LONDRES: Près de 120 000 emplois ont été perdus dans le petit commerce au Royaume-Uni l'an dernier, moins qu'en 2022 mais signe des pressions sur le budget des ménages qui continuent à plomber la consommation, selon une étude lundi.
"La crise du coût de la vie, l'inflation et la hausse des taux d'intérêt ont conduit de nombreux consommateurs à se serrer la ceinture, réduisant ainsi leurs dépenses", a résumé dans un communiqué Joshua Bamfield, directeur du cabinet Centre for Retail Research (CRR).
Très élevée pendant de longs mois, l'inflation a fortement marqué le pas fin 2023 au Royaume-Uni, revenant à 3,9% sur un an en novembre, mais les hausses de prix engrangées par les produits alimentaires, notamment, restent importantes.
La fédération syndicale britannique TUC a quant à elle souligné lundi que le Royaume-Uni est le seul pays du G7 où le budget des ménages n'a pas retrouvé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19.
En outre, les détaillants ont souffert de l'augmentation des coûts d'énergie et des loyers, ou encore du manque de personnel, "ce qui a rendu extrêmement difficile la reconstruction des bénéfices après de nombreuses fermetures de magasins pendant la pandémie", a poursuivi M. Bamfield.
Les commerces de détail avaient vu plus de 150 000 emplois disparaître en 2022, et même 200 000 en 2020, en pleine pandémie, selon le CRR, institut spécialisé dans le commerce.
Les chiffres publiés lundi affichent donc une amélioration.
"Il vaut mieux considérer cette +amélioration+ comme une tendance +moins mauvaise+ plutôt que +bonne+ ou comme le reflet d’une réelle force du secteur", a nuancé M. Bamfield.
Parmi les faillites emblématiques de 2023 dans le secteur figurent notamment celle en septembre des magasins britanniques Wilko, qui s'est traduite par la perte de plus de 12 000 emplois et la disparition ou la transformation de quelque 400 magasins.
Mais au delà de cet effondrement, "2023 a vu la poursuite d'une tendance amorcée en 2022, où la plupart des fermetures de magasins et des pertes d'emplois étaient le résultat de réorganisations d'entreprises et de programmes de réduction des coûts plutôt que de faillites", a relevé le CRR.
Parmi elles, le géant britannique des supermarchés Tesco avait notamment annoncé début 2023 une vaste réorganisation de ses équipes et la disparition de plus de 2 000 emplois, essentiellement des postes d'encadrement.