John Achkar: un humour minimaliste en toute transparence qui séduit les Libanais

John Achkar, photo tirée de son compte Instagram.
John Achkar, photo tirée de son compte Instagram.
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Publié le Lundi 01 janvier 2024

John Achkar: un humour minimaliste en toute transparence qui séduit les Libanais

  • C’est en racontant son quotidien, ses mésaventures, sa vulnérabilité, simplement et avec un minimalisme voulu et savamment dosé, que John Achkar arrose les spectateurs de blagues
  • Derrière son succès? Son franc-parler, son audace et tout ce qu’il a de plus sincère

BEYROUTH: D’abord un temps cantonné à un phénomène Instagram, il ne se doutait pas de la suite. Un succès crescendo et fulgurant, et des spectacles à Beyrouth, Dubaï et Montréal. Avec John Achkar, c’est du frontal: pas de sujets tabous, pas de complexes. John Achkar, humoriste de stand-up et entrepreneur qui vit entre Beyrouth et Dubaï, anime aussi l’émission Tar el wa2et («Le temps s’est écoulé») sur la chaîne privée libanaise LBCI. En ce tout début d'année 2024, il se dit reconnaissant et heureux de ce qu’il a eu la chance de vivre en 2023.

Car c’est en racontant son quotidien, ses mésaventures, sa vulnérabilité, simplement et avec un minimalisme voulu et savamment dosé, que John Achkar arrose les spectateurs de blagues sur sa vie de jeune libanais, chrétien et divorcé. Avec dix shows qui ont affiché complet rassemblant plus de 12 000 personnes, l'humoriste revient sur son parcours atypique, parsemé d'embûches et de rebondissements.

Lors de son entretien avec Arab news en français, c’est avec la même simplicité qu’il répond à nos questions et se place d'emblée comme critique de sa propre communauté dans un pays où les religions sont matière à division. «Mon stand-up ne vise pas à attaquer les religions, mais à promouvoir la tolérance et l'acceptation de l'autre, encourageant à sortir de sa zone de confort face à l'ampleur que prend la religion au sein de la société.» Il fait sciemment de «l’humour communautaire», et tente d’analyser les failles de la société libanaise.

Dans un pays miné par une guerre civile de 1975 à 1990, les communautarismes continuent de diviser les Libanais. John Achkar décortique avec justesse ce phénomène, ainsi que les préjugés de la société et son hypocrisie. «On grandit avec cette peur de l‘autre, et on nous a appris à nous méfier de ce qui ne nous ressemble pas. J’ai été formé dans une école jésuite et j’ai poursuivi mes études supérieures dans le même cadre religieux, je vivais dans ma propre bulle», affirme-t-il ainsi à Arab news en français. John dit par ailleurs vouloir «briser le plafond de verre qui freine encore trop souvent l'ouverture d'esprit, pourtant source d'enrichissement pour notre culture».

Un franc-parler à toute épreuve

Derrière son succès? Son franc-parler, son audace et tout ce qu’il a de plus sincère. Une sorte de sensation d'intimité qui renforce cette proximité avec le public. Sur scène, il ironise surtout sur ses faillites: l'échec de son mariage, d’une part, et dernièrement de ses débuts ratés à la télévision.

 

Pour lui, chacun porte en soi une histoire à partager, une narration unique. «Malheureusement, peu osent le faire, nous ne partageons pas assez nos récits», regrette-t-il. La comédie contemporaine reflète cette réticence, certaines personnes y sont plus enclines que d'autres puisque «l’homme craint sa propre histoire». Soudain, cette image frappe: nous avons tous une histoire commune qui rassemble tous les aspects de la vie. «Il faut savoir accepter ses faillites», qui sont sa «source d’inspiration», ironise-t-il.

«Notre société craint l'échec», mais le public apprécie l’humour autocritique de John Achkar. «Normaliser l'échec devient crucial. Car l'échec reste le catalyseur de l'innovation et le moyen de surmonter les obstacles.» Dans son dernier show Wayn 3ayich, il décortique avec brio les idées reçues, offrant un regard frais sur la vie contemporaine.

Le stand-up n’a jamais été aussi présent au Liban, et son «influence est plus profonde qu’on ne le pense», estime John.

L’humoriste ne craint pas les défis. C’est ainsi qu’il s’est récemment lancé dans un show télévisé sur la chaîne libanaise LBCI diffusé chaque dimanche soir. Malgré un début en demi-teinte, il s’est accroché et travaille d’arrache-pied ses monologues pour un résultat qui ne cesse de s'améliorer.

Son intarissable source d’énergie? Son psychologue. John avoue être passé par une phase difficile récemment, et explique que les consultations avec son thérapeute l’ont aidé à aller de l’avant. Réputé pour son franc-parler, il n'hésite pas à aborder des thèmes sensibles tels que la santé mentale. Il souhaite que son stand-up puisse contribuer, à son échelle, à bâtir des ponts entre les communautés libanaises, à créer des liens entre celles-ci tout en en gommant les différences qui les divisent.

Pour la nouvelle année, John a beaucoup de projets mais, dans l'immédiat, un public en chair et en os pour celui qui, habitué à interagir avec ses spectateurs, se sentait bien seul sur le tournage de son émission télévisée.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.