Japon: 73 morts après le séisme du Nouvel An, la pluie complique les secours

Cette photo aérienne fournie par Jiji Press montre la fumée s'élevant d'un incendie de maison (en haut à droite) ainsi que d'autres dégâts le long de la côte dans la ville de Noto, préfecture d'Ishikawa, le 2 janvier 2024 (Photo, AFP).
Cette photo aérienne fournie par Jiji Press montre la fumée s'élevant d'un incendie de maison (en haut à droite) ainsi que d'autres dégâts le long de la côte dans la ville de Noto, préfecture d'Ishikawa, le 2 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Japon: 73 morts après le séisme du Nouvel An, la pluie complique les secours

  • Plus de 33.400 personnes sont réfugiées dans des centres d'hébergement installés dans les différents villages
  • L'étendue des destructions s'est révélée à la levée du jour mardi

WAJIMA: Les secours au Japon affrontent mercredi une météo très défavorable, alors qu'ils tentent toujours de trouver des survivants du puissant séisme qui a touché lundi le centre du pays, faisant au moins 73 morts selon un nouveau bilan provisoire.

Le long des routes, très abîmées par des affaissements ou bloquées par des chutes d'arbres, de larges panneaux préviennent de possibles glissements de terrain.

Les autorités appellent à la prudence en raison des fortes pluies qui s'abattent depuis mercredi matin et leurs conséquences dans toute la péninsule de Noto dans le département d'Ishikawa, une bande de terre longue et fine qui pénètre dans la mer du Japon.

Des véhicules de secours se fraient difficilement un chemin sur des routes bloquées par des grosses pierres et des arbres déracinés.

"Soyez vigilants concernant les glissements de terrain jusqu'à mercredi soir", a averti l'agence météorologique japonaise (JMA).

La péninsule de Noto et ses villes portuaires de Wajima et Suzu ressemblent désormais à des zones de guerre après le séisme du Nouvel An qui a heurté principalement cette région à 16H10 (07H10 GMT), atteignant une magnitude de 7,5 selon l'Institut américain de géophysique (USGS) et 7,6 selon la JMA.

Plusieurs centaines de répliques - certaines fortes également - se sont produites depuis ce tremblement de terre, et le tsunami qui a suivi lundi avec des vagues de plus d'un mètre  ont balayé nombre de bateaux, échoués sur les quais, ou les routes du bord de mer.

Des milliers de bâtiments de la péninsule de Noto ont été entièrement ou partiellement détruits par la catastrophe et peuvent encore l'être par les répliques, ce qui rend les opérations de sauvetage délicates. A chaque alerte, les secouristes doivent évacuer les décombres en urgence.

Les autorités régionales font état de 73 morts et près de 400 blessés, un bilan qui devrait  s'alourdir.

Situation «catastrophique»

Masuhiro Izumiya, le maire de Suzu, a déclaré que "pratiquement aucune habitation" n'était encore debout dans une partie de cette petite ville à la pointe de la péninsule de Noto, selon la chaîne de télévision TBS. "La situation est catastrophique".

Plus de 33.400 personnes sont réfugiées dans des centres d'hébergement installés dans les différents villages, selon les autorités, et près de 30.000 foyers sont toujours sans électricité dans le département d'Ishikawa.

Plus de 110.000 foyers à Ishikawa et deux autres départements sont par ailleurs privés d'eau courante, a souligné mercredi le gouvernement japonais.

Des habitants en quête d'eau et de provisions après un séisme dévastateur

Dans des rues aux pavés défoncés par le puissant séisme qui a frappé le Japon, des centaines d'habitants de la petite ville de Shika, font la queue mardi dans le froid devant la mairie avant de pouvoir repartir avec les six litres d'eau attribués par personne.

Même à 73 ans, Tsugumasa Mihara dit n'avoir jamais rien vécu de pareil. Cet habitant de Shika venait d'offrir à ses petits-enfants leurs étrennes et s'était enfoncé dans une sieste réparatrice quand un "secousse tellement puissante" l'a réveillé lundi à 16H10 (07H10 GMT).

"J'étais totalement impuissant(...) Tout ce que j'ai pu faire a été de prier pour que cela s'arrête vite", confie-t-il à l'AFP.

Une fois passée la secousse la plus importante sur les plus de 150 ressenties entre lundi après-midi et mardi matin, d'une magnitude de 7,6 selon l'agence météorologique japonaise JMA, M. Mihara a constaté les dégâts: vaisselle brisée au sol dans sa cuisine. Un moindre mal. Aucun de ses proches n'est blessé, sa maison est debout et il a même de l'électricité.

Mais le "problème c'est l'eau" constate-t-il, car le réseau d'eau courante a été endommagé à Shika comme dans beaucoup d'autres villes de la péninsule de Noto, dans le département d'Ishikawa, bordée par la mer du Japon.

 

"Je suis là (dans un centre d'hébergement) parce que je n'ai plus d'électricité, de gaz ni d'eau chez moi. Et comme il y a toujours des répliques, ma maison pourrait s'effondrer à tout moment", explique à l'AFP Yuko Okuda, 30 ans, une habitante de Anamizu, une autre petite ville de la péninsule de Noto.

"Avec un séisme d'une magnitude de 7,5, il faut s'attendre à avoir des répliques pendant plusieurs mois", a déclaré mardi à l'AFP le géologue Robin Lacassin, directeur de recherche au CNRS.

Le département d'Ishikawa a demandé aux Japonais à cesser d'appeler leurs proches victimes du séisme, afin de préserver leurs batteries de téléphone pour les appels essentiels.

Les shinkansen, les trains japonais à grande vitesse, ont repris depuis mardi du service dans le centre du Japon après que quelque 2.400 passagers ont passé des heures - 24 heures pour certains - bloqués sur les voies ou dans les gares.

Les autoroutes de la région ont aussi rouvert, facilitant le réapprovisionnement en nourriture et biens de premières nécessité, même si l'état des routes ralentit les livraisons.

"Plus de 40 heures sont passées depuis le désastre. Nous avons beaucoup de témoignages de gens qui ont besoin d'être secourus", a déclaré mercredi le Premier ministre Fumio Kishida après une nouvelle réunion de crise.

"Il s'agit d'une course contre la montre et nous continuons à faire notre possible pour sauver des vies, notre priorité", a-t-il rappelé.

Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents au monde.

L'archipel nippon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus.

Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.

Cette fois, la série des séismes n'a provoqué que des dégâts mineurs dans les centrales nucléaires installées le long du littoral, selon leurs opérateurs.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.