PARIS: Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a annoncé jeudi l'ouverture prochaine d'un nouveau centre de formation des imams et la mise sur les rails d'une nouvelle traduction du Coran.
"Un nouveau centre spécifiquement destiné à la formation des imams de la Grande Mosquée de Paris verra le jour à Vitry-sur-Seine, en 2024", a-t-il affirmé lors des voeux de la Grande mosquée.
Cette formation était jusqu'ici dispensée dans six villes françaises "pour offrir aux futurs imams une connaissance approfondie de l’islam, des manières dont il doit s’inscrire vertueusement en France, des principes et des lois à respecter", a-t-il ajouté.
Alors que le le ministre de l'Intérieur vient de mettre la pression pour accélérer la fin du système des imams "détachés" par d'autres pays, il a assuré sa volonté de "travailler pour que chaque imam de France puisse bénéficier d’un statut professionnel, d’un salaire digne, d’un vrai plan de carrière. Nous espérons que l’Etat continuera de soutenir" les initiatives en ce sens.
Le recteur a aussi dit l'intention de la Grande mosquée de Paris "de procéder à une nouvelle traduction" du Coran, pour "garantir que le message coranique puisse être compris, de manière appropriée, par les musulmans francophones de notre époque".
La précédente traduction sous l'égide de la Grande mosquée remontait aux années 1970.
Pour cela une "équipe interdisciplinaire" sera formée avec "des théologiens, des spécialistes des études coraniques, des experts en culture islamique, des linguistes et des traducteurs de haut vol", a-t-il affirmé.
Revenant sur le conflit entre Israël et le Hamas, il a souhaité "que la paix revienne et qu’elle s’ancre durablement par la seule solution d’un Etat palestinien vivant en sécurité aux côtés de tous les Etats de la région".
Il s'est aussi indigné de sondages "qui ont récemment ciblé nos concitoyens musulmans, (...) à la seule fin de les stigmatiser"
"Que cherche-t-on à faire, si ce n’est à exclure les musulmans de la communauté nationale?" s'est-il interrogé, en dénonçant un "glissement insensé".
"Depuis vingt ans au moins, l’islam est confondu avec les actes de terrorisme perpétrés en son nom et les idéologies politiques qui le manipulent", a déploré le recteur, qui prend "toute la mesure des peurs et des rejets qu’il suscite".
Mais "les valeurs et les principes essentiels de l’islam s’accordent avec les valeurs et les principes de notre société et de notre République", a assuré le recteur.