PARIS: Certains gouvernements les vendent aux enchères, d’autres les laissent détruites sur un parking abandonné; la Turquie, elle, préfère utiliser à bon escient les voitures de luxe saisies à un gangster.
Ce pays innove en effet en matière de lutte contre la criminalité: il a réquisitionné vingt-trois voitures de luxe – dont une Ferrari et une Bentley – qui avaient été saisies à Hakan Ayik, le chef des Comancheros. Ce gang de motards fondé en Australie a su s’internationaliser pour développer ses activités dans la drogue. Son leader a été arrêté à Istanbul alors qu’il s’apprêtait à regagner l’Australie. Les autorités turques ont alors procédé à la saisie de sa flotte de véhicules. Elles ont attribué ces bijoux au service des domaines, qui les a remis à la police d'Istanbul et à celle d'Ankara.
Cette stratégie originale intervient alors que les violences par arme à feu ont augmenté de 35% au cours des dix dernières années en Turquie. La police a donc adopté une approche novatrice en se servant des véhicules saisis afin de combattre la délinquance sur le terrain. Il y a parmi les voitures de luxe récupérées des Mercedes, des Bentley, des Audi, une Porsche et une Ferrari. Toutes appartenaient à celui qui est recherché par plusieurs pays pour trafic de stupéfiants, blanchiment d'argent et meurtres.
Lors de la remise officielle des véhicules, le ministre de l'Intérieur turc, Ali Yerlikaya, a mis en avant cette initiative inédite. Cette opération de communication vise à souligner l'utilisation astucieuse des biens confisqués pour renforcer les forces de l'ordre.
Toutefois, la question du destin de ces bolides se pose. En effet, les entretenir coûtera cher à la Turquie, ce qui ne serait pas le cas dans d’autres pays, comme certains États du Golfe dont les forces de police disposent de moyens plus importants.