Le monde arabe amorce 2024 entre espoirs, tensions et appréhension

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Publié le Mardi 02 janvier 2024

Le monde arabe amorce 2024 entre espoirs, tensions et appréhension

  • Du Liban à Gaza en passant par la Syrie et le Soudan, les crises et les conflits risquent de se poursuivre 2024
  • Les succès commerciaux, touristiques et diplomatiques dans le monde arabe offrent cependant une lueur d’espoir en ce début d’année morose

ERBIL: Alors que l’année 2023 s’éloigne dans le rétroviseur, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord  abordent la nouvelle année avec un mélange d’espoir et d’appréhension.

Pour de nombreux habitants de la région, les douze derniers mois ont été tumultueux, marqués par des violences et des catastrophes naturelles parmi les plus graves depuis des années. Si plusieurs conflits risquent de se poursuivre en 2024, notamment à Gaza et au Soudan, la nouvelle année semble présenter quelques signes positifs.

Visa unifié pour le CCG

Dans le golfe Arabique, les voyageurs pourront bientôt demander un visa unifié pour le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

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Le visa touristique unifié du CCG est la dernière mesure prise pour développer le secteur du tourisme dans le Golfe. (AFP)

Dévoilé en octobre par Abdallah ben Touq, ministre de l’économie des Émirats arabes unis (EAU), le visa unique permettra aux voyageurs de se rendre dans les six pays membres du CCG: le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les EAU.

Ce nouveau permis de voyage est considéré comme l’équivalent pour le Golfe du visa Schengen européen, et pourrait transformer les secteurs du voyage, du tourisme et de l’hôtellerie de la région.

Nouveaux membres des Brics

L’organisation intergouvernementale des Brics, qui compte cinq membres et qui est souvent présentée comme une rivale du G7, pourrait accueillir de nouveaux membres.

Lors du sommet de l’Union européenne en Afrique du Sud en août dernier, l’Arabie saoudite, les EAU, l’Égypte, l’Iran, l’Éthiopie et l’Argentine ont été invités à rejoindre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud en tant que membres de l’organisation commerciale des économies émergentes.

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Une femme se tient près des drapeaux de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine lors du sommet 2023 des Brics au Sandton Convention Centre à Johannesbourg, le 24 août 2023. (Photo, AFP)

Au cours de cet événement, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, avait déclaré que le Royaume étudiait la proposition et pourrait devenir un membre de premier plan du bloc, compte tenu de ses vastes ressources et de l’importance de sa position stratégique.

Le groupe a pour objectif de créer un nouveau monde multipolaire, dans lequel les institutions financières et politiques ne sont plus dominées par une poignée de puissances occidentales. Cependant, Riyad n’a pas encore donné de réponse définitive, tandis que le nouveau gouvernement argentin a écarté la possibilité d’adhérer au groupe. L’avenir nous dira si les Brics accueilleront de nouveaux membres comme prévu.

Guerre Israël-Hamas

Israël mène une guerre sans précédent contre le Hamas dans la bande de Gaza depuis que des combattants palestiniens ont tué au moins 1200 personnes et en ont enlevé 240 autres le 7 octobre.

Les opérations de représailles israéliennes ont pulvérisé des pans entiers de Gaza, faisant plus de 20 000 morts et 50 000 blessés – dont 70% de femmes et d’enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas – ce qui a provoqué une grave crise humanitaire.

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Des Palestiniens évacuent un site touché par un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023. (Photo, AP)

Malgré les efforts déployés pour obtenir un nouveau cessez-le-feu temporaire, le conflit devrait se poursuivre en 2024. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a prévenu à plusieurs reprises que les opérations prendraient fin dans des «mois» et qu’Israël «ne s’arrêterait pas» tant qu’il n’aura pas atteint ses objectifs.

Par ailleurs, le Hamas a indiqué qu’il n’était pas disposé à négocier la libération d’autres otages tant qu’Israël ne cesserait pas ses opérations à Gaza.

Changements de dirigeants

L’attaque du 7 octobre menée par les combattants du Hamas a constitué un revers politique majeur pour le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui s’est longtemps présenté comme le gardien de la sécurité de la nation.

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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, préside une réunion du cabinet à la base militaire de Kirya, qui abrite le ministère israélien de la Défense, à Tel Aviv, en Israël, le 24 décembre 2023. (Photo, AP)

Bien qu’il soit peu probable qu’il soit remplacé tant que la guerre à Gaza se poursuit, il est possible qu’il soit démis de ses fonctions une fois qu’elle aura pris fin. Selon un récent sondage, seuls 27% des Israéliens estiment que M. Netanyahou est apte à exercer les fonctions de Premier ministre.

