PARIS: La France misera sur le luxe et la gastronomie plutôt que sur les innovations technologiques pour l'Exposition universelle d'Osaka (Japon) en 2025, dans un pavillon "hymne à l'amour" inspiré du plasticien Christo.
Pour attirer les 28 millions de visiteurs attendus d’avril à octobre 2025, l'Hexagone présentera des marques de luxe comme Dior et Louis Vuitton, et des groupes en lien avec la gastronomie, à l'image du fromager Bel et le boulanger Éric Kayser, selon le projet détaillé mardi au Quai d'Orsay.
"Nous avons envie de dire que la réponse technologique ne suffit pas" face à la crise sociale et environnementale, indique à l'AFP Jacques Maire, commissaire général du pavillon français.
Situé près de l'entrée principale du site de l'Exposition, le pavillon, drapé dans des voiles blancs dans le style de Christo, sera "un hymne à l'amour", "dans le chic, le qualitatif et la retenue", vante celui qui est aussi président de la Compagnie française des expositions (COFREX).
"Alors que le monde redevient brutal, parler d’amour [...] est quelque chose de symbolique, un message que nous envoyons au monde", a également défendu mardi Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger.
Six expositions temporaires rythmeront l'évènement, dont une immersion "romancée" en réalité virtuelle dans les coulisses de l'Opéra Garnier.
La façade du pavillon, ouverte, sera parcourue d’un escalier en forme d’anneau en cuivre rosé. L’escalier mènera à un grand jardin fleuri sur le toit. A l'intérieur, une immense tapisserie d'Aubusson (Creuse) représentant une scène de "Princesse Mononoké" du Japonais Hayao Miyazaki, accueillera les visiteurs.
L'espace doit accueillir, sur les six mois d'exposition, environ 2,5 millions de curieux.
Inconnues
Mais, à 15 mois de l'échéance, sa construction représente encore un défi: le budget, estimé au départ à 20 millions d’euros, a augmenté de 10% et la surface disponible a été réduite de 25%, conséquence des pénuries de main-d'œuvre et de matières premières qui touchent le Japon.
Le report de l'édition précédente à Dubaï, de 2020 à 2021, à cause de la Covid-19 a aussi compliqué la donne.
Plusieurs délégations craignent de ne pas voir leurs édifices livrés à temps. La France promet que les travaux commenceront "dans quelques semaines" et que les contrats de construction ont été signés en août.
Le bilan carbone de l'évènement est une autre inconnue, alors qu'il faudra démonter l'ensemble en raison du lieu choisi: l'île artificielle de Yumeshima, dans la baie de la principale métropole de l'ouest du Japon.
Jacques Maire a appelé mardi les entreprises de l'industrie, des transports, de l’énergie et du recyclage à se joindre à l’évènement pour "renforcer l’image de la France auprès du grand public" et soutenir "la réindustrialisation bas carbone".
Le pavillon sera complètement recyclable, aura un impact minimum et sera accessible virtuellement, poursuit la délégation tricolore.
Vitrine commerciale et culturelle pour plus de 160 pays, ce rendez-vous sera centré sur "la société du futur" et la "vie de demain".
Les expositions universelles se tiennent tous les cinq ans et durent au maximum six mois. La dernière en date, à Dubaï, a enregistré 24 millions de visiteurs.