GAZA: L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé vendredi que l'armée israélienne avait tiré sur l'un de ses convois d'aide dans la bande de Gaza, sans déplorer de victime, et a dénoncé les conditions d'acheminement de l'aide vers Gaza.
"Des soldats israéliens ont tiré sur un convoi d'aide alors qu'il revenait du nord de Gaza, empruntant un itinéraire désigné par l'armée israélienne. Notre chef de convoi international et son équipe n'ont pas été blessés, mais un véhicule a été endommagé", a indiqué sur X (anciennement Twitter) le directeur de l'Unrwa à Gaza, Thomas White.
"Les travailleurs humanitaires ne devraient jamais être une cible", a-t-il ajouté. Une source à l'Unrwa a indiqué à l'AFP que l'incident a eu lieu jeudi après-midi.
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "vérifier" cette information.
"La quantité d'aide acheminée, nécessaire et urgente, continue d'être limitée et rencontre de nombreux obstacles logistiques", a dénoncé le commissaire général de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, dans un communiqué.
"Ce n'est pas le moment d'échanger des accusations et de promouvoir la désinformation", a-t-il ajouté.
Le 19 décembre, le président israélien Isaac Herzog avait accusé les Nations Unies de ne pas fournir assez "d'efforts" pour faire rentrer plus de camions d'aide dans la bande de Gaza.
Six jours plus tard, le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien qui coordonne les "activités civiles" de l'armée dans les territoires occupés, avait formulé sur X des accusations similaires, interpellant directement M. Lazzarini.
"Le droit international est très clair: l'Etat d'Israël, en tant que puissance occupante, doit s'assurer que la population ait accès aux services de base", a insisté Philippe Lazzarini, rappelant que "toutes les parties du conflit doivent faciliter l'accès de l'aide humanitaire à ceux dans le besoin"
"La nourriture, l'eau, le carburant et toute autre aide humanitaire ne doivent jamais être utilisés comme arme de guerre", a-t-il conclu.
Sur X, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a lui aussi vivement critiqué les conditions d'acheminement de l'aide à Gaza.
"Convois visés par des tirs. Délais aux points de passage", a-t-il écrit.
Il a dénoncé le fait que des travailleurs humanitaires soient "eux mêmes déplacés, tués", rappelant aussi que "la population traumatisée" et "épuisée" s'entasse sur "une parcelle de terre de plus en plus réduite".
"Trois niveaux d'inspections avant que les camions puissent rentrer. Confusion et longues files d'attente. Une liste de plus en plus longues de produits rejetés", a-t-il également regretté.
Alertant sur "une situation impossible pour la population de Gaza et pour ceux qui lui viennent en aide", M. Griffiths a insisté: "les combats doivent cesser".