Le Bangladesh aux urnes pour des législatives sans opposition

Des étudiants de l'université de Dacca organisent un rassemblement au bord d'une route de la capitale le 6 janvier 2024, appelant la population à boycotter les élections générales au Bangladesh à la veille de leur ouverture (Photo, AFP).
Des étudiants de l'université de Dacca organisent un rassemblement au bord d'une route de la capitale le 6 janvier 2024, appelant la population à boycotter les élections générales au Bangladesh à la veille de leur ouverture (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 janvier 2024

Le Bangladesh aux urnes pour des législatives sans opposition

  • Sous la direction du parti de Mme Hasina, la Ligue Awami, le huitième pays le plus peuplé du monde, autrefois en proie à une extrême pauvreté, a connu une croissance accélérée
  • Quelque 25.000 cadres de l'opposition, dont l'ensemble des dirigeants locaux du BNP, ont été arrêtés dans une vague de répression

DACCA: Le Bangladesh vote dimanche pour des législatives assurées d'offrir à la Première ministre Sheikh Hasina un cinquième mandat, après un boycott des partis d'opposition décimés par une vague massive d'arrestations.

Sous la direction du parti de Mme Hasina, la Ligue Awami, le huitième pays le plus peuplé du monde, autrefois en proie à une extrême pauvreté, a connu une croissance accélérée. Mais le gouvernement a également été accusé de violations des droits humains systématiques et d'une répression impitoyable de l'opposition.

La Ligue Amawi n'a pratiquement pas d'adversaires dans les circonscriptions qu'elle brigue. Mais elle a omis de présenter des candidats dans quelques unes d'entre elles, dans le but apparent d'éviter que le Parlement monocaméral ne soit considéré comme l'instrument d'un parti unique.

Certains électeurs affirment avoir été menacés de confiscation de leurs cartes d'allocations gouvernementales, nécessaires pour obtenir des prestations sociales, s'ils refusaient de voter pour la Ligue Awami.

"Ils m'ont dit qu'ils me la confisqueraient si je ne votais pas", a déclaré à l'AFP Lal Mia, 64 ans, qui vote dans le district de Faridpur, dans le centre du pays. "Ils ont dit que puisque le gouvernement nous nourrit, nous devons voter pour lui".

Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), principale force d'opposition, et d'autres partis ont organisé l'an dernier des manifestations afin d'exiger la démission de la Première ministre et promouvoir un gouvernement intérimaire neutre pour superviser les élections, sans succès.

Quelque 25.000 cadres de l'opposition, dont l'ensemble des dirigeants locaux du BNP, ont été arrêtés dans une vague de répression qui a suivi, selon le parti. Le gouvernement a pour sa part fait état de 11.000 arrestations.

Quelques centaines de partisans de l'opposition ont défilé dans le centre de Dhaka vendredi, loin des centaines de milliers de personnes qui avaient participé aux rassemblements l'année dernière.

170 millions d'habitants 

La scène politique du pays de 170 millions d'habitants a longtemps été dominée par la rivalité entre Sheikh Hasina, la fille du fondateur du pays, et Khaleda Zia, Première ministre à deux reprises et épouse d'un ex dirigeant militaire.

Mme Hasina, 76 ans, domine depuis son retour au pouvoir en 2009, et a renforcé sa mainmise après deux élections entachées d'irrégularités et d'accusations de fraude.

Condamnée pour corruption en 2018, Khaleda Zia, 78 ans, est quant à elle détenue dans un hôpital de la capitale Dacca, en raison de sa mauvaise santé.

Son fils Tarique Rahman dirige le BNP à sa place depuis Londres, où il vit en exil depuis 2008, après plusieurs condamnations dans son pays.

Il a déclaré à l'AFP que son parti, ainsi que des dizaines d'autres, refusait de participer à une élection dont l'issue était "prédéterminée".

"Participer à des élections sous Mme Hasina, contre les aspirations du peuple bangladais, saperait les sacrifices de ceux qui se sont battus, ont versé leur sang et ont donné leur vie pour la démocratie", a-t-il déclaré.

Sheikh Hasina a accusé le BNP d'incendies criminels et de sabotage lors des manifestations, pour la plupart pacifiques, lors desquelles plusieurs personnes ont été tuées dans des affrontements avec la police.

Les forces de sécurité du Bangladesh sont depuis longtemps accusées de recours excessif à la force, ce que dément le gouvernement bangladais.

Les États-Unis, plus grand marché d'exportation du Bangladesh, ont sanctionné une unité d'élite de la police et ses commandants, accusés de nombreuses exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées.

Le succès de sa politique économique a longtemps garanti la popularité de Sheikh Hasina. Mais les difficultés se sont récemment multipliées, avec une hausse des prix de la plupart des produits de base et des pannes d'électricité généralisées en 2022.

Le refus des hausses salariales réclamées par les ouvriers du textile, secteur qui génère 85% des 55 milliards de dollars d'exportations annuelles du pays, ont déclenché des troubles sociaux fin 2023, avec des usines incendiées et des centaines d'autres fermées.

Le gouvernement est "moins populaire qu'il y a quelques années, mais les Bangladais ont peu de véritables options dans le bureau de vote", relève Pierre Prakash, de l'International Crisis Group. Ces frustrations pourraient présager de violences politiques par la suite, estime-t-il. "C'est une combinaison potentiellement dangereuse".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.