Dans l'arène de lutte, le Niger célèbre son unité

Les trois Premiers ministres du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays gouvernés par des régimes militaires et qui ont formé en septembre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), sont présents dans la tribune d'honneur. (AFP)
Les trois Premiers ministres du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays gouvernés par des régimes militaires et qui ont formé en septembre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), sont présents dans la tribune d'honneur. (AFP)
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Publié le Mardi 02 janvier 2024

Dans l'arène de lutte, le Niger célèbre son unité

  • Sous le signe de la «sauvegarde de la patrie», la 44e édition du Sabre national parachève une année troublée dans un pays qui a connu un coup d'Etat le 26 juillet
  • Sous l'écran géant qui diffuse les combats, sur les affiches, les pancartes, les portraits des dirigeants de l'AES s'affichent côte à côte. Les arènes sont parées aux couleurs des trois pays sahéliens

AGADEZ: Après huit minutes de combat, le héros des arènes tombe sur ses genoux, bras levés vers le ciel: "Issaka Issaka" vient d'entrer dans l'histoire de la lutte, sport roi au Niger, lors d'un tournoi placé sous le signe de la "sauvegarde de la patrie".

Kadri Abdou, de son vrai nom, a remporté à Agadez (nord) son troisième titre consécutif, le sixième de sa carrière au Sabre national, le tournoi annuel de lutte au Niger, un évènement sportif, politique et culturel qui passionne le pays.

Les trois Premiers ministres du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays gouvernés par des régimes militaires et qui ont formé en septembre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), sont présents dans la tribune d'honneur.

Sous le signe de la "sauvegarde de la patrie, la 44e édition du Sabre national parachève une année troublée dans un pays qui a connu un coup d'Etat le 26 juillet.

Après le putsch, ont suivi des menaces d'intervention militaire de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum dans ses fonctions et de lourdes sanctions économiques contre ce pays dont la population est l'une des plus pauvres du monde.

Mais ces difficultés sont mises entre parenthèse pendant les dix jours que dure le Sabre national. "C'est vrai que nous sommes dans une situation économique difficile, mais le peuple nigérien est résilient", assure Alhassane Youssoufa, conseiller régional venu assister à l'évènement.

Opportunité 

Sous l'écran géant qui diffuse les combats, sur les affiches, les pancartes, les portraits des dirigeants de l'AES s'affichent côte à côte. Les arènes sont parées aux couleurs des trois pays sahéliens.

Les messages de soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, organe du régime militaire nigérien) et à son leader, le général Abdourahamane Tiani, passent en boucle dans les haut-parleurs.

"Tout le monde est branché à la lutte, dans les bureaux, les taxis. C'est le moment idéal pour passer toutes les communications possibles", explique Issoufou Kodo, figure du journalisme sportif national et spécialiste de la lutte, qui couvre l'évènement pour la radio nationale en direct et en haoussa, l'une des langues nationales du pays.

Une aubaine aussi pour les sponsors, qui profitent de cet évènement suivi par des millions de téléspectateurs.

De généreux mécènes et entreprises financent les récompenses de dizaines de millions de francs CFA (jusqu'à 15.000 euros) décernées aux lutteurs malgré les sanctions économiques.

Prix de danse, prix du costume, prix d'éloquence pour le lutteur qui saura le mieux chanter ses propres louanges... le prix de la Cedeao désormais honnie a été changé en "prix de l'AES", précise le speaker.

"Les vendeurs ambulants, les commerçants, tout le monde profite des retombées", se réjouit Lawel Hamet, représentant de la compagnie régionale d'énergie qui figure parmi les sponsors.

Cohésion sociale 

Au bord de la piste, le prétendant au titre blessé quelques semaines avant le début du tournoi, Aïbo Hassan, contemple la victoire de son principal rival, appuyé sur une béquille. Dès sa victoire, le champion "Issaka Issaka" a tenu à saluer son challenger malheureux: fair-play et solidarité sont de rigueur.

"La lutte traditionnelle (…) nous l'avons héritée de nos ancêtres, donc c'est normal que les gens s'accrochent à ce sport traditionnel, qui unit les Nigériens", estime Aïbo Hassan. "Grâce aux tournois nous nous connaissons tous, nous tissons des relations solides, nous formons une même famille, c'est le ciment de l'unité", dit-il.

La cohésion sociale est l'un des maîtres mots de cette édition organisée à Agadez, capitale d'une région marquée par plusieurs rébellions touaregs entre les années 1990 et 2000, et réputée plutôt favorable à l'ancien régime.

"Djerma, Haoussa, Touaregs, cette lutte nous rassemble, c'est une fierté pour moi de venir ici", assure Omar Mahamane, artiste et comédien venu de la capitale Niamey.

Au pied des tribunes, les lutteurs de toutes les équipes dansent ensemble au rythme du sogolo, musique traditionnelle jouée par les griots qui rythme les combats et les mouvements des lutteurs bardés de grigris.

Une démonstration culturelle qui contribue largement au succès inégalé de ce sport, de l'avis unanime des participants.

"Ce que j'aime dans la lutte, c'est les grigris, la tradition, les sogolo. Toute personne aime voir sa culture", explique Mohamed Lamine, un spectateur.

Jadis pratiquée par les villageois à la fin des récoltes, la lutte a été professionnalisée dans les années 1970 par le régime militaire de Seyni Kountché, qui entendait promouvoir un sport "typiquement nigérien qui n'a rien à voir avec l'Occident", raconte Issoufou Kodo.

Et depuis, "la lutte est tellement populaire qu'aucun régime ne s'est jamais permis de la négliger", dit-il.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.