Brièvement démis de ses fonctions en 2021, M. Netanyahou est revenu au pouvoir à la fin de 2022, à la tête du gouvernement israélien le plus à droite de l’histoire. Il a ensuite fait adopter une réforme judiciaire impopulaire qui a donné lieu à des manifestations massives en 2023 et à des menaces de désertion de la part du personnel militaire. Il est probable que 2024 soit la dernière année de son mandat.

Il se peut également que 2024 soit l’année où le Guide suprême iranien âgé de 84 ans, l’ayatollah Ali Khamenei, renonce au pouvoir dans la République islamique. Dans un contexte de tensions régionales croissantes, le pays pourrait se retrouver sous le contrôle de son fils, Mojtaba, âgé de 54 ans, afin d’assurer le maintien et la survie du régime des mollahs qui dirige l’Iran depuis la révolution de 1979.

Ouverture du Grand musée égyptien

Au premier trimestre 2024, l’Égypte espère enfin ouvrir le Grand musée égyptien tant attendu, situé près du complexe de la pyramide de Gizeh, dans la banlieue du Caire. Après vingt ans de planification et un milliard de dollars (1 dollar = 0,91 euro) de dépenses, le plus grand musée archéologique de la planète présentera plus de 100 000 objets de l’ancienne civilisation égyptienne, dont beaucoup n’ont jamais été exposés en public auparavant.

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Le Grand musée égyptien tant attendu, près du complexe des pyramides de Gizeh, dans la banlieue du Caire. (Photo fournie)

Détérioration de la situation au Soudan

Le Soudan est en proie à la violence depuis que des combats ont éclaté entre les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) le 15 avril.

Au total, 6,3 millions de personnes ont été déplacées depuis le mois d’avril, s’ajoutant aux 3,7 millions de Soudanais qui avaient déjà fui lors de conflits précédents et aux 1,1 million d’étrangers qui avaient déjà cherché refuge au Soudan.

Plus de 1,4 million de Soudanais se sont réfugiés dans les pays voisins depuis le début du conflit. Aucune fin n’étant en vue, le conflit au Soudan se poursuivra sans aucun doute en 2024, voire au-delà.

Le Soudan figure en tête de l’Emergency Watchlist de l’International Rescue Committee (IRC) des pays les plus menacés par une aggravation de la situation humanitaire en 2024, en raison de «l’escalade du conflit, des déplacements massifs de population, d’une crise économique et d’un quasi-effondrement des services de santé».

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Environ 6,3 millions de personnes ont été déplacées par la guerre au Soudan depuis le mois d’avril. (Photo, AP)

Temple hindou à Abu Dhabi

Le premier temple hindou dans la capitale des EAU, Abu Dhabi, devrait ouvrir ses portes en février. Le temple sera inauguré par le Premier ministre indien, Narendra Modi, après la consécration et la bénédiction de sept divinités lors de prières matinales spéciales.

M. Modi avait lancé le projet en 2018 en dévoilant la première maquette montrant un monument avec sept flèches pour refléter les sept émirats. Les travaux de construction ont commencé en 2020 et la forme particulière du temple ainsi que ses pierres roses sculptées se dressent désormais dans le paysage désertique.

L’édifice sculpté à la main est construit sur un terrain de plus de 5,4 hectares donné à la communauté indienne en 2015 par le président cheikh Mohammed ben Zayed lorsqu’il était prince héritier d’Abu Dhabi.

Règlement du conflit au Yémen

Il y a des espoirs que la trêve entre la milice houthie et la Coalition pour le rétablissement de la légitimité au Yémen devienne un accord de cessez-le-feu permanent en 2024.

Une trêve de deux mois négociée par l’ONU est entrée en vigueur entre avril et octobre 2022. Toutefois, les hostilités n’ont pas repris depuis.

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Un Yéménite se tient au milieu des ruines d’une école et d’un club de bowling touchés par une frappe aérienne dans la capitale Sanaa, le 12 février 2016. (AFP)

L’Arabie saoudite a salué les «résultats positifs» des négociations avec les Houthis en septembre, après la visite d’une délégation du groupe. Toutefois, depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, la milice houthie a intensifié ses attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge.

Ces attaques ont provoqué des tensions supplémentaires, mais on s’attend largement à ce que cela retarde plutôt que cela ne fasse capoter un accord de cessez-le-feu pouvant conduire à un règlement durable du conflit au Yémen.

Enrichissement nucléaire de l’Iran

L’avancement du programme nucléaire iranien est une autre question qui devrait se poursuivre en 2024. L’Iran a continué à stocker de l’uranium enrichi à 60% tout au long de l’année 2023, ce qui lui donne la capacité d’enrichir rapidement cette matière à 90%, soit à des niveaux permettant la fabrication d’armes.

