Les autorités russes proposent aux habitants de Belgorod d'évacuer face aux bombardements ukrainiens

Les hostilités se sont encore accrues entre Russes et Ukrainiens au tournant de la nouvelle année, avec une multiplication de frappes particulièrement meurtrières (Photo, AFP).
Les hostilités se sont encore accrues entre Russes et Ukrainiens au tournant de la nouvelle année, avec une multiplication de frappes particulièrement meurtrières (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

Les autorités russes proposent aux habitants de Belgorod d'évacuer face aux bombardements ukrainiens

  • La veille, les autorités régionales avaient elles annoncé repousser la rentrée scolaire du 9 au 19 janvier
  • Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie s'inscrit en porte-à-faux par rapport aux efforts du Kremlin

KIEV: Les autorités de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et visée par des bombardements ukrainiens qui s'intensifient, ont proposé vendredi aux habitants le souhaitant d'évacuer et les ont invités à sécuriser leurs fenêtres pour se protéger des éclats d'obus.

Parallèlement, l'armée ukrainienne a indiqué ne pas pouvoir corroborer à ce stade l'usage par la Russie de missiles nord-coréens au lendemain d'accusations en ce sens des Etats-Unis.

"Dès aujourd'hui, nous sommes prêts à vous transporter à Stary Oskol et à Goubkine (plus éloignés de la frontière, ndlr), où vous serez dans des conditions très confortables, dans des chambres chaudes et sûres. Vous y resterez aussi longtemps que nécessaire", a annoncé le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, sur Telegram.

"Je vois des appels sur les réseaux sociaux, où l'on écrit: +Nous avons peur, aidez-nous à nous mettre en sécurité+. Bien sûr que nous le ferons ! Nous avons déjà déplacé plusieurs familles", a-t-il encore affirmé en référence à d'autres évacuations en 2023 de localités plus petites et plus proches de la frontière.

Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie s'inscrit en porte-à-faux par rapport aux efforts du Kremlin qui s'est toujours efforcé de donner l'image, depuis près de deux ans d'invasion, que le conflit n'affecte pas directement le quotidien et la sécurité des Russes.

Cette stratégie a volé en éclat le 30 décembre quand 25 personnes ont perdu la vie à Belgorod dans une attaque ukrainienne, le bilan civil le plus meurtrier sur le sol russe depuis le début de l'assaut de Moscou le 24 février 2022.

Vendredi, Viatcheslav Gladkov a également promis d'appeler d'autres régions russes à la rescousse si la sienne devait être amenée à manquer de place dans des centres d'accueil.

Écoles fermées 

Signe d'une inquiétude qui grandit, plus tôt dans la journée, la ville de Belgorod avait déjà appelé pour la première fois ses habitants à sécuriser leurs fenêtres pour "se protéger" d'éventuels éclats de verre face aux bombardements ukrainiens qui s'y multiplient.

La veille, les autorités régionales avaient elles annoncé repousser la rentrée scolaire du 9 au 19 janvier dans la ville et dans quelques localités environnantes.

Les hostilités se sont encore accrues entre Russes et Ukrainiens au tournant de la nouvelle année, avec une multiplication de frappes particulièrement meurtrières.

En représailles à l'attaque sans précédent sur Belgorod, Vladimir Poutine avait promis d'"intensifier" les frappes russes contre des "cibles militaires" en Ukraine.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a attaqué son voisin avec 29 drones "Shahed", selon l'armée de l'air ukrainienne qui a assuré en avoir abattu 21, sans évoquer les dégâts provoqués par ceux qui sont passés entre les mailles du filet.

Plus au Sud, le parquet général ukrainien a rapporté quatre blessés dans une frappe à Kherson, cible quasi-quotidienne de bombardements russes.

Dans ce contexte, les autorités municipales à Kiev ont demandé "instamment" aux habitants de la capitale de ne pas prendre part samedi à des événements de masse pour célébrer l'Épiphanie.

Le ministère russe de la Défense, lui, a rapporté avoir "détecté et détruit" à la mi-journée un missile ukrainien Neptune5 au-dessus de la mer Noire.

Il a aussi affirmé avoir déjoué une "tentative d'attaque terroriste" du régime de Kiev sur la péninsule de Crimée, dans la nuit de vendredi à samedi, rapportant avoir "intercepté" et détruit quatre missiles ukrainiens.

«Pas d'informations»

Pour appuyer sa campagne de frappes accrues, la Russie a utilisé le 30 décembre dans la région de Zaporijjia (sud) et le 2 janvier plusieurs missiles livrés par la Corée du Nord, ont accusé les Etats-Unis jeudi.

Vendredi, les autorités ukrainiennes ont toutefois temporisé: "A ce stade, nous n'avons pas d'informations sur l'usage de tels missiles", a assuré le porte-parole de l'armée de l'air, Iouri Ignat.

"Les Etats-Unis ont fait une déclaration en ce sens, dès lors des experts vont étudier l'épave (de missile) et nous pourrons dire ensuite si c'est le cas ou non. Je ne peux pas encore confirmer", a-t-il ajouté.

La Russie a opéré un rapprochement accéléré avec la Corée du Nord depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

En septembre 2023, Kim Jong Un s'est rendu dans l'Extrême-Orient russe où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Une relation qui inquiète Washington car Moscou pourrait aussi, en échange de munitions, muscler le régime nord-coréen pour faire face aux Occidentaux et leurs alliés d'Asie.

Si aucun accord militaire entre les deux pays sous sanctions occidentales n'a été annoncé à l'époque ni depuis, la Corée du Nord est d'ores et déjà soupçonnée d'avoir fourni à l'armée russe plus d'un million d'obus d'artillerie destinés aux opérations en Ukraine.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.