LONDRES: Les chocs économiques et géopolitiques mondiaux constituent la principale menace pour l'économie du Royaume-Uni, a indiqué mercredi le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Andrew Bailey, lors d'une audition à la commission du Trésor du parlement britannique.
"Le potentiel de nouveaux chocs mondiaux est encore assez présent", a souligné M. Bailey, citant les troubles géopolitiques au Moyen-Orient, avec notamment le conflit entre Israël et le mouvement palestinien islamiste Hamas, et un récent attentat en Iran.
Si le conflit entre Israël et le Hamas "n'a pas eu les effets que je pouvais craindre" sur les prix du pétrole, la situation demeure "incertaine", a relevé M. Bailey, avec le spectre d'un éventuel embrasement régional.
Ces risques s'ajoutent à ceux mentionnés par d'autres membres de la BoE, tels qu'une éventuelle volatilité des taux d'intérêt qui dépasseraient les attentes des marchés, ou un excès de prêts souscrits par les ménages face à une situation économique moins favorable qu'ils ne la jugent.
En décembre dernier, la BoE avait conclu que ses hausses de taux d'intérêt étaient loin d'avoir fini de produire leurs effets sur des ménages britanniques déjà sous pression, mais avait assuré que l'économie britannique était assez résiliente pour encaisser le choc.
Plusieurs facteurs "atténuant", a estimé M. Bailey, "soutiennent la stabilité financière" du pays, comme l'absence d'"augmentation prononcée du chômage" et la récente hausse des revenus réels des ménages.
En outre, "il y a moins de tensions" sur le marché des prêts immobiliers, a-t-il signalé. Tout en reconnaissant les difficultés de certains, il juge que, dans l'ensemble, les ménages britanniques soumis à un prêt immobilier ne sont pas autant sous pression qu'ils l'étaient lors de la crise financière mondiale de 2008. "Les saisies immobilières sont désormais rares", a-t-il noté.
Très élevée pendant de longs mois, l'inflation a fortement marqué le pas fin 2023 au Royaume-Uni, à 3,9% sur un an en novembre, contre 4,6% en octobre, mais encore loin de la cible de 2% visée par la BoE.
Lors de sa dernière décision monétaire de décembre, la banque centrale britannique a laissé une nouvelle fois son taux directeur inchangé à 5,25%, en considérant que des pressions inflationnistes persistaient et que ses taux resteraient probablement élevés "sur une période prolongée".
Les premières réductions du taux d'intérêt directeur de la BoE sont attendues en juin par les cambistes.
Sur le marché des changes, la devise britannique n'a que peu réagi à ces commentaires. Vers 15H55 GMT (16H55 à Paris), elle grimpait de 0,20% face au billet vert, à 1,2736 dollar pour une livre.