Souvent mis à l'épreuve, Boeing fait face à une nouvelle crise

Le constructeur Boeing a récemment essuyé plusieurs coups durs (Photo, AFP).
Le constructeur Boeing a récemment essuyé plusieurs coups durs (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 janvier 2024

Souvent mis à l'épreuve, Boeing fait face à une nouvelle crise

  • L'agence fédérale américaine de l'aviation civile (FAA) a demandé samedi l'immobilisation pour inspection de quelque 171 appareils Boeing
  • Vendredi soir, une porte s'est détachée d'un 737-9 après le décollage de Portland (Oregon), sur un vol intérieur de la compagnie Alaska Airlines

NEW YORK: L'incident survenu vendredi sur un Boeing 737 MAX 9 qui a perdu une porte en vol aux Etats-Unis et les immobilisations d'appareils qui en ont résulté dans le monde sont un nouveau coup dur pour le constructeur, même si les experts s'attendent à un impact limité.

L'agence fédérale américaine de l'aviation civile (FAA) a demandé samedi l'immobilisation pour inspection de quelque 171 avions de ce modèle, touchant notamment des compagnies comme United Airlines, Turkish Airlines ou Aeromexico.

Vendredi soir, une porte s'est détachée d'un 737-9 après le décollage de Portland (Oregon), sur un vol intérieur de la compagnie Alaska Airlines, alors que l'avion avec 171 passagers et 6 membres d'équipage à bord se trouvait à près de 5.000 m d'altitude.

Les images spectaculaires de l'incident, qui n'a fait que des blessés légers, montrant un trou béant en plein ciel, ont fait le tour du monde.

L'enquête de l'agence américaine chargée de la sécurité des transports, la NTSB, vient de débuter et aucune conclusion n'a encore été tirée de ce dysfonctionnement.

Celui-ci vient s'ajouter à toute une série de déboires qu'a connu le groupe d'Arlington (Virginie) ces dernières années, concernant notamment ce modèle d'appareil.

Les plus sérieux d'entre eux ont été les crashes de deux 737 MAX, en octobre 2018 en Indonésie et en mars 2019 en Ethiopie, qui ont causé la mort de 346 personnes au total.

«Anomalie exceptionnelle»

Après ces accidents, liés au logiciel de pilotage MCAS, tous les 737 MAX avaient été cloués au sol durant 20 mois.

Mais le constructeur américain a aussi suspendu, à plusieurs reprises, durant près de deux ans au total, les livraisons de son long-courrier 787 pour des défauts de fabrication et d'inspection.

Plus récemment, c'est de nouveau le 737 MAX qui a fait parler de lui, après la découverte, à l'automne, de malfaçons sur la cloison étanche arrière de l'appareil, puis, en décembre, d'un risque de boulon desserré sur le système de contrôle du gouvernail.

Dans le cas de l'incident de vendredi, le décrochage peut être lié à la fabrication de la porte ou des vis, mais aussi à la pose et au contrôle qualité, explique Scott Hamilton, du site spécialisé Leeham News.

"Si c'est un problème d'installation et de qualité, lié à Boeing ou à Spirit AeroSystems", son plus important sous-traitant, "il est probablement limité", estime l'analyste.

"Je pense que c'est plutôt une anomalie exceptionnelle qu'un problème systémique", avance-t-il.

"Pour moi, c'est un problème très isolé", abonde Michel Merluzeau, spécialiste du secteur aéronautique pour le cabinet AIR. "Je ne vois pas du tout un problème de design."

Une hypothèse validée, selon lui, par la nature de l'inspection demandée par la FAA, réalisable en 4 à 8 heures seulement, selon le régulateur américain.

"On devrait arriver à un retour à la normale en à peu près une semaine", selon Michel Merluzeau.

"C'est un événement qui est l'émanation des problèmes de la chaîne des fournisseurs et du stress sur la production dans l'aviation commerciale actuellement", décrit l'analyste, qui cite aussi un impact de la pandémie de coronavirus.

Perte d'expérience

Au printemps 2020, Boeing a ainsi suspendu sa production durant près d'un mois. Face au ralentissement brutal du transport aérien, la société centenaire a licencié quelque 30.000 personnes.

Boeing a recommencé à embaucher massivement en 2022, mais de nombreux anciens ne sont pas revenus.

"Vous avez beaucoup de gens nouveaux, qui doivent faire leur apprentissage", explique Scott Hamilton.

"L'expérience est quelque chose qui est très très important dans cette industrie", abonde Michel Merluzeau.

A la différence de Boeing, son grand concurrent Airbus n'aura fermé que quelques jours en 2020 et évité des licenciements massifs, rappelle Scott Hamilton.

Sur le plan commercial, "je ne vois pas d'impact sérieux à long terme", lié à la défaillance de vendredi, anticipe Michel Merluzeau. "Boeing doit gérer la situation et donner, le plus vite possible, les garanties aux clients sur l'assemblage des avions pour qu'il n'y ait pas d'inquiétude."

Un scénario retenu également par Scott Hamilton, qui souligne que le MAX 9 est, "pour l'essentiel, un avion américain", deux tiers des appareils étant opérés par Alaska Airlines (65) et United (79).

"Leur relation avec Boeing est profonde et bonne", selon l'analyste, pour qui la porte envolée devrait surtout peser dans ses relations avec les régulateurs.

Le constructeur a récemment demandé une exemption aux obligations de sécurité dans le cadre de l'homologation du MAX 7, liée à un défaut du système de dégivrage des moteurs.

Selon Scott Hamilton, si les conclusions de l'enquête sur l'incident du vol Alaska Airlines attribuent des torts à Boeing, "cela va jouer sur la décision de la FAA quant à ces exemptions".


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".