi un grand ministère social aux contours inédits, du Travail à la Santé en passant par les Solidarités. "La place des femmes est partout", a affirmé l'intéressée lors de sa passation de pouvoirs, promettant d'en faire le "fil d'Ariane" de son action.

Réputée pour son indépendance, la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, a elle aussi insisté sur la liberté "de penser", "de parler", "de créer" et "de diffuser" qu'elle entend défendre, "notamment pour les femmes". Et pour la première fois sous la Ve République, les Relations avec le Parlement sont confiées à une femme, Marie Lebec.

Des symboles forts qui n'effacent pas "l'évidence" rappelée vendredi par Catherine Colonna en quittant le Quai d'Orsay: "L'égalité entre les femmes et les hommes doit aussi s'exprimer au coeur du domaine régalien". Message transmis à son successeur Stéphane Séjourné, "un homme" dont elle ne "doute pas" cependant qu'il agira "avec la même conviction".

Mais les féministes s'inquiètent de voir confier aux femmes "des ministères genrés" à savoir "santé, social, éducation" qui "font le grand écart" entre les sujets, rendant "difficile de mener de front les batailles", selon la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert.

A supposer que le couple exécutif leur en laisse la faculté. A peine promue à l'Education nationale, tout en conservant les Sports, Amélie Oudéa-Castera semble déjà sous tutelle d'un Gabriel Attal qui "emmène avec (lui) la cause de l'école".


Entretien Barrot - Barrack sur les dossiers syrien et libanais

L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
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  • Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes
  • Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est entretenu lundi avec l’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, afin d’évoquer la situation régionale, notamment en Syrie et au Liban, ainsi que les perspectives de coopération internationale pour la stabilité du Proche-Orient.

Sur la Syrie

Les deux responsables ont réaffirmé leur soutien à la transition politique en cours en Syrie et à la relance socio-économique du pays. Ils ont souligné l’importance d’une coordination étroite entre les acteurs régionaux et internationaux, ainsi qu’avec les autorités syriennes de transition, afin de faciliter la réintégration progressive de la Syrie dans son environnement régional et dans le système économique mondial.

Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes. La France et les États-Unis ont convenu de maintenir leur coordination et de poursuivre leurs efforts en faveur d’un dialogue constructif, notamment pour la mise en œuvre de l’accord du 10 mars et la consolidation du cessez-le-feu du 7 octobre.
Les deux parties ont souligné que seule une solution politique négociée permettra l’unification durable de la Syrie et l’intégration de l’ensemble de ses régions dans le processus de transition nationale.

Sur le Liban

Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres. Les deux responsables ont insisté sur la nécessité pour l’armée libanaise de montrer des résultats concrets et mesurables, notamment dans ses opérations au sud du Litani, tout en clarifiant ses besoins prioritaires.

Le ministre a réaffirmé l’engagement du président de la République à mobiliser la France pour l’organisation, en novembre à Riyad, d’une conférence internationale de soutien aux FAL. Il a par ailleurs sollicité l’appui des États-Unis pour assurer le succès de cette initiative, qui vise à renforcer les capacités de l’armée libanaise et à consolider la stabilité du pays.

Sur le plan économique, les deux responsables ont appelé les autorités libanaises à respecter leurs engagements, notamment en adoptant une loi sur la répartition des pertes bancaires et en concluant un accord avec le FMI. La France a indiqué être prête à accueillir à Paris une conférence consacrée à la reconstruction et au redressement économique du Liban dès que les conditions seront réunies.

Rapprochement entre le Liban et la Syrie

Le ministre et l’Envoyé spécial américain ont salué le rapprochement en cours entre Beyrouth et Damas, illustré par la visite du ministre syrien des Affaires étrangères à Beyrouth le 10 septembre. Ils ont souligné que ce dialogue contribue à renforcer la souveraineté et la stabilité régionale, et ont encouragé les deux pays à poursuivre sur cette voie.

Cessez-le-feu à Gaza et perspectives de paix

Enfin, les deux responsables ont évoqué la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza et le plan de paix régional, estimant que ces développements doivent ouvrir la voie à une nouvelle dynamique de paix entre Israël et ses voisins. En ligne avec la Déclaration de New York, la France a réaffirmé son soutien à tous les efforts de dialogue visant à consolider la stabilité et la coexistence dans la région.


Vol au Louvre: la direction du musée défend la qualité des vitrines fracturées

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  • "Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable
  • Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées"

PARIS: La direction du Louvre a défendu mardi auprès de l'AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d'Apollon, réagissant à un article du Canard enchaîné qui affirme qu'elles sont "apparemment plus fragiles que les anciennes".

"Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d'obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public", a déclaré la direction du musée parisien.

Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées".

Il n'a fallu dimanche aux malfaiteurs que quelques minutes pour pénétrer dans la galerie d'Apollon hissés sur un monte-charge, fracturer très rapidement à la disqueuse deux des trois nouvelles vitrines installées fin 2019 pour abriter les précieux bijoux, et repartir en emportant huit joyaux dans leur fuite.

Le Canard Enchaîné affirme qu'une ancienne vitrine blindée installée dans la galerie dans les années 1950 et dotée d'un système lui permettant de disparaître "à la première alerte" dans un coffre-fort aurait sans doute permis d'éviter le vol si elle avait été maintenue en place.

La direction du Louvre assure toutefois que ce système ancien, doté d'un nouveau mécanisme dans les années 1980, "était devenu inopérant et obsolète, avec des phénomènes de blocage dans la descente des volets latéraux". "Plusieurs accidents ont été déplorés", mettant "en danger les œuvres", selon le musée.

Trois nouvelles vitrines "présentant toutes les garanties nécessaires", dont les deux fracturées dimanche, avaient donc été commandées à l'issue d'études lancées en 2014, ajoute la direction.


Nicolas Sarkozy est en prison, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
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  • "Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain
  • Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne

PARIS: L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République.

"Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison parisienne de la Santé, après y avoir laissé son client. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur cette demande de mise en liberté, déposée immédiatement après l'incarcération.

Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15, Nicolas Sarkozy, 70 ans, est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé, après avoir été suivi par une noria de caméras et de photographes à moto. Sa voiture a patienté quelques minutes près du haut mur carcéral avant que l'ex-président ne pénètre dans l'enceinte de la seule prison parisienne.