Un journaliste d’Al-Jazira reprend son travail un jour après l’enterrement de son fils tué par une frappe israélienne

Al-Jazira a condamné l’assassinat de Hamza al-Dahdouh et de Moustafa Thuraya, le qualifiant «d’attaque délibérée», et a promis d’intenter une action en justice contre les auteurs de ce crime. (Photo, AFP)
Al-Jazira a condamné l’assassinat de Hamza al-Dahdouh et de Moustafa Thuraya, le qualifiant «d’attaque délibérée», et a promis d’intenter une action en justice contre les auteurs de ce crime. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Un journaliste d’Al-Jazira reprend son travail un jour après l’enterrement de son fils tué par une frappe israélienne

  • Dans une intervention télévisée prononcée à la suite des funérailles de son fils, Wael al-Dahdouh a déclaré que les journalistes de Gaza poursuivraient leur travail
  • «C’est la voie que nous avons choisie en toute connaissance de cause. Nous avons versé beaucoup de sang parce que c’est notre destin. Nous continuerons», a-t-il expliqué

LONDRES: Wael al-Dahdouh, journaliste d’Al-Jazira, a repris sa couverture du conflit entre Israël et le Hamas depuis Gaza, un jour seulement après avoir enterré son fils.

Hamza al-Dahdouh, 27 ans, journaliste comme son père, a été tué dans une frappe israélienne à Gaza dimanche, avec son collègue Moustafa Thuraya, alors qu’ils revenaient d’une mission à Rafah.

L’armée israélienne a lancé une attaque aérienne sur une voiture près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, entraînant la mort des deux journalistes. Dans une vidéo partagée sur une chaîne YouTube liée à Al-Jazira, on peut voir Wael al-Dahdouh assis près de son fils décédé et lui tenant la main, en larmes.

Dans une intervention télévisée prononcée à la suite des funérailles de son fils, il a déclaré que les journalistes de Gaza poursuivraient leur travail malgré les conditions dans lesquelles ils étaient contraints d’opérer. «À Hamza et à tous les martyrs, je dis que nous resterons fidèles», a-t-il lancé avant de poursuivre: «C’est la voie que nous avons choisie en toute connaissance de cause. Nous avons beaucoup donné, nous avons versé beaucoup de sang parce que c’est notre destin. Nous continuerons.»

«Le monde entier doit voir ce qui se passe ici. Hamza était tout pour moi, mon fils aîné, l’âme de mon âme (…) Je verse les larmes de la séparation et de la perte, les larmes de l’humanité.»

Avant la mort de son fils, M. Al-Dahdouh a perdu sa femme, un autre fils, sa fille et son petit-fils lors d’une attaque aérienne israélienne le 25 octobre. Le journaliste s’est fait connaître après avoir appris la nouvelle lors d’une diffusion en direct.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a présenté ses condoléances à la famille Al-Dahdouh, qualifiant les assassinats de dimanche de «tragédie inimaginable». «Un (journaliste tué), c’est beaucoup trop», a souligné M. Blinken lors d’une conférence de presse à Doha.

Lorsque M. Al-Dahdouh a repris ses activités, les journalistes se sont montrés admiratifs de sa détermination sur les réseaux sociaux. Le rédacteur en chef adjoint de Reuters, Barry Malone, a exprimé son admiration dans une publication sur X: «Wael Dahdouh est de retour à l’antenne. Les mots me manquent pour décrire cet homme.»

Rana Ayyoub, journaliste indienne et chroniqueuse au Washington Post, a appelé à ne pas normaliser les événements de Gaza: «Ni Wael Dahdouh, ni aucun des journalistes de Gaza, n’avait besoin d’être courageux pour faire leur travail. Ils n’avaient pas besoin d’être assassinés pour attirer l’attention du monde.»

Al-Jazira a condamné l’assassinat de Hamza al-Dahdouh et de Moustafa Thuraya, le qualifiant «d’attaque délibérée», et a promis d’intenter une action en justice contre les auteurs de ce crime.

«Un avion de l’armée israélienne a identifié et attaqué un terroriste qui pilotait un avion constituant une menace pour les soldats», indique un communiqué de l’armée israélienne. «Nous sommes savons qu’au moment de l’attaque, deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule que le terroriste ont également été touchés.» 

Le 16 décembre, l’armée israélienne a publié un communiqué concernant la mort d’un autre journaliste d’Al-Jazira à Gaza, affirmant qu’elle n’avait jamais ciblé intentionnellement des journalistes et qu’elle ne le ferait plus à l’avenir.

Le nombre de journalistes et de professionnels des médias tués par l’armée israélienne depuis le début du conflit s’élève à 79, a précisé lundi le Comité pour la protection des journalistes, une organisation de défense des droits des médias.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.