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Une photo fournie par la présidence iranienne le 8 octobre 2021 montre le président iranien, Ebrahim Raïssi (D), accompagné du chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, Mohammed Eslami, visitant la centrale nucléaire de Bouchehr, au sud-est de la ville du même nom. (Présidence iranienne / AFP)

En décembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a qualifié d’«inutile» toute tentative de relancer l’accord sur le nucléaire de 2015, qui imposait des restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions occidentales.

L’Iran a «augmenté sa production d’uranium hautement enrichi, annulant une réduction de la production prévue pour la mi-2023», a précisé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué publié en décembre résumant un récent rapport confidentiel destiné aux États membres.

Eau et sécurité alimentaire

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) continuera à être confrontée à des problèmes d’eau et de sécurité alimentaire en 2024, l’Irak étant particulièrement vulnérable.

Le changement climatique et les tensions régionales ont réduit le niveau de l’eau des rivières et des nappes phréatiques, en particulier dans le sud du pays, qui est plus aride. L’ONU considère l’Irak comme le cinquième pays le plus vulnérable au changement climatique.

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Des buffles pataugent dans les eaux usées qui s’accumulent sur le lit de la rivière Diyala asséchée en Irak, considéré comme le cinquième pays le plus vulnérable du monde au changement climatique. (Photo, AFP)

Le pays arabe le plus peuplé a été confronté à des problèmes croissants de sécurité alimentaire au cours des douze derniers mois, qui se prolongeront probablement jusqu’en 2024. L’Égypte est fortement tributaire des importations de blé, dont elle est devenue le premier importateur mondial ces dernières années, afin de nourrir sa population, en particulier les pauvres, qui dépendent des subventions.

Deux événements survenus en 2023 ont particulièrement aggravé les inquiétudes de l’Égypte en matière de sécurité alimentaire: le retrait de la Russie de l’initiative céréalière de la mer Noire, négociée par l’ONU et la Turquie, et la décision de l’Inde d’imposer des restrictions à l’exportation de variétés de riz non basmati et d’autres denrées alimentaires de base.

Divisions concernant le Gerd

L’Égypte et l’Éthiopie risquent de rester enlisées dans un conflit larvé au sujet du Grand barrage de la Renaissance éthiopien (Gerd). Des années de pourparlers interrompus sur la gestion partagée du Nil se sont révélées infructueuses, laissant entrevoir la possibilité d’un conflit ouvert.

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Vue d’ensemble du Grand barrage de la Renaissance éthiopien à Guba, en Éthiopie, qui constitue une source de discorde opposant l’Éthiopie à l’Égypte et au Soudan. (Photo, AFP)

L’Égypte s’oppose depuis longtemps au projet de barrage de l’Éthiopie en raison de ses inquiétudes concernant son approvisionnement en eau. Le Soudan, un autre pays situé en aval, a lui aussi exprimé des inquiétudes au sujet de la régulation de son propre approvisionnement en eau et de ses barrages.

L’Éthiopie, qui affirme exercer son droit au développement économique, a indiqué en septembre qu’elle avait achevé la dernière phase de remplissage d’un réservoir destiné à une énorme centrale hydroélectrique installée dans le barrage sur le Nil Bleu.

En décembre, l’Égypte a déclaré que les derniers pourparlers avaient également échoué, mais qu'elle continuerait à surveiller le processus de remplissage et d’exploitation du barrage.

Persistance du commerce de Captagon

Les nombreux défis posés par le commerce illicite du stimulant communément appelé «Captagon» devraient se poursuivre en 2024.

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La guerre civile effroyable en Syrie, qui a duré une décennie, a laissé le pays fragmenté et en ruines, mais une drogue traverse toutes les lignes de front: la fénétylline, connue sous le nom commercial de «Captagon». Ce stimulant a donné naissance à une industrie illégale de 10 milliards de dollars qui soutient non seulement le régime paria du président Bachar al-Assad, mais aussi plusieurs de ses ennemis. (Photo, AFP)

On estime que la Syrie produit environ 80% de l’offre mondiale de stupéfiants, qu’elle exporte dans tout le Moyen-Orient, en particulier sur le marché du Golfe. Selon les gouvernements occidentaux, les exportations de Captagon permettent à Damas, soumise à des sanctions, d’engranger chaque année des milliards de dollars de recettes indispensables.

Les gouvernements régionaux ont intercepté plusieurs cargaisons massives de cette drogue, saisissant souvent des centaines de milliers, voire des millions de comprimés.

Le 18 décembre, la Jordanie a lancé plusieurs raids aériens transfrontaliers contre la Syrie, visant des repaires de trafiquants de drogue.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".