Début d'un épisode de froid, les pouvoirs publics vigilants

Une piétonne marche pendant une chute de neige à Lille, dans le nord de la France, le 3 décembre 2023 (Photo, AFP).
Une piétonne marche pendant une chute de neige à Lille, dans le nord de la France, le 3 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 janvier 2024

Début d'un épisode de froid, les pouvoirs publics vigilants

  • Les températures ressenties, souvent accentuées par le vent, ont pu descendre à -10°C dans la matinée de dimanche
  • A partir de lundi, 40 départements seront placés en vigilance jaune grand froid

STRASBOURG: Une grande partie de la France traverse à partir de dimanche un épisode de froid qui va s'intensifier jusqu'à mardi, avec des températures négatives qui ont poussé certaines préfectures à activer leur plan "Grand froid".

Après une "période particulièrement douce pour la saison", le froid va "s'installer pour une bonne partie de la semaine prochaine", selon Météo France, les températures perdant progressivement plus de 10 degrés à l'échelle nationale en seulement quelques jours. Des gelées "généralisées" sont attendues à partir de lundi.

Les températures ressenties, souvent accentuées par le vent, ont pu descendre à -10°C dans la matinée de dimanche sur les hauteurs, à Saint-Flour (Cantal, 900 mètres d'altitude) par exemple.

La journée de mardi devrait être la plus froide, avec des températures négatives en matinée sur la quasi-totalité du pays : -5°C à Belfort, -3 à Lille, -2 à Paris, Bordeaux et Rennes, 0 à Lyon et Toulouse... mais 9 à Marseille.

Ce jour-là, l'indicateur thermique national (moyenne de la température relevée dans 30 stations météorologiques du territoire) pourrait passer en dessous de 0°C, ce qui n'est plus arrivé depuis février 2018, soit près de 6 ans.

Dès dimanche, 60 départements ont été placés en vigilance jaune (deuxième niveau sur quatre) neige et verglas, seules les façades atlantique et méditerranéenne sont épargnées.

Dans le village de Hauteluce en Savoie, quatre personnes ont été blessées lorsqu'un un bus transportant 52 voyageurs "a glissé sur la neige et s’est couché sur la bas-côté", ont indiqué les pompiers à l'AFP, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Par ailleurs, onze départements des massifs montagneux sont en vigilance jaune avalanches. Les Pyrénées ont enregistré d'importantes chutes de neige, provoquant des difficultés de circulation au-dessus de 500 mètres d'altitude.

A partir de lundi, 40 départements seront placés en vigilance jaune grand froid.

Places d'hébergement supplémentaires

Certaines préfectures, notamment celles du Haut-Rhin, de Meurthe-et-Moselle ou du Cantal, ont activé leur plan "Grand froid".

D'autres, comme dans les Hauts-de-Seine, le Bas-Rhin et en Loire-Atlantique, ont annoncé la mise en place de dispositifs de prévention et de vigilance. Ces décisions permettent de mobiliser des places d’hébergement supplémentaires pour les publics vulnérables, notamment les personnes sans domicile.

Les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais sont eux toujours en vigilance orange crues, et la baisse des températures inquiète les habitants touchés par les inondations.

"Tout le monde a peur de cette vague de froid. Il y a des gens qui n’ont plus le chauffage dans leur maison, parfois depuis novembre", témoigne auprès de l'AFP Jackie Aube, qui alimente une page Facebook sur l’actualité de la région de Saint-Omer. "Les maisons sont humides. Avec des températures négatives, on peut avoir des conséquences sur la structure" s'alarme-t-il. "On attend le printemps avec impatience".

Météo France précise qu'"avec le changement climatique, des vagues de froid sont encore possibles, alors même que le climat se réchauffe". Mais ces vagues sont devenues "plus rares, moins longues et moins intenses" au cours des 35 dernières années, et l'épisode de froid attendu dans les prochains jours ne remplit pas les critères d'une "vague de froid" proprement dite.

Les "quatre vagues de froid les plus longues et les plus sévères" ont été observées il y a plus de 30 ans précise l'organisme, en février 1956, janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987.

Le grand froid impose au corps des efforts supplémentaires inconscients, explique Santé Publique France, qui recommande de se couvrir particulièrement les parties du corps qui perdent de la chaleur: tête, cou, mains et pieds, mais aussi le nez et la bouche pour éviter de respirer de l’air trop froid.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.