Retour en force du public dans les grands musées parisiens

Les visiteurs font la queue à l’entrée de la Pyramide du Louvre à Paris (Photo, AFP).
Les visiteurs font la queue à l’entrée de la Pyramide du Louvre à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Retour en force du public dans les grands musées parisiens

  • Les visiteurs asiatiques (Japon, Corée, Chine) n'ont représenté que 2,5% du public
  • En 2023, le Louvre a accueilli 32% de visiteurs français et 68% de visiteurs étrangers dont 13% d'Américains

PARIS: Des expositions d'exception et un appétit décuplé par les restrictions sanitaires: quatre ans après le Covid, les grands musées parisiens ont fait le plein en 2023, battant des records de fréquentation ou retrouvant leurs niveaux de 2019, selon les chiffres recueillis mercredi par l'AFP.

Avec près de 3,9 millions de visiteurs en 2023, le musée d'Orsay bat un "record historique", et totalise avec son pendant, l'Orangerie (1,2 million de visiteurs), 5,1 millions de visiteurs.

Ses expositions comme "Manet-Degas", les "Pastels, de Millet à Redon" ou "Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois" ont été plébiscitées par les visiteurs, parmi lesquels "les Français sont de retour en masse", dit à l'AFP son administrateur général, Pierre-Emmanuel Lecerf.

A cinq semaines de sa fermeture, l'exposition sur Van Gogh bat elle aussi déjà "un record historique avec 568.000 visiteurs, soit 7.200 chaque jour", souligne-t-il.

«Qualité des visites»

Bien qu'ayant maintenu une jauge de 30.000 visiteurs par jour, le musée du Louvre affiche lui un total de 8,9 millions de visiteurs (+14% par rapport à 2022), proche de son niveau de 2019 (9,6 millions de visiteurs), tout comme le château de Versailles qui totalise 8,1 millions de visiteurs comme en 2019 (6,5 millions en 2022).

Le plus grand musée du monde, qui maintiendra sa jauge quotidienne pendant les JO de Paris (26 juillet-11 août), dit cependant "moins tabler sur des records de fréquentation" - il avait totalisé 10,2 millions de visiteurs en 2018 - que sur "l'amélioration de l'accueil du public et de la qualité des visites" de ses collections, dont la célèbre Joconde de Léonard de Vinci.

Elles ont été admirées par 68% de touristes étrangers et 32% de visiteurs français en 2023. Comme en 2022, ils ont été 60% à découvrir le Louvre pour la première fois, dont 43% avaient moins de 26 ans et dont 40% ont aussi bénéficié de la gratuité du musée. Ce dernier va augmenter ses tarifs, avec un billet à 22 euros à partir du 15 janvier.

Absence du public asiatique 

Si les Américains sont de retour comme en 2022 (14% au Louvre, 18% à Versailles), le public asiatique manque encore à l'appel.

Ensemble, les visiteurs japonais, coréens et chinois représentent 2,5% du public du Louvre en 2023 et sont absents à Versailles, alors qu'à eux seuls, les visiteurs chinois représentaient 8% de sa fréquentation en 2018 et 13% de celle du château de Versailles en 2019.

Evacué et fermé à plusieurs reprises ces derniers mois, à la suite d'alertes à la bombe infondées, le château de Versailles assure ne pas en avoir pâti. Ses visiteurs ont pu reporter leur passage de quelques heures ou au lendemain.

Au musée d'Orsay, Christophe Leribault, son président, affirme "avoir tiré les leçons de plusieurs expositions comme celle sur Manet et Degas", victimes de leur succès, nombre de visiteurs n'ayant pu apprécier les oeuvres en raison de la foule.

Son objectif d'"améliorer l'accueil du public" et de "le fidéliser" s'est notamment traduit dès l'automne par "une surface d'exposition (temporaire) étendue" et "des oeuvres accrochées en nombre limité et plus haut" afin d'en faciliter l'observation, détaille-t-il.

Si le Louvre souhaite, à terme, ouvrir une seconde entrée pour faciliter l'accès à ses collections, Orsay et l'Orangerie débuteront des travaux de rénovation de leurs espaces d'accueil dès 2025, sans fermer les musées, selon M. Leribault.

Devant fermer à partir de 2025 pour d'importants travaux de désamiantage et de rénovation, prévus jusqu'en 2030, le Centre Pompidou a pour sa part accueilli plus de 2,6 millions de personnes en 2023.

Cette fréquentation est "proche du niveau de 2019", malgré un "ralentissement en fin d'année", a-t-il annoncé dans un communiqué. Il a connu ces dernières semaines plusieurs journées de fermeture liées à une grève pour protester contre les conditions de cette fermeture.

Le Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère une centaine de sites culturels dont l'abbaye du Mont-Saint-Michel et la Sainte-Chapelle à Paris, a lui aussi fait état d'un "record historique" avec 11 millions de visiteurs (+15% par rapport à 2022), dont celui du Panthéon qui dépasse pour la première fois le million de fréquentation.

Avec 1,4 million de passages (+40% par rapport à 2022), le musée du Quai Branly–Jacques Chirac annonce lui aussi "une fréquentation exceptionnelle" en 2023, équivalente aux années d'avant la crise sanitaire du Covid.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.